EMPRUNTS TOXIQUES « Le maire s’obstine, c’est déraisonnable », regrette Eric Firoud
Au fond de la Grande Bourse, assis sur une banquette rouge, Eric Firoud, candidat aux municipales à Nîmes, ne digère pas la nouvelle. Devant la presse, accompagné de son avocat Maître Olivier Taoumi, c’est en tant que président d’AC Contribution qu’il prend la parole : « Je n’arrive pas à trouver les mots devant l’ampleur de ce que je viens de découvrir et d’apprendre », commence-t-il consterné. Le ton est grave, le scandale a l’air terrible. Il continue : « Le 7 mars dernier, dans son jugement, le tribunal de grande instance de Nanterre a dit que Dexia a perdu contre la ville de Saint-Maur-des-Fossés. La conséquence, c’est que le taux a été ramené à 0,04% sur toute la durée du contrat. La ville va économiser 600.000€ par an sur 20 ans ».
Si on appliquait le même principe à celle de Nîmes, qui, elle aussi, a contracté un emprunt toxique auprès de Dexia (relire ici), et à supposer que le tribunal aille dans le même sens (ce qui fait tout de même quelques si), Eric Firoud a fait le calcul : « Ça voudrait dire que l’économie sur 20 ans serait de plus de 100 millions d’euros. C’est hallucinant ! » Avant de lancer : « Au même moment, on a une ville qui s’oppose à notre démarche citoyenne. Le maire s’obstine, c’est déraisonnable. Et d’ailleurs, il dit qu’il a attaqué Dexia en justice, mais vous en avez la preuve ? »
La tête dans son épais dossier, Olivier Taoumi écoute attentivement. Montrant à la presse un recommandé envoyé à Jean-Paul Fournier, distribuant les documents, il raconte la suite qu’il entend donner à cette affaire : « Déjà, on a fait appel le 27 février dernier devant la cour d’appel administrative de Marseille. Ce vendredi, on va également saisir le tribunal de grande instance de Nîmes pour demander la nullité des contrats de prêt de Dexia en nous appuyant sur la jurisprudence de Nanterre. Logiquement, les mêmes causes devraient produire les mêmes effets. Enfin, le recours contre le maire à titre personnel est toujours dans les tuyaux ». Selon les deux hommes, si la ville de Nîmes refuse de s’allier à AC Contribution, c’est « politique », dénoncent-ils d’une même voix. « Tout cela pour ne pas perdre la face. Ils sont tellement imbus d’eux-mêmes », conclut Eric Firoud.
Tony Duret
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