Publié il y a 6 mois - Mise à jour le 26.04.2024 - Yannick Pons - 3 min  - vu 484 fois

FAIT DU SOIR Marc Fesneau défend son plan de souveraineté alimentaire dans le Gard

Ce vendredi 26 avril 2024, Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture, était à Bellegarde afin de signer une convention de souveraineté alimentaire pour la filière fruits et légumes entre l’État, le CTIFL et Interfel.

Après les réponses urgentes apportées par l'État à la crise agricole, le ministre de l'Agriculture souhaite s’engager sur le temps long avec le monde agricole sur la recherche et l'innovation.

Remplacer les pesticides

Entre les gouttes, Marc Fesneau a visité ce matin le Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes (CTIFL), l'organisme de recherche appliquée référent de la filière fruits et légumes, qui porte trois projets expérimentaux agricoles. La lutte contre des maladies, contre les insectes et l'adaptation au changement climatique.

Marc Fesneau a signé la convention de la filière fruits et légumes en présence de Jérôme Bonet, le rpéfet du Gard. • Photo Yannick Pons

Outre la signature d’une convention de souveraineté alimentaire concernant les fruits et légumes, le ministre visitait trois projets importants et d’avenir dont les racines se trouvent à Bellegarde, dans le Gard. « On a besoin de retrouver de la compétitivité pour nos producteurs. Il n’y a pas de production si on n’arrive pas à mener cette transition importante. On a besoin de trouver des solutions au sujet du remplacement des produits phytosanitaires », assure Marc Fesneau.

Trois projets

Le premier verger visité était celui qui abrite des arbres fruitiers. Un véritable laboratoire vivant, installé dans le but d’acquérir des références techniques sur les espèces sélectionnées et leur adaptation aux évolutions climatiques.

Puis le projet Ceris’innov, qui permet de lutter contre la Drosophila suzukii, ce ravageur redoutable de petits fruits. La Technique de l’insecte stérile (TIS) qui permet de trouver une approche intégrée et durable de la gestion du drosophile pour la filière cerise, est à l'étude. Le CTIFL s’est engagé dans l’élevage massif de cet insecte et notamment dans la production de mâles stériles de qualité.

À son arrivée, le ministre a goûté une fraise provenant des expérimentations en cours du CTIFL.

Enfin, le troisième est axé sur des tests de cultures d’agrumes qui s’adapteront mieux au changement climatique. « L’ensemble de nos actions est tiré puissamment par le dérèglement climatique, qui nous pose déjà des problèmes de résilience des cultures, avec le stress hydrique et le stress thermique. Il n’y a pas que l’absence d’eau ou de trop d’eau, il y a aussi le trop de chaud ou trop de froid », lance Marc Fesneau.

Patience et confiance

Selon le ministre, le dérèglement climatique fait apparaître des maladies que nous ne connaissions pas. Des parasites et des insectes nouveaux éclosent parce que le climat devient propice.

Marc Fesneau demande de faire confiance à ces conventions et projets de recherche, et également de la patience par rapport aux travaux lancés, notamment sur le remplacement des pesticides. « Il faut accepter que la recherche chemine. On n’a pas encore trouvé de remède contre le cancer », indique-t-il.

Nouveaux horizons

Le ministre souhaite ouvrir chaque jour de nouveaux horizons, particulièrement en mécanisation et en robotisation. Comme ces drones utilisés en Israël, capables de choisir et de cueillir des pommes.

Il annonce par ailleurs une réflexion prochaine sur la décarbonation des serres. « On a besoin de serres et de les décarboner », explique Marc Fesneau. Et puis le riz de Camargue. Après le blé dur et les fruits et légumes, le ministre indique son souhait de se mettre autour d’une table afin de traiter le sujet du riz. Et ici en Camargue, le riz, on en a besoin !

Après sa visite officielle, le ministre a rencontré des agriculteurs et des syndicats, avant de filer vers le Vaucluse. À quelques kilomètres, à Saint-Geniès-de-Malgoirès, le secteur viticole qui est le plus important dans le département, criait sa souffrance. Ici dans le Gard, les cuves sont encore à moitié pleines quatre mois avant les vendanges, le vin ne se vend pas.

CTIFL

Quatre plateformes de recherche uniques, 320 salariés, 9 sites de production en France, 28 millions d’euros de budget, 40 filières et 190 hectares de surface d’expérimentation. Le CTIFL porte 350 projets de recherche et d’expérimentation autour de 4 millions de plants fruitiers certifiés chaque année. L’organisme est le référent de la recherche appliquée au service de la filière fruits et légumes.


Yannick Pons

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