FAIT DU JOUR Chemin du Moulin d'Étienne à Vauvert : un terrain qui pose question
Au départ, à l'invitation de Mon parti c'est Vauvert, liste d'opposition de droite au conseil municipal, il s'agit d'une simple conférence de presse...
Le but du rendez-vous est d'expliquer pourquoi le groupe nourrit quelques suspicions au sujet d'une délibération finalement retirée du conseil municipal du 26 février. Ce jeudi matin 8 mars, au café Le Paris, il y a pourtant beaucoup de monde. Des riverains de la parcelle, en grande majorité, le long du chemin du Moulin d'Étienne. Beaucoup ont appris par des voisins ou via les réseaux sociaux qu'il se passait quelque chose aux alentours et veulent en savoir plus. D'où une confusion certaine et un brouhaha constant. Les informations en possession des riverains semblent assez partielles. Et partiales. Mais leur inquiétude sincère.
Favoritisme ?
Au départ, donc, on trouve la délibération 3.1-4 de ce lundi 26 février concernant la "vente d'un terrain à détacher de la parcelle communale section AO n°7 à Vauvert". Un terrain dont il est spécifié que la commune "n'en a plus l'utilité depuis l'abandon du projet de construction d'un lycée à proximité". À vendre, 5 080 m2 pour un prix de 2,86 €/m2. Un tarif qui peut paraître bas mais validé par les domaines. Un prix qui paraît largement sous-évalué à l'opposition puisque, selon elle, la construction apparaît possible sur ce terrain. Autre question, celui de la publicité non faite sur la vente du terrain. Par le passé, plusieurs propriétaires du secteur se sont montrés intéressés par ce lot à l'époque où il n'était pas encore municipal mais propriété des BRL... Pour beaucoup dans l'assistance, ce projet de vente dont ils n'ont pas eu connaissance alors qu'ils habitent à côté, apparaît comme du favoritisme. Ce que ne dément pas l'opposition municipale qui identifie à travers cette transaction un geste de la majorité actuelle envers une partie de son électorat.
Joëlle Cachia-Moreno, conseillère d'opposition a appris de la bouche de Jean Denat que l'acheteur était la mère d'un ancien conseiller municipal majoritaire, ce qui lui a paru suspect. Tout comme la création d'une SCI par l'acheteuse en février dernier. "Cette opération s'est faite entre un particulier et la commune sans aucune publicité. Est-ce une forme de favoritisme ? En tout cas, les Vauverdois n'en étaient pas informés. Ils ne sont donc pas placés sur un pied d'égalité. D'autant que ce terrain présente une certaine valeur foncière au regard de sa destination initiale."
Crainte irrationnelle chez les voisins
Reste qu'un délire collectif semble s'être emparé d'une partie des propriétaires. Alarmés par le nom de l'acheteuse potentielle et en proie à des craintes quelque peu irrationnelles, beaucoup s'imaginent déjà être les voisins d'une future mosquée vauverdoise. Une supposition et une peur qui ne reposent sur rien. Mais qui ont déjà eu cours à Vauvert, notamment lors de périodes électorales. Jean-Louis Meizonnet, qui selon Joëlle Cachia-Moreno n'a pas "moufté" lors du dernier conseil municipal, de passage par le plus grand des hasards à l'issue de la conférence de presse, a tenu à nous dire, toujours en passant par hasard, qu'il soutenait l'initiative de Mon parti c'est Vauvert. Un soutien peu goûté par les initiateurs du rendez-vous, qui voient là une tentative de récupération de leur travail par le Front national.
Un terrain définitivement inconstructible pour la Ville
Du côté de la mairie, on répond que si la délibération a été retirée, "c'était aussi pour permettre à Mme Caccia-Moreno de se renseigner auprès de la Préfecture. " Ce qui agace le maire Jean Denat dans cette histoire c'est, dit-il "la malhonnêteté intellectuelle de la droite républicaine" qui selon lui "sait parfaitement que ce terrain est définitivement inconstructible, même si le PLU est modifié, car le risque d'inondation défini par le PPRI (Plan de prévention des risques d'inondation) est un aléa fort." Ce terrain, selon la municipalité Denat, a été acheté 6 800€ en 2013 aux BRL, "ce que M. Laporte et Mme Caccia ne peuvent ignorer puisqu'ils ont supervisé la vente ! Dire que ce terrain peut devenir constructible du jour au lendemain, c'est tromper les gens. Il avait été acheté en 2013 pour le projet d'un bassin de rétention ou élargir le chemin. Même si ces deux projets sont tombés à l'eau, le terrain restera inconstructible." Pour le maire, la ville fait une bonne affaire puisque le prix d'achat proposé par l'acheteuse dépasse 15 000€. "Si l'acheteuse s'appelait Durand, on n'aurait sans doute pas encouragé ces craintes dans le quartier..." conclut-il.
Bref, depuis le 26 février, on est passé d'une parcelle vendue sans publicité à la maman d'un ancien conseiller municipal, ce qui peut effectivement poser question, à un moment qui marque ce qui s'apparente à un début de campagne pour les municipales de 2020...
Florence Genestier