Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 20.10.2020 - corentin-migoule - 3 min  - vu 18392 fois

COUVRE-FEU Nîmes y va tout droit, Alès dans ses pas

Christophe Rivenq en communication avec le sous-préfet, Jean Rampon, ce matin lors d'une visioconférence. (Photo Corentin Migoule)

À l'occasion d'une rencontre consacrée au covid-19 organisé en mairie ce mardi peu avant midi, Christophe Rivenq, premier adjoint à la mairie d'Alès, avait invité la presse à suivre un rendez-vous en visioconférence avec le sous-préfet, Jean Rampon. À l'ordre du jour, un appel à la vigilance lancé aux habitants d'Alès, ville dont les courbes relatives à la pandémie de coronavirus suivent dangereusement celles de Nîmes où la menace du couvre-feu s'intensifie. 

« Pour Nîmes la bataille est quasiment perdue mais on peut encore éviter un couvre-feu à Alès si on s'y met tous ensemble », introduisait d'emblée le sous-préfet, Jean Rampon, qui apparaissait virtuellement sur le mur du cabinet du maire, à l'hôtel de ville d'Alès. Le représentant de l'État enchaînait aussitôt avec une comparaison lourde de sens, reprenant l'exemple de la France dont les courbes relatives à la pandémie de coronavirus suivaient, avec une dizaine de jours de retard, celles de l'Italie au mois de mars dernier. Jean Rampon regrettait  ainsi que celles de la ville d'Alès emboitent le pas à celles de Nîmes : « Le taux d'incidence (*) à Nîmes est de 322,3. Il est de 147,7 à Alès. Il y a deux semaines, il était respectivement de 145,2 et de 83,7. Nous avons sensiblement la même pente, ce qui signifie que nous avons un écart de deux semaines. Si on ne réagit pas, nous serons dans quinze jours au niveau de Nîmes qui est aux portes du couvre-feu. »

Au même moment, Christophe Rivenq recevait des chiffres plutôt rassurants en provenance du directeur du CHU d'Alès, Roman Cencic : le centre hospitalier alésien compte à l'heure actuelle 17 patients positifs au coronavirus, seuls cinq d'entre eux sont en service réanimation, tandis que la durée d'hospitalisation tend à diminuer sous l'effet d'une qualité du traitement améliorée, la faisant passer de deux à trois semaines à l'époque à environ une dizaine de jours dernièrement.

Le taux d'incidence chez les seniors et l'avenir de l'économie locale inquiètent

Rappelant que la moyenne d'âge est plus élevée à Alès qu'à Nîmes, le sous-préfet a livré un autre constat plutôt logique : « Le taux d'incidence sur les plus de 65 ans, c'est à dire les plus vulnérables, est plus élevé à Alès qu'à Nîmes (230 contre 218). L'enjeu est énorme et trop de personnes ne portent pas le masque. Certaines prennent le prétexte de fumer pour ne pas le porter. Désormais, elles seront verbalisées ! »

En reprenant la main, Christophe Rivenq énonçait à son tour un cri d'alarme : « Un couvre-feu serait un coup dur porté à l'économie locale que l'on peut sauver si tout le monde fait des efforts. Le couvre-feu c'est le prélude d'un reconfinement, ne nous y trompons pas ! Tout le monde sait ce qu'il a à faire, tout n'est pas inéluctable.»

Le premier adjoint à la mairie d'Alès évoquait également des taux de contamination, par les personnes porteuses du virus, qui restent « trop élevés » et qu'il faut à tout prix « faire repasser en-dessous de 1. » Aussi, la capacité de la ville d'Alès à tester et donc à détecter le virus, assurée par les laboratoires Axiome et Labosud, était mise en cause : « Pour l'instant ça tient. C'est la capacité d'analyse qui est problématique. Si c'est pour avoir le résultat 72 heures après ce n'est pas la peine car il peut se passer trop de choses pendant cette période là. On attend avec impatience l'arrivée des tests antigéniques ultra-rapides. »

Corentin Migoule

* Le taux d'incidence correspond au nombre de tests virologiques positifs pour 100 000 habitants sur une semaine.

Corentin Migoule

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