FAIT DU JOUR Régionales : qui sont les candidats en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées ?
Les 6 et 13 décembre les électeurs sont appelés à désigner le prochain président de région. Du Front National à Lutte Ouvrière en passant par Les Républicains-UDI, l'alliance EELV/Front de gauche ou les candidats DVG… Ils sont une dizaine de candidats à vouloir arracher l'exécutif au Parti Socialiste.
Au 1er janvier 2016 naîtra le Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Aussi vaste que l'Irlande, cette nouvelle région est l'une des plus peuplées de France avec 5,2 millions d'habitants. Premier défis du prochain exécutif : l'harmonisation des 600 politiques publiques du territoire, regroupées autour des compétences de la collectivité : développement économique, aménagement du territoire, formation professionnelle, transport ferroviaire et scolaire. Aujourd'hui, pas moins d'une dizaine de candidats souhaite s'emparer de la présidence régionale détenue par le Parti Socialiste depuis 1998 en Midi-Pyrénées et 2004 en Languedoc-Roussillon. Comme souvent en politique l'ennemi vient de son propre camp : la multitude de listes de gauche émiettent l'électorat face à une droite qui serre les rangs.
Six candidatures de gauche
Il y a d'abord les socialistes sortants qui, selon les récents sondages, conserveraient leur bastion. La vice-présidente de Midi-Pyrénées Carole Delga (44 ans) a opté pour un "tandem" avec le président gardois du Languedoc-Roussillon Damien Alary. Toutefois, c'est l'ancienne secrétaire d'État au Commerce qui endosse le costume de tête de liste PS-PRG. Un costume très large, porté avant elle par deux poids lourds socialistes : Georges Frêche et Martin Malvy. La maire de Martres-Tolosane (Haute-Garonne), ancienne fonctionnaire territoriale, aspire à poursuivre les actions menées par ses prédécesseurs. Reste que l'hégémonie socialiste sur le territoire a perdu de sa superbe, en raison de l'impopularité du gouvernement Hollande et des profondes divisions de la gauche.
Les électeurs qui ont le coeur à gauche ont l'embarras du choix pour le premier tour. Cinq autres listes "de gauche" sont en lice. Il y a d'abord l'alliance EELV/Front de Gauche, conduite par l'ancien député européen Gérard Onesta (55 ans). Cet architecte originaire d'Albi souhaite bâtir une nouvelle majorité de gauche "opposée aux mesures d'austérité de François Hollande". Dans le Gard - où le PCF est encore bien implanté - le secrétaire départemental PCF Vincent Bouget tirera la liste EELV/Front de Gauche.
Dans la catégorie des divers gauche, le maire de Montpellier ex-PS Philippe Saurel (58 ans) et le député du Gard ex-EELV Christophe Cavard (45 ans) se sont lancés dans l'aventure des Régionales. Une aventure coûteuse pour ces derniers qui ne bénéficient d'aucun soutien financier et logistique des partis politiques. Après les Municipales et Départementales, Philippe Saurel, dentiste de profession, fait grincer quelques dents socialistes. Son objectif : devenir un acteur incontournable du jeu politique régional avec sa liste Citoyens du Midi.
Le député gardois Christophe Cavard, lui, met sa notoriété au service de la liste Le Bien Commun, après avoir quitté son parti EELV il y a quelques mois.
Candidat à sa propre succession aux législatives en 2017, il cherche à implanter durablement ses idées et sa méthode dans le territoire.
Toujours à gauche, la liste citoyenne Nouvelle Donne. Elle aussi poursuit aussi son aventure électorale : après avoir récolté 3% aux Européennes, le parti anti-système créé en 2013, sera représenté en décembre par le chef d'entreprise montpelliérain Gilles Fabre (44 ans). Dans le Gard, c'est le militant Gaetan Guichard qui mène le combat. Lutte Ouvrière sera également de la partie avec l'enseignante d'espagnol communiste révolutionnaire Sandra Torremocha (40 ans) qui s'était présentée, sans succès, aux Municipales de Toulouse.
La droite serre les rangs
A droite les rangs sont plus serrés. On retrouve d'abord les deux challengers : Les Républicains-UDI et le Front National. Après avoir eu quelques difficultés à passer à l'action, le politologue Dominique Reynié (55 ans) récemment encarté chez Les Républicains bat campagne aux cotés des élus locaux. Méconnu du grand public, il multiplie les opérations de communication - quitte à donner de sa personne - et pourfend avec la tête de liste gardoise et conseiller régional sortant Christophe Rivenq la politique du PS (LoRdi ou le TER à 1€).
Du côté du Front National, c'est l'ancien candidat à la présidence de la Région Languedoc-Roussillon Louis Aliot (46 ans) qui mène le combat. Conseiller régional sortant, l'avocat installé à Perpignan est également connu pour être le compagnon de Marine Le Pen. Dans le Gard, c'est Julien Sanchez, maire de Beaucaire et conseiller régional qui tire la liste. Selon les pronostics, le parti de Marine Le Pen arriverait en tête dans la Région au premier tour. Toutefois, faute de réserve de voix, il ne sortirait pas victorieux au second.
Classés à droite de l'échiquier politique, plusieurs candidats souverainistes sont dans la course. On retrouve le jeune avocat en droit du travail Damien Lempereur (31 ans) pour Debout La France. Soutenu par l'adjoint à la sécurité de Toulouse, le candidat milite ardemment pour le renouvellement politique. Souverainiste également, la liste de l'Union Populaire Républicaine représentée, là aussi, par un jeune militant (30 ans) Yvan Hirimiris. Intérimaire dans l'industrie, ce dernier entend faire valoir ses idées : "libérer la France (…) pour lui rendre son indépendance et sa démocratie".
Enfin, proche du député-maire d'Orange et ami de Jean-Marie Le Pen, Jean-Claude Martinez (70 ans) se présente sous les couleurs France Force Sud. Dans le Gard, le professeur de droit public est suivi par "le canal historique" du Front National comme Jean Miclot, qui conduira la liste.
Les chefs de file ont jusqu'au 9 novembre pour déposer en préfecture leurs 13 listes départementales, soit 184 candidats, dont 92 hommes et 92 femmes. De super listes pour une super région…
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com