Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 15.04.2020 - corentin-corger - 3 min  - vu 24790 fois

CORONAVIRUS 60 patients atteints dont 40 en réanimation : le point sur la situation au CHU de Nîmes

(De gauche à droite) Le professeur Jean-Emmanuel de la Coussaye, le directeur, Nicolas Best, et le professeur Albert Sotto (Photo Corentin Corger)

Cet après-midi, le CHU de Nîmes a organisé une conférence de presse pour faire le point sur l'épidémie de coronavirus. La situation se stabilise avec, actuellement, une soixantaine de patients contaminés dont 40 placés en service de réanimation. 

Pour la première fois depuis le début de la crise sanitaire, le CHU de Nîmes a organisé, ce mercredi après-midi, une conférence de presse afin de faire le point sur la situation par rapport à l'épidémie de coronavirus. "On a eu la chance d'avoir une montée progressive mais ce n'est pas fini car il y a une crainte de l'effet rebond au confinement", résume le professeur Jean-Emmanuel de la Coussaye, président de la commission médicale d’établissement.

Pas d'afflux massif comme à Paris ou dans le Grand Est pour l'établissement nîmois et un nombre de cas qui se stabilise. Les professionnels emploient le terme de "plateau" pour une courbe constante avec deux, trois nouveaux cas enregistrés en moyenne par jour sur une vingtaine de suspicions. Actuellement, entre 60 et 70 patients positifs au covid-19 sont pris en charge à l'hôpital Carémeau pour un total de 180 malades depuis le début.

Le CHU de Nîmes (Photo Corentin Corger)

Pour faire face à cette pandémie, le CHU de Nîmes est passé de 26 à 31 puis désormais à 46 lits disponibles en service de réanimation. Ce mercredi 15 avril, 40 places sont occupées. Mais d'autres services ont été réquisitionnés en cas de vague, pouvant porter la capacité de l'activité de réanimation jusqu'à 96 lits avec assistance respiratoire. Ce qui correspond au triple du nombre de lits dédiés en temps normal.

La volonté de la direction est de rester, si possible, à 46 places d'où pour le moment seulement quatre malades du Grand Est et deux de Montélimar transférés à Nîmes. Sur l'ensemble du département, 115 lits de réanimation sont disponibles. Au CHU de Nîmes, une réorganisation des services a été effectuée avec une zone de haute densité virale dédiée exclusivement aux patients atteints du covid-19 et ceux qui en présentent les symptômes. La zone de basse densité virale est réservée aux autres pathologies qui restent malgré tout présentes.

L'objectif est aussi de pouvoir suivre à distance des patients positifs au coronavirus mais dont l'état de santé leur permet de rester chez eux. "On a été à l'avant-garde avec la mise en place d'un suivi par SMS", répond le professeur Albert Sotto, chef de service du SMIT (Service des maladies infectieuses et tropicales). Cela a permis "de rattraper quelques situations périlleuses", poursuit-il et de réhospitaliser en cas de besoin. Parmi ces patients, on retrouve également du personnel soignant de Carémeau. Sur les 7 000 agents du CHU de Nîmes, une centaine a été contaminée et la moitié a déjà repris le travail.

Des essais sur la chloroquine

Concernant les conditions de travail du personnel soignant, le directeur général, Nicolas Best, assure "qu'il n'y a pas de pénurie de masques" et que les équipes disposent du matériel nécessaire. Sous la houlette du professeur Sotto, un centre d'essai sur la chloroquine a été lancé aujourd'hui au CHU de Nîmes. Le protocole élaboré pour ces tests concerne une quarantaine de patients âgés de moins de 70 ans, parvenus à un stade lourd de la maladie. La mission est de les traiter pour éviter que ces derniers ne se retrouvent en réanimation.

Et même si le covid-19 occupe la plupart des soignants et des lits, l'hôpital n'oublie pas les autres graves maladies. À ce sujet, le professeur de la Coussaye s'inquiète de la forte baisse de la fréquentation des urgences, passée de 300 consultations à environ 110, par peur d'attraper le virus : "Les urgences fonctionnent ! Certains qui font des infarctus attendent trop avant de venir. C'est un appel que je lance car je suis inquiet. Certains patients ne veulent pas venir alors qu'un parcours adapté a été instauré." Même si elle se démocratise, la télé-médecine ne fait pas tout.

Corentin Corger

Retrouvez ce soir en direct dans notre émission "19h le live", Nicolas Best et Jean-Emmanuel de la Coussaye : 

 
 

Corentin Corger

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