Publié il y a 1 an - Mise à jour le 10.10.2023 - Sacha Virga - 3 min  - vu 1553 fois

FAIT DU JOUR L'imbroglio autour de la résidence dégradée du quartier Richelieu à Nîmes

Résidence incendiée quartier Richelieu Nîmes

Le 15 septembre, un appartement a été incendié, causant un mort

- Sacha Virga

Le 15 septembre en pleine période de feria, un appartement situé au 60, rue Richelieu à Nîmes prend feu et entraîne la mort d'une personne. Aujourd'hui, les voisins de la victime sont inquiets au sein de l'immeuble où ils résident.

C'est une affaire sordide qui n'a pour l'instant pas connu de fin. Le 15 septembre dernier, un incendie frappe la résidence Le Villars située au 60 ,rue Richelieu à Nîmes, appartenant à l'organisme de logement social Habitat du Gard. La raison de ce départ de feu semblerait volontaire, causant un mort, le locataire de l'appartement calciné. Nourdine Aouad, résident, aurait évacué les personnes présentes dans la résidence au moment du drame : "J'allais chercher mon pain et, en revenant, je vois la résidence en flammes", nous raconte-il en nous montrant les vidéos du logement incendié.

Vendredi dernier, une réunion d'habitants de l'immeuble était organisée à ce même endroit pour faire un bilan, trois semaines après le drame. "C'est inadmissible de faire revenir des parents et des enfants dans ces conditions. Vos logements ne sont pas des cadeaux, vous les payez", s'exprime Madani Marzuk, bénévole au sein de l'association Un toit pour tous. Ce dernier, comme bon nombre d'habitants présents à cette occasion, relève une odeur de brûlé encore présente et la présence de suie sur le sol et les murs. 

Très vite, les habitants s'expriment à leur tour : "On m'a demandé de réinvestir mon logement alors que je n'avais pas d'électricité, je l'ai très mal vécu", déclare anonymement l'un d'eux. "Après l'incendie, j'ai logé chez mon papa mais, en raison de ses problèmes de santé, j'ai été obligé de dormir dehors. Des personnes sont venues essayer d'ouvrir certaines portes avec un burin. Je les ai fait fuir mais ça m'a traumatisé. Je ne demande pas grand chose, juste à être relogé", affirme une autre. "Il y a un monsieur qui mange dans la résidence avec ses trois enfants et cette odeur de brûlé. Depuis l'incendie je ne suis pas revenue dormir ici. On a le sentiment d'avoir été abandonné", déplore une autre habitante.

Résidence enflammée quartier Richelieu Nîmes
Les escaliers de l'immeuble, endommagés par l'incendie • Sacha Virga

Plusieurs d'entre eux ont ensuite évoqué les actes de la personne ayant allumé le feu : "Il voulait tous nous tuer, ça faisait des années qu'il voulait se suicider. La Ville de Nîmes et Habitat du Gard étaient au courant mais ils ne nous ont pas aidé", déclare un habitant de la résidence. "À jeun, c'était une personne normale mais alcoolisé il causait beaucoup de problèmes", témoigne un voisin avant d'ajouter : "Il crevait des pneus de voiture, mettait de la nourriture périmée pour attirer les rats et faisait ses besoins naturels dans les escaliers de la résidence." Difficile de savoir le vrai du faux dans ces témoignages, la prudence étant requise.

La réponse cinglante d'Habitat du Gard

Dans un communiqué appuyé, l'organisme a mis les choses au clair sur plusieurs points : "Nous étions seuls un vendredi soir de feria pour venir en aide aux habitants et trouver dans l’urgence des solutions de relogement pour chacun d’entre eux, explique Stéphane Cabrié, directeur général d’Habitat du Gard. Nos équipes ont été jusqu’à accompagner les familles qui en avaient besoin dans les hôtels avec leurs véhicules personnels, ou parfois à leur faire quelques courses pour les aider à passer le week-end, et même à avancer les frais d’hôtel sur leurs deniers propres."

Habitat du Gard se dit très surpris par les agissements du DAL : "Malgré tout cela, et alors que si un tel sinistre était survenu dans un immeuble privé, tous les habitants auraient dû se débrouiller tout seul avec leur assurance, nous sommes mis en accusation par des vidéos sur les réseaux sociaux par le DAL et par un locataire contre lequel nous avons porté plainte car il a menacé nos salariés."

Résidence incendiée quartier Richelieu Nîmes
La vitre de cette personne n'a pas résistée après le choc de l'incident • Sacha Virga

L'organisme de logement social HLM de rajouter : "Nous sommes stupéfaits que le DAL diffuse sur Internet les mensonges de cette personne et nous mette en accusation devant la presse, sans même prendre le temps de nous contacter pour avoir des informations auprès de nos services. Nos salariés, qui se sont mobilisés, ont accompagné chacune des familles, ont cherché avec elles des solutions, sont écœurés par de tels agissements."

Interrogé après le rassemblement, Habitat du Gard a tenu à répondre à certains propos tenus : "Nous sommes les propriétaires de la résidence donc également victime du sinistre. Le problème c'est qu'on ne peut pas faire de travaux sur les parties communes avant le feu vert de l'assurance. La police interdisait aux gens de rentrer chez eux. On les a autorisé une fois l'étude réalisée le lundi matin à la première heure. On a ensuite mandaté l'entreprise Polygone pour venir nettoyer plusieurs fois la résidence puisque la suie revenait même après que les spécialistes soient passés", répond l'organisme.

Sacha Virga

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