ÉLECTIONS Julien Sanchez (RN) : "Le socialisme est nuisible à notre département"
Julien Sanchez, maire de Beaucaire et tête de liste Rassemblement national aux élections Régionales dans le Gard, réagit au lendemain du double scrutin de ce dimanche. Interview.
Objectif Gard : En ce qui concerne les Départementales d'abord. Le Rassemblement national n'a remporté qu'un seul canton dans le Gard, celui de Beaucaire, et a perdu celui de Vauvert. Le vivez-vous comme un échec ?
Julien Sanchez : En tant que maire de Beaucaire, je suis très heureux d'abord parce que nous avons fait 68% sur ma commune et 57% sur le canton (relire notre article en cliquant ici, Ndlr). Je remercie les électeurs du canton et les Beaucairois qui ne se sont pas laissés dicter leur conduite par deux vieux sénateurs et une députée, et tout ce monde qui s'assemble, de La République en marche au Parti communiste en passant par Les Républicains et le Parti socialiste. En tout cas, ça prouve une chose, c'est que c'est l'implantation locale qui paie quel que soit le parti politique. J'invite tous mes collègues du Rassemblement national à s'implanter localement, aux élections municipales d'abord, puis Départementales, Régionales. Si on veut gagner des cantons, des Régions, il faut s'implanter localement, se faire connaître, montrer qui on est...
Ensuite, effectivement, on peut regretter la défaite de Nicolas Meizonnet, car l'idée c'était bien sûr de conserver nos deux cantons. Mais je pense qu'il y a plusieurs explications à cela. D'abord le fait qu'il y ait eu peu de communication au niveau national sur ces élections. On ne peut pas dire que les gens étaient particulièrement au courant de ces élections. S'ajoutent aussi des problèmes d'acheminement des professions de foi et des bulletins de vote dans de nombreuses régions en France et même des bulletins de certaines régions envoyés dans d'autres... Bref, toujours est-il que les gens ne se sont pas intéressés à ces élections. Je le regrette parce qu'au Département comme à la Région, nous repartons pour sept ans de socialisme. Le socialisme est nuisible à notre département, il y a un manque d'ambition, de vision.
Seul le fort taux d'abstention explique-t-il la défaite de Nicolas Meizonnet et Carole Calba-Schwartz à Vauvert ? Qu'est-ce qu'il a manqué ?
Il y a l'abstention effectivement, et je sais qu'en face, ils sont allés faire campagne en langue arabe dans un certain nombre de quartiers, que ce soit sur Vauvert ou sur Nîmes 2. Ce n'est pas ma vision de la République d'aller parler une langue étrangère pour obtenir des votes mais ils sont libres de le faire. C'est une des clés du scrutin dans un certain nombre de cantons quand nos électeurs ne vont pas voter et qu'il y a un faible taux de participation, ça peut faire pencher une élection.
Et en ce qui concerne Nîmes ?
Nous sommes arrivés devant les candidats du maire dans deux cantons sur quatre, qui ont été éliminés au premier tour. Sur Nîmes 4, à la ZUP nous avons manqué la deuxième place à 50 voix près. Donc je pense que nous avons raison de persister, on peut dire que nous sommes sur un niveau haut à Nîmes. Je déplore toutefois que sur une ville de Droite, il n'y ait pas une discipline de vote du candidat de Droite pour les candidats du RN au second tour. Si on veut un jour reprendre le Département aux socialistes et aux communistes, il faudra s'impliquer, se mouiller. Mais on a la Droite la plus bête du monde. Peut-être qu'il leur faudra 40 ans pour comprendre cette équation très simple. Je pense qu'il y avait mieux à faire, une autre voie possible.
Vous qui étiez tête de liste RN aux élections régionales dans le Gard, avez-vous un regret particulier concernant ce scrutin ?
Sur les élections régionales, nous avons bien résisté en nombre de voix dans le Gard. Après, nous perdons deux élus par rapport à 2015, alors je ne vais pas vous dire que ça me réjouit. Je crois que là encore, c'est l'abstention qui est responsable de ce phénomène. Mais ce n'est pas glorieux non plus pour Carole Delga. Elle est élue avec moins de 20% des électeurs inscrits. Il faut s'interroger sur cette abstention et la façon de la combattre. Est-ce que le vote obligatoire, comme ça existe dans certains pays, ne serait pas une solution aussi ? Car il y a des élections, des gens qui s'investissent pour se présenter, qui prennent de leur temps personnel pour le faire. Il faut que les gens choisissent. Il serait bien que les gens s'y intéressent, se posent des questions sur les élus qu'ils veulent, leur choix de société, quel avenir ils veulent pour leurs enfants. Charge à eux de voter pour qui ils veulent. Je trouve assez choquant de voir des gens rester chez eux, qui ne choisissent pas entre différents candidats. Ce taux d'abstention est assez inédit. J'ai été très choqué, étonné de voir un tel désintérêt pour ces deux scrutins.
Propos recueillis par Stéphanie Marin