FAIT DU JOUR Calvisson : la gauche conservera-t-elle le canton ?
A Calvisson, les électeurs ont l'embarras du choix... Quatre listes sont présentées : deux à gauche, deux à droite. Une division qui pourrait coûter cher au PS, alors que le député Dumas a laissé sa place à Christian Valette.
Vingt-huit communes forment désormais ce nouveau canton de Calvisson (14 communes du canton de Calvisson, 1 de Quissac, 9 de Saint-Mamert-Du-Gard et 4 de Saint-Chaptes) qui comptabilise 32 767 habitants. Un territoire dont William Dumas (PS) avait fait son fief depuis 1992, soit 23 ans de mandat sur l'ancien canton de Saint-Mamert-Du-Gard, succédant à son père Léopold Dumas (PS) après un mandat de 13 ans. Plus au sud, Christian Valette (PS) est à la tête du canton de Sommières depuis 1995, et brigue un nouveau mandat de conseiller départemental alors que William Dumas lui ai laissé sa place après le redécoupage du canton. Une position hégémonique qui cristallise toutes les critiques, à droite comme à gauche.
Premier mandat à droite
L'avocat Eric Rocheblave (UMP) et Josette Royo-Boucoiran (UDI) ancienne conseillère municipale et présidente du Tennis Club de Sommières constituent l'union de la droite. À Calvisson, l'avocat spécialiste en droit du travail Eric Rocheblave, âgé de 42 ans, vise ici son premier mandat électoral. "La politique, ce n'est pas mon métier. Christian Valette, il a tout fait, il doit supporter le bilan de département à 200 %", et dénonce également la Commission environnement et qualité de vie du conseil général présidée par Christian Valette : "L'INSEE classe notre département à la 72 ème position (sur 96) sur la qualité de vie en France". Le candidat est tout aussi critique à propos de William Dumas a qui il fait endosser la responsabilité du redécoupage des cantons : "Il s'étonne de ce redécoupage alors qu'il l'a voté lui-même pour sauver sa peau. Si le PS perd, cela sera une sanction". Eric Rocheblave revendique ses racines protestantes : "mes ancêtres en ont souffert", et se dit effrayé par la percée du FN. "Les gens qui votent FN, se sont des déçues du PS, pas de la droite. Moi, je n'accepte pas le rejet de l'autre, nous sommes une région d'accueil."
Le Fn au second tour ?
La liste FN est pressentie pour être au le second tour. Elle se compose d'Isabelle Farrugia et Henri Bunis. Ce dernier s'interroge encore sur les compétences qui seront allouées aux conseillers généraux, pas encore totalement définies par la réforme. "Les infrastructures routières devaient être données à la région, mais il semble que l'Assemblée soit revenue là-dessus. Notre programme est plus national que local, car nous ne souhaitons pas faire de promesses que nous ne pourrons pas tenir. Nous ne connaissons pas encore toutes nos compétences." Un point sur lequel ce retraité ne reculera pas : limiter les taux d'imposition. "Je ne suis pas né avec une cuillère en argent, je sais ce que c'est que se serrer la ceinture", précise t-il avant d'ajouter "Nous n'étions pas impliqués dans la gestion précédente. Il y a un phénomène de raz-le-bol gouvernemental, cela sera certainement une grande claque au niveau national." À ses côtés, Isabelle Farrugia, membre d'une association petite enfance. "C'est le redécoupage qui a fait notre union car elle habite à Saint-Géniès-De-Malgoirès qui était sur le précédent canton de Sommières."
Pas d'entente à gauche
Béatrice Leccia, conseillère municipale EELV à Boissières, et son binôme PCF Ludovic Ribière, sont les candidats sur le canton de Calvisson. Si la titulaire aurait aimé faire une large alliance de gauche, elle avoue tout de même que "cette gauche diversifiée permettra d'apporter un nouveau souffle à Calvisson. Car après 20 ans de mandat, je ne vois pas ce que Christian Valette peut apporter de nouveau". Une gauche diversifiée donc, qui n'inquiète pas la candidate qui affirme que ce canton restera à gauche : "Je ne crains pas la droite. Je pense que ce canton restera à gauche. Après la question est de savoir quel sera le meilleur binôme pour représenter ce parti".
Du côté du candidat sortant Christian Valette, l'heure est à l'amertume. Pour le conseiller général PS, les critiques qui visent son bilan détournent les questions de fond. "On m'a appris depuis que je suis tombé dans la politique, à parler des projets et ne pas s'attarder sur les autres", et répond directement aux attaques "Je suis plus écologiste que Mme Leccia. J'aurai été un poids trop lourd pour elle si nous avions présenté une liste commune." Du côté de la droite, Christian Valette est tout aussi acerbe.
"Ce qui dit M. Rocheblave, je ne l'entends même pas. Ce que je sais, c'est qu'il a voté pour moi par le passé. Il m"attaque sur la Commission qualité de vie, mais il faut être ministre pour être responsable. Notre travail est d'apporter de l'aide aux communes sur l'eau potable et les forages notamment. Nous n'avons pas toutes les compétences au conseil général. Josette Royo-Boucoiran, je l'avais soutenue à Sommières, je pensais qu'elle était social-démocrate, elle nous a fait avaler des couleuvres". Christian Valette vise à accompagner le Département sur la réforme territoriale et accompagner le transfert des compétences sur l'économie. Par ailleurs, il tient à préciser, concernant la place vacante laissée par William Dumas : "Il pensait s'arrêter avant le redécoupage des cantons. Il est un soutien très fort pour moi". À ses côtés, Maryse Giannaccini, communicante et comptable originaire de Fons dont M. Valette salue le "dynamisme et le franc-parlé".
Baptiste Manzinali