CORONAVIRUS Le point sur la situation des éleveurs gardois
La Chambre d’agriculture du Gard fait le point sur la situation des éleveurs gardois en cette période de crise sanitaire sans précédent liée au coronavirus covid-19.
Du côté des éleveurs bovins, la Chambre précise que « Les ventes se font au compte-goutte avec des prix bas, même si certains éleveurs ont pu exporter leurs produits pour l’engraissement avant la fermeture des frontières. » Reste que « la filière de la viande bovine dans le Gard repose essentiellement sur des circuits courts », note la Chambre d’agriculture, qui rappelle que le savoir-faire des éleveurs bovins gardois est reconnu, notamment à travers la marque Bovigard.
D’autres secteurs de l’élevage bovin sont très durement touchés. Il en va ainsi de la filière taurine, « avec une chute spectaculaire de la consommation. La vente des animaux est quasi nulle », précise la Chambre. Une Chambre qui lance « Un cri d’alarme pour les éleveurs de taureaux et de chevaux Camargue pleinement impactés par la crise du covid-19. En effet contrairement à des exploitations agricoles classiques, la vie économique des manades repose sur les activités culturelles, sportives et touristiques. »
En effet, « 60% de leur activité est en arrêt total, aucune recette avec des charges fixes maintenues. Les recettes d’une manade sont constituées en moyenne de 27% de courses camarguaises, spectacles et traditions et 31% du tourisme/hébergement, le reste repose sur les produits viande et les aides », poursuit la Chambre d’agriculture. Pour pallier la situation, « toutes les OPA travaillent ensemble pour sensibiliser les collectivités et l’État sur cette crise conjoncturelle sans précèdent pour les manadiers. » En tout, le Gard compte 300 éleveurs bovins, dont la moitié sont manadiers.
Sur la filière ovine, « Le syndicat ovin incite à une consommation de l’agneau français pour Pâques mais aussi toute l’année », avance la Chambre. Une filière organisée principalement autour de circuits courts, impactée par l’arrêt de la restauration collective. Les éleveurs invitent donc les collectivités, à l’issue de cette crise, à « acheter de la viande ovine pour la restauration collective. » Sur cette filière, ce sont 400 éleveurs qui sont concernés dans le département.
Les Journées méditerranéennes des saveurs et la Fête de la transhumance reprogrammées ?
Concernant la filière caprine, « cette crise est arrivée à un moment particulièrement critique pour la filière caprine laitière : fermeture des points de vente classiques en plein pic de production fromagère fermière, notamment du fameux Pélardon AOP », rappelle la Chambre. Face à cette situation inédite, « Les professionnels ont dû et su rebondir rapidement grâce à des drives et des livraisons aux particuliers. Cette nouvelle organisation demande beaucoup de temps et d’énergie mais permet d’écouler une partie de la production », explique la Chambre d’agriculture. La réouverture de certains marchés joue aussi un rôle, mais « concernant la viande de chevreaux, la demande est là mais l’abattage semble saturé à certains endroits », regrette la Chambre. 130 éleveurs caprins sont recensés dans le Gard.
Enfin, pour la filière équine, les temps sont très durs suite à l’arrêt de l’activité dans les centres équestres. « À la différence d’autres activités sportives, ils gèrent des animaux. En aucun cas, ils ne peuvent mettre la clé sous la porte et attendre, ils doivent assurer les charges fixes quotidiennes de l’exploitation (alimentation, soins…) ». Face à cette situation, « un soutien particulier est fait à cette filière, notamment pour qu’elle puisse accéder au fond de solidarité sans justifier de la perte du chiffre d’affaires mais pour raison d’interdiction administrative », précise la Chambre. Le Gard compte 250 éleveurs équins. Par ailleurs, on dénombre également 80 élevages porcins, et 100 élevages agricoles, qui font dans la production d’œufs et de chair.
En tout, l’élevage s’étend sur 50 000 hectares dans le Gard, soit autant de surface que la viticulture, et représente un chiffre d’affaires annuel de 40 millions d’euros. Une filière touchée aussi par l’annulation pour l’heure de deux événements grand public majeurs : les Journées méditerranéennes des saveurs à Nîmes et la Fête de la transhumance à l’Espérou. Deux événements que la Chambre d’agriculture et les intercommunalités concernées souhaitent reprogrammer à l’automne.