ÉDITORIAL Pissevin : la sécurité et le reste
Le dernier épisode à Pissevin, marqué par la fermeture de la médiathèque Marc-Bernard, met tous les acteurs d'accord : la situation a franchi un nouveau pallier et ne doit plus rester en l'état. Mais quelles sont les solutions ?
Les solutions sont minces à ce stade. Le renfort des CRS est salutaire. Mais ce n'est qu'une première étape pour ramener le calme. Oui, mais pour combien de temps ? Difficile à dire, mais les convois de CRS, la quarantaine d'hommes sur le terrain ne s'éternisera pas. De toute façon, ce n'est pas souhaitable, ni pour les habitants, ni pour les policiers. Mais peut-être que le maire de Nîmes pourrait mettre à exécution sa promesse électorale de 2020 en installant un poste de police municipale à Pissevin ? Il sera sur le plateau du Club Objectif Gard lundi prochain, on lui posera la question. Son idée était bonne, elle fonctionne en plus : pas très loin, au Chemin-Bas-d'Avignon, où la présence policière est dissuasive (en partie), et assurément réactive au moindre incident. Mais le sécuritaire ne règlera pas tout. il est venu le moment des initiatives durables. D'abord, comment occuper les espaces pour éviter aux trafiquants de drogue de s'installer à nouveau ? Peut-être en repositionnant le marché ambulant du mercredi ? En déplaçant des services publics, des commerces ? Une chose est certaine : il est nécessaire de retrouver de la vie, de l'échange entre les habitants. Sans forme de peur. Alors, pourquoi ne pas instaurer un lieu d'échanges pour entendre les aspirations de la population ? Et pourquoi le prochain conseil municipal de la Ville ne se tiendrait pas à Pissevin ? Ou le prochain conseil départemental ? N'est-ce pas Vincent Bouget ? Et si la ville de Nîmes ou le département du Gard avaient l'ingénieuse idée de créer un événement spécifique inter-quartiers ouvert à tous ? Utopique tout cela ? Il n'y a pas de grande réalisation qui n'ait d'abord été utopie ! Démagogique ? Inutile ? Ces gens-là ne veulent pas s'en sortir ? Ah bon ? Ces Nîmois sont donc condamnés à résidence ? Parce qu'en centre-ville, il n'y a ni drogue, ni violence ? La misère et la délinquance ne sont-elles pas aussi devant la gare de Nîmes ? Pourtant, il s'en passe des choses. La Ville organise des évènements et pas plus tard qu'il y a une semaine... Alors, un petit effort de changement de logiciel et voyons !