ÉDITORIAL Projet de nouvelle maison d'arrêt à Nîmes : de l'espoir à la réalité
Le coût du projet est estimé à près de 120 millions d'euros, intégralement financés par l'État.
Le projet de nouvelle maison d'arrêt à Nîmes prend de l'épaisseur avec, depuis une semaine, le lancement de l'enquête publique officielle signée du préfet du Gard. Une enquête publique préalable à la déclaration d'utilité publique du projet de construction de cet établissement pénitencier. Chacun est donc invité à participer à cette enquête publique d'une durée d'un mois. On y apprend d'ores et déjà quelques confirmations sur les détails de la construction de cette nouvelle prison. Son emplacement sur l'ancienne base Oc'via entre Nîmes et Milhaud, actuellement à l'état de friche, à la croisée de ce contournement ferroviaire Nîmes-Montpellier et de la voie ferrée Nîmes-Le Grau-du-Roi. Elle sera d'une capacité indicative de 700 places, sur une emprise d'environ 23 hectares. Le bâtiment projeté aura une surface de plancher d'approximativement 35 000 m². Les travaux de construction devraient commencer en 2025 et se terminer en 2027. Le coût du projet est estimé à près de 120 millions d'euros, intégralement financés par l'État. Par ailleurs, son fonctionnement permettra la création de 400 à 450 emplois directs. Sans compter le volet économique assuré par Nîmes Métropole avec l'installation de plateforme logistique jouxtant la maison d'arrêt. En attendant la réalisation du projet, les regards se tournent vers la prison actuelle de Nîmes. Elle subit aussi depuis plusieurs mois des travaux d'extension qui doivent aboutir mi-2025 avec 150 places supplémentaires. Deux nouveaux quartiers d’hébergement (hommes et femmes) sont prévus avec leurs cours de promenade et leurs terrains de sport dédiés. Le projet prévoit également une refonte des équipements et réseaux vétustes. Mais les travaux se déroulent en site pénitentiaire occupé. Un inconfort qui s'ajoute à la surpopulation carcérale. Depuis des années, Nîmes est le bonnet d'âne dans le classement des prisons surpeuplées. Plus du double de sa capacité et quelques fois pire. Avec des conditions de détention indignes qui vont avec. Les prochains mois et les prochaines années devraient donc soulager l'ensemble des agents pénitenciers et des détenus. Si et seulement si la politique de surenchère en matière d'emprisonnement ne conduit pas aux mêmes conséquences...