ÉDITORIAL Insécurité : le sale air de la peur...
Insécurité : le sale air de la peur... Ce dimanche, à Nîmes, ils étaient peu ou prou 150 à s'être déplacés pour participer à une citoyenne marche Rouge initiée par le collectif Les Rues de Nîmes et réclamer plus de sécurité, après la lâche agression dont a été victime une jeune femme, le 12 août dernier à Nîmes. Bien peu finalement en regard des enjeux et d'une agglomération de 154 000 âmes... Car si une pétition circule actuellement et a d'ores et déjà recueilli quelque 10 200 signatures, et si on ne peut que rendre hommage à ces initiatives et s'en féliciter, on peut toutefois légitimement se questionner sur l'écho qu'elles trouveront auprès du pouvoir politique, le seul à avoir les moyens d'apporter des réponses adéquates à une population qui, ici comme ailleurs, en a ras le casque de devoir courber la tête sous le joug de quelques malfaisants dont la violence n'a plus de limite et font régner la terreur, aux champs comme à la ville. Loin de nous cependant la tentation d'intégrer la tribu des "Y'a qu'à" ni celle des "Faut qu'on", largement peuplées de va-en-guerre extrémistes qui prônent la loi du talion et de la répression aveugle sans avoir à l'esprit que la prison est le terreau fertile sur lequel se cultive la haine de la société. Reste malgré tout que l'angélisme béat n'est plus de mise et il appert qu'une réponse ferme doive être apportée en urgence à ceux qui prennent le territoire de la République pour un accueillant théâtre à ciel ouvert de leurs défoulements psychotiques. La "Karchérisation" des quartiers prônée jadis par "Paul Bismuth" Sarkozy et les effets de manches de son replet successeur ayant rapidement montré leurs limites - les mêmes recettes produisant inéluctablement les mêmes plats -, il faut pour cela à l'actuel Gouvernement faire preuve d'imagination et de réactivité pour faire renaître la confiance sur des faciès désormais marqués du sale air de la peur.
Philippe GAVILLET de PENEY