Publié il y a 1 an - Mise à jour le 15.03.2023 - La rédaction - 5 min  - vu 731 fois

FAIT DU SOIR Réforme des retraites : éreintés mais pas lassés, les manifestants ne desserrent pas l'étreinte

Manifestation retraites Nîmes 15 mars

Les jeunes aussi se sont mobilisés ce mercredi 15 mars

- Sacha Virga

Ce mercredi, députés et sénateurs se sont réunis en commission mixte paritaire pour s'accorder sur le texte de la réforme des retraites. Il sera ensuite réexaminé demain à l'Assemblée nationale. Alors, à la veille de jour de vote des assemblées, les syndicats ont de nouveau appelé à poursuivre et amplifier le mouvement pour obtenir le retrait du projet de loi. 

Un peu moins de monde à Bagnols-sur-Cèze, mais la détermination est toujours là

manifestation bagnols réforme retraite 15 mars 2023
Tous les syndicats étaient encore représentés ce mercredi pour la 8e journée de mobilisation.  • photo Marie Meunier

À Bagnols-sur-Cèze, selon les syndicats, 2 000 personnes ont défilé dans les rues, en cette 8e journée de mobilisation. 800 selon la préfecture. Le cortège a modifié son parcours ce mercredi pour ne pas se retrouver au milieu du marché hebdomadaire. Il est parti du monument aux morts, a traversé toute l'avenue Vincent-Auriol puis est revenu par l'avenue Alphonse-Daudet. 

manifestation bagnols réforme retraite 15 mars 2023
La foule se déversant sur l'avenue Vincent-Auriol.  • photo Marie Meunier

manifestation bagnols réforme retraite 15 mars 2023
Selon les syndicats, 2 000 personnes ont participé à la manifestation ce mercredi. 800 selon la préfecture.  • photo Marie Meunier

Si les rangs étaient moins denses que la semaine passée, la détermination était toujours palpable en cette veille de vote à l'Assemblée nationale. "L'intersyndicale entend faire grandir le rapport de force (...) et continuer à démontrer que l'immense majorité de la population reste déterminée à dire non à ce projet", lance Corinne Place de la FSU au nom de l'intersyndicale. D'ailleurs, un nouveau rassemblement est prévu ce jeudi 16 mars, à 10h30, devant le monument aux morts. 

manifestation bagnols réforme retraite 15 mars 2023
Il y avait un peu moins de monde que la semaine dernière dans le cortège.  • photo Marie Meunier

Tous les syndicats et les partis de Gauche étaient représentés ce mercredi encore. "Il (Emmanuel Macron, NDLR) s'entête alors on continue. Soit il passe cette réforme en force avec le 49.3, soit avec une infime majorité mais ils auront toujours l'opinion publique contre eux", lance Elian Cellier, secrétaire de la section PCF du Gard rhodanien. Dans le cortège, on a aussi croisé Fanny et Santi, toutes deux professeures au lycée Jean-Vilar à Villeneuve-lez-Avignon. "On est un peu défaitistes mais on est quand même là (...) On fait des manifestations mais on est complètement ignoré", glisse Fanny. Et Santi de rebondir : "On en est à une énième manifestation, à une énième journée de grève. On est clairement contre ce projet de réforme qui dessert tout le monde.

manifestation bagnols réforme retraite 15 mars 2023
Le cortège a évolué au son des trompettes, sifflets et autres instruments servant à se faire entendre.  • photo Marie Meunier

manifestation bagnols réforme retraite 15 mars 2023
Les représentants de l'association "Travail social du Gard" étaient présents dans la manifestation.  • photo Marie Meunier

Santi ajoute : "Dans le monde professionnel, on nous demande de rendre des comptes, je ne vois pas pourquoi le président de la République ne le devrait pas aussi. Au moins qu'il nous écoute." Les deux enseignantes témoignent de la concentration, de la patience, de l'engagement qu'exige leur travail. "Moi, j'ai 51 ans et je ne trouve plus la même énergie, la même envie...", atteste Santi. Un peu plus loin dans la foule, il y avait aussi Roger qui travaille dans le nucléaire. Lui aussi est déterminé : "Je suis ravi qu'il y ait encore beaucoup de personnes qui se mobilisent. Si jamais ça passe, j'espère qu'il y aura encore plus de réaction. Car plus on va reculer l'âge de départ à la retraite, plus les gens vont se lasser de leur travail. Ils vont presque être obligés de travailler jusqu'au bout de leur vie."

manifestation bagnols réforme retraite 15 mars 2023
Ce jeudi 16 mars, il y aura un débrayage à l'IME La Barandonne, à Pont-Saint-Esprit, entre midi et 13h.  • photo Marie Meunier

Environ 3 000 personnes à Alès

manif alès
Les manifestants alésiens ont pris d'assaut la place de l'Hôtel de ville. • Corentin Migoule

Si l'intersyndicale alésienne se dit aussi "bornée" que ne le sont "Emmanuel Macron et sa Première ministre", elle sait se renouveler. À l'image de ce nouveau parcours proposé aux 2 500 manifestants du jour (chiffre fourni par la police, plusieurs syndicalistes estimant être près du double), conviés dès 10h du matin au niveau de la gare routière. Pour la première fois depuis le début du mouvement le 19 janvier dernier, le cortège a filé du côté de la rue Albert 1er pour se rendre jusqu'à la place de l'Hôtel de ville où allaient avoir lieu les prises de parole.

"Contrairement à ce que dit le Gouvernement, le mouvement ne s’essouffle pas", a revendiqué sur le trajet le Cégétiste Alain Martin, énumérant une à une les actions de blocage actuellement en cours un peu partout dans le pays. Sous les bureaux des élus de la ville d'Alès, établis sur le perron de l'Hôtel de ville, les représentants locaux de l'intersyndicale profitaient de la présence d'une foule attentive et bien compacte pour déclamer quelques refrains désormais bien connus. 

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Ce manifestant alésien est prêt à combattre la réforme sur la durée. • Corentin Migoule

"Macron et sa Borne n’ont pas à être fiers de leur réforme. Dans les livres d’histoire, il sera écrit qu’ils ont été les destructeurs du meilleur système social du monde", a hurlé au micro Martine Sagit, secrétaire générale de la CGT d'Alès, avec toute la détermination qu'on lui sait. Myriam Vermale, représentante FSU, a rappelé que "malgré les tentatives du Gouvernement pour la fissurer, l’intersyndicale tient depuis le 19 janvier", tandis que le délégué CFDT alésien a dézingué "une réforme injuste qui va pénaliser les travailleurs les plus modestes".

Au nom de l'intersyndicale, Solidaires considère que "le Gouvernement doit retirer sa proposition de loi" et promet, dans le cas contraire, de "s'engager dans un durcissement de la lutte avec inventivité et détermination", tandis que Robert Guiraud, secrétaire général de Force ouvrière Alès, croit encore à "la victoire". Mais la fin des prises de parole n'actait pas pour autant la fin de la manifestation du jour, puisque le cortège repartait de plus belle dans les artères passantes du centre-ville, de la rue Taisson à la rue d'Avéjan, avant d'emprunter l'avenue Carnot puis de revenir au point de départ, autrement dit à la gare routière. 

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Les 5 représentants syndicaux alésiens ont pris la parole sur le parvis de l'Hôtel de ville. • Corentin Migoule

Sur le parcours, les manifestants n'ont pas manqué d'haranguer les passants. "Ne nous regardez pas, rejoignez-nous !", chantaient-ils, tandis que le slogan "salariés sans argent, commerçants sans clients", a aussi été déclamé. Des commerçants qui avaient d'ailleurs été invités à baisser le rideau pendant la durée de la manifestation. Ce que personne - ou presque - n'a fait, bien que certains avaient décidé de soutenir la lutte en affichant sur leur vitrine un tract préalablement distribué par l'intersyndicale.

À Alès, entre deux manifestations, les syndicats sont particulièrement actifs pour faire vivre la mobilisation contre la réforme. Ainsi étaient-ils impliqués dans une opération de blocage des bus du réseau de la ville la veille, mardi, au petit matin. Le prochain rendez-vous est déjà programmé à ce jeudi avec un rassemblement devant la sous-préfecture d'Alès, de 16h à 20h.

Entre 150 et 300 manifestants à Uzès

Ce matin, lors de la manifestation intersyndicale contre le projet de réforme des retraites, à Uzès • Photo : Thierry Allard

À Uzès, la mobilisation a un peu faibli par rapport à samedi, avec une centaine de manifestants en moins selon les syndicats. 300 personnes ont manifesté d'après les syndicats, 150 selon les gendarmes. Moins de monde donc, mais pas moins de détermination face à un projet de réforme porté par un président de la République considéré comme "un danger pour la démocratie" par le secrétaire de l'union locale CGT, Philippe Alby. 

Ce matin, lors de la manifestation intersyndicale contre le projet de réforme des retraites, à Uzès • Photo : Thierry Allard

Ce matin, lors de la manifestation intersyndicale contre le projet de réforme des retraites, à Uzès • Photo : Thierry Allard

Ce projet de réforme "ne vise pas à améliorer le système de retraite actuel, il s'agit de dégager des marges de manoeuvre pour faire encore des cadeaux aux grandes entreprises et baisser les impôts des plus riches", lancera Jean-François Kiefer, de la CGT. Les manifestants demandent toujours le retrait du projet de réforme et le retour de la retraite à 60 ans. "La bataille n'est pas perdue, reprendra le syndicaliste, il faut rester mobilisés et amplifier le combat." Un rassemblement est prévu demain à 18 heures devant la mairie d'Uzès "pour faire le point et envisager la suite de la lutte", précise Philippe Alby. 

À Nîmes, 15 000 personnes selon la CGT, 3 000 d'après la préfecture

Dès 14h30, les manifestants contre la réforme des retraites ont pris place au niveau de l'avenue Jean-Jaurès. Les syndicats habituels étaient présents, plusieurs élus du territoire y ont pris place comme Jean Denat le maire de Vauvert, Amal Couvreur la conseillère départementale ou encore Vincent Bouget, secrétaire départemental du Parti communiste. Les chiffres de la préfecture annoncent 3 000 personnes, le son de cloche est différent pour la CGT, qui recense 15 000 manifestants.

Manifestation retraites Nîmes 15 mars
Le début du cortège de manifestants à Nîmes • Sacha Virga

Un trajet de cortège similaire à la mobilisation de samedi dernier. Longeant les Jardins de la Fontaine, le mouvement a pris la direction du boulevard Amiral Courbet, avant de descendre à la préfecture. Une frange jeune a garni les rangs, Zoé Tanneau, adhérente du mouvement "Bâbord", s'est exprimée sur sa présence. C'est la troisième fois que cette jeune femme de 24 ans se positionne contre la réforme des retraites : "Au départ, je m'inquiétais pour mes parents. Je les vois vieillir. Je suis présente aussi pour montrer que les jeunes peuvent manifester et avoir leur mot à dire, parce que les jeunes sont intéressés par ces sujets mais ils ne se rassemblent pas", explique-t-elle.

Manifestation retraites Nîmes 15 mars
Les jeunes aussi se sont mobilisés ce mercredi 15 mars • Sacha Virga

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