EXPRESSO Législatives : François Courdil, la politique en famille
Pour battre campagne sur la 6e circonscription, le jeune adjoint nîmois et candidat aux élections législatives a choisi de s’entourer de son oncle et de son beau-père. Une campagne familiale sous le patronage des Républicains.
Issu d’un vieille famille nîmoise spécialisée dans l’immobilier, François Courdil est administrateur de biens. En parallèle, le jeune homme démarre sa carrière politique sur les chapeaux de roues. Et il a les dents longues ! Après ses études à la Sorbonne, le Nîmois devient attaché parlementaire du député MoDem, Philippe Berta : « Je l’ai vu très engagé dans la campagne des élections présidentielles pour Emmanuel Macron », assure son ex-employeur. À l’approche des municipales de 2020, François Courdil vire sa cuti. Il bascule dans l’équipe du maire sortant Jean-Paul Fournier en réaction, dit-il, au soutien d’En Marche à Yvan Lachaud, candidat Centriste et ancien allié de Jean-Paul Fournier.
En pleine campagne municipale, François Courdil fait sensation. Un soir sur l’estrade du QG de campagne avenue Jean-Jaurès, le Nîmois balance être « de la génération Fournier. » Cette fois-là, l'intéressé n'avait pas pleuré, mais avait le regard ému. Après la victoire de la liste de Jean-Paul Fournier, François Courdil est le benjamin du conseil municipal. Il est nommé directeur adjoint chargé de la Politique de la Ville, des Centres sociaux et même président du Conseil de quartier Grézan Chemin-Bas. Beaucoup de fonctions pour un nouvel entrant. À l’époque, Julien Plantier ou encore Anthony Chaze n’avaient pas eu pareilles responsabilités.
Bouc émissaire de la rivalité Plantier-Proust
François Courdil saisit l’opportunité en effectuant un travail de fond sur le terrain. Son expérience d’ex-attaché parlementaire du député de la 6e circonscription lui a permis de tisser quelques liens et de commencer à se faire un réseau. D’ailleurs, il l’assure : « Je ne me suis jamais aussi bien senti qu’au bar Le Diplomate » au Mas de Mingue. À chacun ses lieux de prédilection...
Seulement, François Courdil semble être à son aise partout et très vite. Et ça agace. Selon certaines de nos sources, le premier adjoint Julien Plantier se sentirait un tantinet menacé par sa folle ascension. Du coup lorsque Laurent Burgoa démissionne de son poste de conseiller communautaire, Julien Plantier milite pour qu’Olivier Bonné récupère le dossier de la rénovation urbaine. Mais le malicieux président de Nîmes Métropole, Franck Proust, décide de la confier au jeune Courdil... Un pied de nez à Julien Plantier son probable rival pour occuper la première place de la liste aux prochaines municipales en 2026.
Le raté des Départementales
François Courdil a de la ressource. À l’occasion des élections départementales, il se bat pour être investi sur le canton de Nîmes 4 qui regroupe notamment les quartiers du Chemin-Bas-d’Avignon et celui du Mas de Mingue sur la 6e circonscription. Seulement le maire de Nîmes a d’autres plans et préfère investir Marc Taulelle. Une fois encore, François Courdil rebondit et conclut ce qui s'apparente à un deal de rêve avec le sénateur et conseiller départemental de Nîmes 3, Laurent Burgoa. En devenant son suppléant, Laurent Burgoa lui promet de démissionner en cours de mandat pour lui laisser sa place au Département. Mais les électeurs en décident autrement : Laurent Burgoa perd les élections et douche par la même occasion les ambitions du jeune loup.
Ce n'est que partie remise. Après les départementales, et comme il ne peut pas encore se présenter à la présidentielle, cap sur les législatives ! Cette fois, il convainc Jean-Paul Fournier de l’investir sur la 6e circonscription. Une victoire qu’il faudra aller chercher avec les tripes puisque le résultat des élections législatives est très souvent corrélé à celui de la présidentielle. Toujours sur le terrain et un peu au "Diplomate", François Courdil monte son équipe. À sa manière, avec des gens de confiance. Au lieu de prendre des relais d’opinion du territoire, François Courdil préfère s’entourer de sa famille.
C'est une affaire, une affaire de famille
Comme directeur de campagne et mandataire financier - après avoir longuement hésité avec Julien Plantier (on plaisante) -, François Courdil a demandé à un jeune retraité, un certain Jacques Mounis, qui n'est autre que le père de sa compagne Alice Mounis. Il n'a pas encore trouvé de fonction à la mère d’Alice Mounis, qui se trouve être la sœur du directeur général de la ville de Nîmes, Christophe Madalle. Le monde est petit, non ? Et ce n’est pas tout : "beau-papa Jacques" partagera sa fonction avec "tonton Jean-Claude". Jean-Claude Drimaracci est l’oncle de François Courdil. « François prend des gens sur qu'il peut s’appuyer et avoir confiance », indique l’une de nos sources. Est-ce à dire qu’il ne peut pas compter sur son autre famille, politique ? On dirait quand même que oui.
Coralie Mollaret