CORONAVIRUS La Confédération paysanne demande la réouverture des marchés
L’annonce ce mardi de la fermeture des marchés couverts ou non dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de coronavirus covid-19 fait bondir la Confédération paysanne.
Pour le syndicat, cette fermeture des marchés tombe alors que « la semaine dernière, les marchés se sont réorganisés, et dans la majorité des cas les producteurs ont fait preuve de sérieux et ont mis en place des mesures suffisantes », estime le porte-parole de la Confédération paysanne du Gard, Paul Ferté.
Cependant, ce dernier reconnaît que « certains marchés ne se sont pas passés dans de bonnes conditions, notamment en région parisienne, mais pourquoi impacter l’ensemble des marchés ? » Des marchés qui, de plus, ne présenteraient pas plus de danger que les grandes surfaces : « Quand on s’adresse à un circuit court sur un marché, très peu de personnes ont été en contact avec les denrées. Ce n’est pas forcément le cas dans les grandes surfaces », estime le porte-parole.
Reste que certains marchés vont pouvoir continuer, sur dérogation du préfet. « C’est un début, mais d’autres sont fermés alors que les mairies avaient demandé à les garder », regrette la Confédération paysanne, qui redoute un impact fort sur les producteurs. « Aujourd’hui, il y a une nécessité économique à maintenir les marchés, martèle Paul Ferté. Nous sommes en pleine période de production de fromage de chèvre, d’asperges, de fraises. »
Quant à la grande distribution, qui restera un canal de commercialisation pour les productions locales, « elle ne s’adressera pas à tous les producteurs, notamment les petits », affirme la Confédération paysanne. Sans compter qu’en distribuant leur production en grande surface et pas en circuit court, les producteurs devront s’asseoir sur une bonne partie de leur marge. « La grande distribution qui se pose en sauveur, c’est un peu gonflé », résume Paul Ferté, qui estime que « c’est tout le modèle de la grande distribution qu’il faut remettre en cause. »
La Confédération paysanne demande donc par la voix de son porte-parole « autant que faire se peut que les marchés soient rouverts » et estime que cette fermeture, « profondément injuste », est « un peu irréfléchie et irrationnelle. Il faut revenir à la raison. La peur est mauvaise conseillère. »
Thierry ALLARD