Publié il y a 1 an - Mise à jour le 10.01.2023 - Abdel Samari - 2 min  - vu 559 fois

ÉDITORIAL La chasse demain : une chasuble, pas d'alcool et une application ?

Chasseur

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Malgré une baisse importante du nombre d’accidents corporels mortels depuis 20 ans, 90 accidents de chasse sont encore recensés en 2021 dont huit mortels. Face à ce constat, le Gouvernement décide de moderniser une pratique qui concerne et passionne près d'un million de chasseurs français.

Il n'y aura donc pas d'interdiction de chasse le dimanche comme le réclamaient notamment les associations de protection des animaux, mais un code de bonne conduite. Pour atteindre le zéro accident. Le tout sans froisser les chasseurs qui participent à des fins de régulation des populations de grands gibiers mais sont aussi des habitués fervents des urnes. Et, au bout, le fameux "en même temps" que plus personne ne comprend. Le "zéro accident" est la priorité absolue fléchée par la secrétaire d'État chargée de l'Écologie, Bérangère Couillard, qui a annoncé quatorze mesures visant à rendre la pratique de la chasse plus sûre. D'abord par la formation des chasseurs aux enjeux de sécurité. Un chasseur sur deux devra ainsi être formé d'ici à 2025. Pourquoi pas ? Autre initiative : obliger au port des gilets fluos pour bien être repéré par les promeneurs ou coureurs du dimanche. Mais n'est-ce pas l'inverse qu'il aurait fallu prévoir ? Est-ce que ce sont pas les passants d'un jour en forêt qui sont les plus en danger ? Autre proposition assez incroyable : la pratique de la chasse sous l’emprise de l’alcool ou de stupéfiants sera interdite. Mais ce n'était pas le cas avant ? Enfin, des audits de sécurité des zones sensibles seront réalisés et, pour les usagers de la nature, une application numérique dans laquelle les zones de chasse seront recensées. Et bouquet final : pour faciliter le dialogue, des échanges entre associations sportives et fédérations de chasseurs seront engagés sur tous les territoires. Qui va être à la manœuvre de ces rencontres ? À quelle périodicité ? En présence de qui précisément ? Bien des questions, très peu de réponses. Une nouvelle fois, le sentiment général qui prédomine après toutes ces annonces est la volonté de bien faire. Mais sans véritable moyen ni clair engagement. Des mesurettes, voilà tout. Pour dire et justifier que l'on a pris le temps de réfléchir sur le sujet. Mais à la sortie, un simple carnet de bonne conduite. Déjà respecté par la très grande majorité des chasseurs qui n'ont pas attendu la secrétaire d'État pour les appliquer. Pas sûr par contre que ces nouvelles dispositions soient arrivées jusqu'au cerveau des chasseurs imprudents... Alors à la fin ? On n'a pas l'impression d'avoir beaucoup avancé.

Abdel Samari

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