FAIT DU JOUR Chez Orano Tricastin, des investissements à venir et une école des métiers pour préparer l'avenir

Depuis six mois, le site Orano Tricastin est dirigé par François Lurin. Celui qui a fait carrière dans l'audit et le conseil et pour qui le nucléaire n'était pas "un terrain de jeu prédestiné", a rejoint le groupe en 2008. Il a fait le point sur le contexte actuel, les projets du groupe et les enjeux qui se dessinent.
Aujourd'hui, plus 4 000 personnes travaillent pour Orano Tricastin ou pour des prestataires sur le site qui s'étend sur 650 hectares entre Drôme et Vaucluse, à quelques kilomètres seulement de Pont-Saint-Esprit et du Gard rhodanien. La plateforme industrielle mène des activités de chimie (conversion, défluoration et dénitration), et d’enrichissement de l’uranium, qui précèdent l’étape finale qui consiste à fabriquer des assemblages de combustibles destinés aux réacteurs des centrales nucléaires du monde entier. Rien que sur le site d'Orano Tricastin, l'enrichissement réalisé équivaut à l'approvisionnement de 90 millions de foyers. Soit les populations de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni réunies.
Le secteur d'activité est dynamique, avec de nombreuses embauches chaque année et une politique d'alternance forte. Le nucléaire se trouve au cœur des discussions depuis quelques temps. Et encore plus aujourd'hui dans un contexte climatique prégnant et géopolitique instable. Le conflit russo-ukrainien a "un impact fort sur l'inflation et ça peut durer dans le temps. Se pose vraiment la question de la souveraineté énergétique française", indique François Lurin. D'autant que 20 à 30% de l'enrichissement des centrales européennes sont approvisionnés par les Russes.
Suite au conflit russo-ukrainien, Orano Tricastin travaille sur l'extension de Georges-Besse II pour augmenter sa production
Depuis 15 ans, ce sont 5 milliards d'euros qui ont été investis sur le site Orano Tricastin pour renouveler et sécuriser davantage son outil industriel de conversion et d'enrichissement. Son développement est loin d'être terminé. La nouvelle usine de conversion Philippe Coste chemine progressivement vers sa puissance nominale, à savoir 15 000 tonnes. Cette année, elle devrait dépasser le palier des 11 500 tonnes. En revanche, l'usine d'enrichissement Georges-Besse ll a déjà atteint son taux de rendement de 100%, soit 7,5 MUTS/an (millions d’unités de séparation) et tourne 24/24h. Ce "bijou industriel", comme l'appelle le directeur est l'une des usines les plus modernes du monde occidental.
Ce dernier réfléchit aujourd'hui à construire une extension de cette usine d'enrichissement : "Après quelques semaines de conflit russo-ukrainien, beaucoup de clients se posent de question en termes d'approvisionnement. Nous, on a toujours prévu une capacité d'étendre notre production d'enrichissement et on a un terrain au nord de l'usine." Rien n'est acté aujourd'hui mais "on a déjà commencé à travailler sur le sujet. La réflexion est très active. Les demandes des clients sont insistantes. Il faudra qu'elles se concrétisent par des engagements. On ne peut pas engager des centaines de millions d'euros sans avoir des commandes tangibles." Si le projet était validé, il faudra patienter sur un horizon de cinq à sept années.
Une école pour "former les équipes aux bons gestes et aux bonnes pratiques"
Orano Tricastin veut développer aussi de nouvelles activités comme le LIS (laboratoire d'isotopes stables), avec lancement prévu mi-2023, le projet des deux bâtiments Fleur prévus pour la fin d'année concernant l'activité d'entreposage d'uranium, le nouvel atelier de maintenance des cylindres AMC2 pour 2024-2025... Chaque année, le site de Tricastin investit entre 50 et 100 millions d'euros.
Mais au-delà des outils et des installations, l'avenir du groupe se trouve aussi dans "le renforcement des compétences des opérateurs pour faire fonctionner au mieux les installations. La performance est liée aux savoir-faire de nos équipes", indique le directeur. C'est dans cette optique qu'a été créée l'école des métiers.
L'enjeu est encore plus grand quand on sait qu'un certain nombre d'opérateurs vont partir à la retraite dans les prochaines années. Le projet d'école des métiers a été lancé en 2021 et se déploie petit à petit jusqu'à 2023. L'objectif étant de renforcer et de renouveler les compétences des collaborateurs au plus près des besoins opérationnels des activités. "On veut vraiment former les équipes aux bons gestes et aux bonnes pratiques", indique Geneviève Kerboul, la cheffe de projet. Une vingtaine de chantiers-écoles sont mis en place à proximité des installations.
Un projet dans la même lignée à Orano Melox
En s'entraînant en amont, les opérateurs, une fois sur l'intervention en zone, évitent de prendre trop de risque radiologique. Les chantiers-écoles intègrent en plus des technologies avancées comme la réalité augmentée pour simuler le port et le retrait d'équipements de protection et éviter la contamination. Il y a aussi un dispositif de jumeau numérique pour le pilotage des procédés.
La direction invite les employés à être force de proposition, à déceler des signaux faibles desquels pourraient découler d'autres formations. Toujours dans le but du "zéro accident". Depuis le début de l'année, aucun n'est survenu et la direction espère continuer sur cette lancée, alors que l'Agence de sûreté nucléaire (ASN) indique que la sécurité sur Tricastin "est en progrès".
Dans la même lignée que l'école des métiers à Tricastin, le site Orano Melox à Marcoule, est en train de lancer son "Campus des métiers du recyclage" qui là encore vise à accélérer la maîtrise et la montée en compétences critiques sur un procédé de haute-technologie. L'investissement représente 18,7 millions d'euros et bénéficiera d'un soutien de l'État de plus de 4,5 millions d'euros via le "Plan de relance".
Marie Meunier
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