FAIT DU JOUR Des places à prendre pour devenir éleveur de volailles
Du sud de l'Ardèche au nord de l'Hérault, la filière avicole recherche des éleveurs de volailles pour doubler la production de l'IGP « Poulets des Cévennes ». Mais la tâche est difficile : peu d'agriculteurs sont prêts à s'installer.
Le problème n'est pas de trouver des consommateurs. Ils sont déjà très nombreux à acheter le « Poulet des Cévennes » ou le « Chapon des Cévennes », élevé en plein air, pendant 84 jours, dans un cadre géographique idéal. Aujourd'hui, 18 éleveurs répartis en Ardèche, dans le Gard et dans l'Hérault font vivre la filière. Filière qui a obtenu, en 2013, une indication géographique protégée. Depuis, les poulets se vendent comme des petits pains et les éleveurs viennent à manquer.
L'avenir de la filière en jeu
Le Groupement des producteurs cévenols, chargé de gérer l'IGP, tente par tous les moyens de trouver de jeunes éleveurs. « Il en va de l'avenir de la filière, explique Patrick Jacques, président de la structure. Dans cinq ans, si personne ne se lance, nous n'aurons plus de producteurs ! » En effet, les aviculteurs encore présents aujourd'hui sont pour la plupart proches de la retraite. « Le plus âgé a 75 ans ! Malheureusement, les enfants ne souhaitent pas toujours reprendre le flambeau », constate Patrick Jacques.
Pour lui et son vice-président Alain Dizier, les raisons de ce désintérêt sont liées à « la rentabilité insuffisante lorsque l'on démarre », « aux contraintes quotidiennes de l'élevage », ou encore « aux nuisances occasionnés par des lots de 4 400 poulets ».
Les critères pour devenir producteur
Mais selon eux, le « métier » a aussi des avantages : « Cela demande environ 1h30 de travail par jour. C'est surtout de la surveillance et ce n'est pas très pénible physiquement ». Les volailles restent sur l'exploitation au minimum 84 jours, puis un vide sanitaire de trois semaines est réalisé avant de reprendre un nouveau lot.
Devenir éleveur nécessite donc de disposer d'un bâtiment de 400 m² pouvant accueillir 11 poulets au m², et d'un parcours extérieur de 8 800 m². « Nous avons des bâtiments vides. Nous pouvons aussi faire du neuf, mais pour cela, nous avons besoin d'aides à la construction. Sauf que l’État ne donne aucune subvention sur l'aviculture », regrette Alain Dizier. « Quant à la chambre d'agriculture du Gard, elle préfère investir sur la vigne. On est un peu oublié », poursuit-il.
Malgré tout, les deux aviculteurs font des pieds et des mains pour dénicher, dans les 426 communes concernées par l'IGP, des jeunes motivés qui feront vivre plus longtemps les petites exploitations des Cévennes.
Si vous êtes intéressés, contactez Patrick Jacques au 06 73 03 58 28.
Élodie Boschet