DÉPARTEMENT Opposition : le groupe UDI et Indépendants fait cavalier seul
A la faveur d'une conférence de presse, ce matin, Thierry Procida a présenté la stratégie de son groupe, qui fonctionne indépendamment de celui de son ancien allié des Départementales, le Républicain Laurent Burgoa.
Les résultats du scrutin de mars ont rebattu les cartes du jeu politique départemental. C'est un fait. La Majorité relative contraint la gauche (PS-PCF-EELV) à écouter plus attentivement son opposition pour parvenir à dégager un consensus, et poursuivre son action politique. Seulement, les lignes ont aussi bougé à droite : l'augmentation du nombre d'élus a poussé leurs deux leaders à adopter une nouvelle stratégie. Jadis frères d'armes sous la bannière IRL (Intergroupe Républicain et Libéral), l'UDI Thierry Procida et le Républicain Laurent Burgoa évoluent désormais dans deux groupes d'opposition distincts. Ce matin, le centriste a présenté ses sept élus. "En ordre de marche" et "prêts à montrer leurs muscles", le groupe se distingue par sa diversité politique : Gérard Blanc du canton de Redessan et, William Portal, du canton de Marguerittes, ne présentent aucune étiquette politique, et sont réputés pour leur liberté... de vote.
Opposition "constructive"
Toutefois, une même envie les anime : être une opposition constructive. "Nous ne voulons pas bloquer le Département. Nos électeurs ne le comprendraient pas", introduit, Thierry Procida qui déplore, de façon assez confuse, l'attitude de Denis Bouad : "dans les cinq minutes qui ont suivi son élection à la présidence, il nous a sorti les 13 noms des vice-présidents sans concertation". Les centristes auraient-ils été prêts à participer à l'exécutif ? Unis avec Laurent Burgoa (à l'exception de William Portal et Joelle Muret), le Bon Sens Gardois a décliné le peu d'ouverture qu'était enclin à offrir la gauche. "C'est vrai que si c'est pour nous nommer président d'une commission et n'avoir que des élus de gauche à l'intérieur qui votent contre ce que nous proposons, ça ne sert à rien", reconnaît Thierry Procida.
Pour l'heure, les centristes se contentent de fixer certaines "exigences". Thierry Procida n'a pas manqué de rappeler que la chasse aux fraudeurs du RSA était son "bébé". D'ailleurs, l'élu nîmois vient d'écrire au préfet, procureur de la République et président du Département pour que la collectivité intègre le CODAF (comités opérationnels départementaux anti-fraude). L'objectif : "croiser les connaissances et expériences pour lutter plus efficacement contre les fraudes". Par ailleurs, l'UDI et les Indépendants, en la personne de Philippe Ribot, a intégré le comité de pilotage de l'audit du Département afin de rédiger un cahier des charges, avant le lancement de l'appel d'offre.
Quelle stratégie avec le Bon Sens Républicain ?
Reste à comprendre aujourd'hui, comment les deux groupes d'opposition vont travailler. "Avant les commissions permanentes, des réunions inter-groupes se tiennent pour s'accorder sur les questions les plus importantes, liées au budget et autres propositions de campagne", fait savoir une source proche de Laurent Burgoa. Quant sera-t-il des questions plus politiques, comme la lutte contre le Djihadisme, érigée par Laurent Burgoa, en dossier prioritaire ? "Il l'a fait seul de son coté, c'est une initiative personnelle. D'ailleurs les élus de son groupe n'étaient pas au courant…", réagit Thierry Procida. Comme avec la gauche, l'opposition à travers ses deux groupes d'opposition, devra aussi faire consensus… Ce qui n'est pas pour déplaire à la Majorité départementale qui aura des coups à jouer.
Coralie Mollaret