CONFINEMENT JOUR 23 Recommandation culturelle : pourquoi "Midsommar" nous fait encore trembler
Puisqu’il faut rester chez soi en confinement, Objectif Gard a décidé de vous proposer tous les soirs à 17 heures, une recommandation culturelle qui n’implique pas de sortir de votre salon. Place aujourd'hui à l'un des films les plus oppressant de l'histoire du cinéma : Midsommar.
Dani et Christian sont sur le point de se séparer quand la famille de Dani est touchée par une tragédie. Attristé par le deuil de la jeune femme, Christian ne peut se résoudre à la laisser seule et l’emmène avec lui et ses amis à un festival qui n’a lieu qu'une fois tous les 90 ans et se déroule dans un village suédois isolé. Mais ce qui commence comme des vacances insouciantes dans un pays où le soleil ne se couche pas va vite prendre une tournure beaucoup plus sinistre et inquiétante.
Une photographie hypnotisante
Plus qu'un film, vous avez là une oeuvre picturale à faire pâlir d'envie Monet. La direction artistique sensibilise le public sur les couleurs, la lumière, les reliefs... La mise en scène de Midsommar est esthétisante. Jugez plutôt : un cadre bucolique au beau milieu de l’arrière-pays suédois. Les couleurs pastels nous plongent dans une profonde rêverie. La lumière est astucieusement travaillée. Elle inonde les décors et les visages, les reflets du soleil nous font presque mal aux yeux.
L'aspect floral ajoute une dimension onirique au spectacle. Les fleurs sont partout, ornant gracieusement les couronnes posées sur les têtes, parsemant les champs à perte de vue ou décorant les tables. Milles couleurs resplendissantes. Le folklore suédois nous transporte. Les tenues traditionnelles sont d'une pureté évocatrice, un blanc immaculé...
Un conte de fée horrifique
Et tout à coup, l’innommable se produit. La terreur nous immobilise et le scénario nous malmène. On s'en doutait. Quelque chose faisait défaut dans ce jardin d'Eden. Les yeux rivés sur l'écran, on s'attend au pire. Deux atmosphères s'opposent, un antagonisme qui nous met en haleine durant tout le film. La douceur fait écho au sang, le ciel bleu se heurte aux cris, les fleurs fanent dans la douleur. Le conte s’arrête là. De joyeux allumés vous initient à leurs rites ancestraux, dansent avec vous sous le soleil, vous offrent un repas somptueux, mais quelque chose cloche. Pourquoi tout le monde se délecte en vous épiant du regard ?
Ari Aster s'affranchit de toutes règles
Enfin un film exempt de jumpscare pathétiques. Mais si, vous connaissez ! Un visage effrayant apparaît à l'écran, suivi d'un hurlement qui envoie valser vos popcorn dans toute la salle. Midsommar est d'une délicieuse subtilité. Ce film sort des sentiers battus, s'affranchit des normes qui formatent le film d'horreur classique. Le suspens est haletant, le rythme est lent et savoureux. On prend le temps d'analyser les expressions, de comprendre l'intrigue. Plus les minutes s'écoulent, plus notre respiration devient saccadée. L'étau se resserre. Après la brillante réussite du film Hérédité, Ari Aster réussit ici un deuxième coup de maître. Profitez du spectacle...
Linda Mansouri
Midsommar est un film interdit au moins de 12 ans. Il est disponible sur My Tf1.