FAIT DU JOUR Ces ex-députés qui veulent leur revanche !
Fabrice Verdier, Christophe Cavard ou encore Patrice Prat…Vous les avez oubliés ? Eux non ! Défaits aux Législatives pour les deux premiers, non partant pour le troisième, ces ex-députés veulent se refaire.
La politique, c’est un peu leur drogue. Si les électeurs les ont remerciés, et que l'un d'entre eux avait pris sa "retraite" politique, dur est pour eux de décrocher... Engagé en politique depuis l’âge de ses 16 ans, élu conseiller départemental à 28 ans, Christophe Cavard est un véritable animal politique. Après sa défaite en 2017, l'Écologiste s'est mis au vert. Une mise en retrait, pour mieux revenir.
Des réseaux à cultiver
Car aujourd'hui le député défait compte sur les Municipales de 2020 pour se refaire. Il n'est d'ailleurs pas le seul. À 47 ans, on est encore « jeune » en politique, alors pourquoi pas s’ouvrir d’autres perspectives et s'offrir une nouvelle légitimité. Pour lui, ce sera Uzès, la cité ducale. Le prétendant veut déloger le maire sortant, l'indéboulonnable Jean-Luc Chapon (Parti radical). Pas simple de s'attaquer à un maire élu pour la première fois en 1983, alors Christophe Cavard cultive son réseau.
Au niveau local, il peut compter sur l'élue du canton Bérengère Noguier. Une élue à qui il avait cédé sa place au Département. Stratège, l'ambitieux s’est rapproché de l’opposition uzétienne, dans l'espoir d'incarner l'alternative aux 36 ans de gestion de M. Chapon, mais aussi de l'opposition à la Communauté de communes, présidée par le même M. Chapon. À l'échelle nationale, le Gardois sait se rappeler au bon souvenir de ses camarades : « Je suis toujours dans les réseaux écologistes réformistes et je suis en contact avec Olivier Faure, président du groupe Parti socialiste à l’Assemblée », nous avait-il confié il y a un an. Récemment, Christophe Cavard a rencontré le ministre d'État, ministre de la Transition écologique et solidaire ,François de Rugy, pour lui parler notamment du projet de Parc naturel régional des Garrigues.
Le scrutin européen est une nouvelle occasion, pour lui, d’affirmer sa présence. Adoubé dans un rôle de médiateur, le désormais homme de l’ombre consulte les différents partis écologistes pour ne présenter qu’une seule liste… En attendant de passer de l’ombre à la lumière.
Des stratégies à élaborer
La Ville d'Uzès est aussi prisée par un autre ex-député : Fabrice Verdier. Sur le papier, le socialiste part avec un avantage : il est toujours conseiller régional et maire de Fons-sur-Lussan. Des fonctions qui lui offrent de la lisibilité auprès des électeurs. Inaugurations, lancement de projets ou tables rondes... : l'homme est partout ! Notamment dans les centres de décision. De quoi obtenir de précieuses informations, capables de nourrir ses ambitions municipales.
Fabrice Verdier a un autre atout dans sa manche : une stratégie politique. Se rapprochant du maire d’Uzès, Jean-Luc Chapon, il laisse planer le doute d’une potentielle alliance avec l’indéboulonnable maire, élu depuis 36 ans. D'ailleurs, M. Chapon vient de le nommer vice-président de la Communauté de communes, en charge du tourisme. Fabrice Verdier, le successeur désigné de Jean-Luc Chapon ? Pour l’heure, le socialiste laisse courir les rumeurs…
Des Municipales à gagner
Un autre ex-député est beaucoup plus clair sur ses ambitions. Il s'agit de l'ancien député socialiste Patrice Prat (2012 - 2017), proche d'Arnaud Montebourg. Sorti de sa retraite politique il y a quelques jours, celui qui a été maire de Laudun-l'Ardoise de 1995 à 2014, avant de laisser la place pour ne plus cumuler les mandats, s'y verrait bien à nouveau, à la mairie. S'il laisse planer le doute sur la ville dans laquelle il choisira de se présenter - Laudun, Bagnols, Saint-Paul-les-Fonts ? -, il vise clairement l'Agglo du Gard rhodanien. Une Agglo présidée par son meilleur ennemi, Jean-Christian Rey, dont il critique la gestion depuis de longues années.
Patrice Prat l'affirme, il n'est pas seul dans cette nouvelle aventure politique. Reste à voir s'il sera suivi, ce dont il ne semble pas douter plus que ça. D'ailleurs, l'ancien parlementaire n'a pas l'habitude de se présenter s'il n'est pas convaincu qu'il peut l'emporter. Il n'a du reste perdu qu'une élection dans sa carrière politique : la cantonale de 1992. Sa première.
Coralie Mollaret et Thierry Allard