FAIT DU SOIR Une semaine après les faits, retour sur l’incendie à Pissevin
Mercredi 22 novembre, à la mi-journée, les pompiers nîmois sont appelés sur un feu d’habitation dans la tour Li Bécarut à Pissevin. Un immeuble de 18 étages sans gaine de désemfumage. L’intervention rapide des soldats du feu a permis de limiter les dégâts et de mettre à l’abri la vingtaine d’occupants présents.
« Ah, cette tour ! On commence à la surnommer la tour maudite ! », soupire l’un des acteurs de la rénovation urbaine. Depuis plusieurs mois, les drames s’enchaînent dans ou aux abords de cet immeuble de 18 étages. La semaine dernière, les habitants ont frôlé un nouveau drame. Un incendie s’est déclaré dans un appartement du deuxième étage, « le même qui avait été incendié quelques mois plus tôt », poursuit notre source.
L’origine des flammes n’est pour l’heure pas connue. Mais selon les pompiers du Gard : « La porte de l’appartement était ouverte. Ça a permis aux flammes de se propager sur le palier. » Appelés en premier, les pompiers de la caserne de Saint-Césaire arrivent rapidement sur les lieux, suivis des renforts de la caserne de Nîmes centre. Au total : une trentaine d'agents est sur place, permettant d’éviter le pire aux occupants présents lors du sinistre.
« On ne fait pas ce genre d’intervention tous les jours»
Parmi eux, Cyril Sanchez, pompier professionnel depuis 22 ans. « Avec ma lance, je suis parti en reconnaissance aux 2e et 3e étages. La fumée sortait de tous les côtés… La température était très élevée. J’ai raccordé ma lance au dispositif mis en place par les collègues de Saint-Césaire ». L’une des malheureuses particularités de Li Bécarut, c’est que cet immeuble vieillissant est dépourvu de gaine de désenfumage. « Heureusement, le vent fort a permis de faire courant d’air pour dégager la fumée », poursuit Cyril.
La tour possède en revanche des gaines techniques. De vraies autoroutes pour les flammes. Pendant que Cyril et les autres demandent aux occupants de sortir, d’autres camarades sont postés rue Lully où sont garés trois camions de pompiers, dont un qui déploie sa grande échelle. L’équipier récupère les habitants qui agitent leur torchon et même un bébé dans un couffin. « On ne fait pas ce type d’intervention tous les jours. L’immeuble était grand, il y avait un vent d’environ 80 km/h qui rendait l’échelle instable sans compter le dégagement de fumée… », souligne un autre pompier.
Dans l’immeuble, les gens descendent tous azimuts. Au troisième étage, « deux enfants regardaient la télé dans leur appartement. Leur maman était en bas, elle était partie descendre les poubelles », se souvient Cyril qui les récupère. Les habitants sont redirigés vers le gymnase du quartier où d’autres pompiers les prennent en charge. L’un d’eux raconte : « Tout s’est bien passé. Nous avons pu examiner les personnes. Avec la police municipale, nous avons également bien coopéré afin d’éviter que n’importe qui n’entre. »
Au total, 29 personnes ont été évacuées. L’électricité a été rétablie ainsi que la remise en marche des ascenseurs. Les habitants concernés doivent à présent panser les plaies du sinistre. La fumée noire étant montée jusqu’au 5e étage de la tour Li Bécarut.