GARD Alerte Denier : le diocèse veut freiner dans la pente
En 2017, le Gard a vu 497 mariages, 6 084 messes dominicales, 2 079 baptêmes et 3 206 funérailles... Tout ça grâce, en très grande partie, au Denier.
Créé peu après 1905 et la loi de séparation Église/État, le Denier doit servir au traitement (salaire) des prêtres. Les fidèles viennent ainsi subvenir aux besoins de l'Église et de ses ministres. Les associations diocésaines collectent ce geste volontaire sans tarif imposé (par contre le don est déductible des impôts à hauteur de 66 %).
Cet acte de foi, d'espérance et de justice est en pleine ligne dans la dimension chrétienne. Le Denier a une résonance particulière chez les chrétiens, Jésus a donné sa vie à la multitude.... C'est une tradition, le Denier s'appuie sur cela. " L'acte de don, du plus modeste au plus important est le même. C'est un défi, le Denier a une nature qui lui est propre, c'est le geste qui importe, c'est un merci à Dieu ", assure Betty Delichère qui assure la communication du Diocèse de Nîmes.
Le Denier a une réelle importance pour l'Église du XXIe siècle. N'oublions pas que 100 % de ses recettes proviennent de ses fidèles. Dons, quêtes, legs, casuels et Denier, l'Église joue sur plusieurs tableaux mais les parties à rogner sont maigres et s'amoindrissent avec le temps. Le Denier sert à rémunérer les curés, pas seulement son propre curé. Mais sur les dix dernières années, les dons sont en chute libre de 14 % (-6% rien qu'en 2018). Depuis 2008, il y a 38 % de donateurs en moins mais le don moyen est plus important. Le Denier, à lui seul, représente plus de 30 % des recettes de l'Église gardoise.
" Les affaires liées à la pédophilie et les propos du pape François qui concernaient la psychiatrie et les orientations sexuelles ont fait beaucoup de mal ! Mais il y a d'autres raisons à cette baisse constatée ailleurs en France. Conjonctions structurelles, société crispée, réformes fiscales, précarité, pauvreté... Ne perdons pas de vue que le Gard est parmi les départements français les moins riches et avec le plus de chômage et Nîmes est la sixième ville la plus pauvre de France ", poursuit Betty Delichère. En 2019, le diocèse de Nîmes compte creuser un peu plus son déficit... Près de 1,5 million sur le seul exercice à venir si bien que à ce rythme, " Il ne nous reste qu'une dizaine d'années à vivre ", annonce Patrice Torrent, l'économe du diocèse.
Et Patrice Torrent de poursuivre, " la tendance baissière de nos chiffres et de ceux de la collecte se constate en national. Nous espérons 4,9 millions d'euros de recette pour 2019 mais c'est très optimiste. " Pour l'évêque monseigneur Wattebled, " Il y a moins de catholiques conscients de l'être. Nous devenons dépendants des plus riches mais ce que nous voulons pour la vie de l'Église, c'est valoriser le don des plus modestes. Nous pouvons vendre notre patrimoine immobilier mais nous ne pouvons pas le louer. De plus, les travaux sont nombreux et onéreux, les charges sont importantes mais on ne va pas détruire des églises non plus ! "
Le diocèse nîmois compte 94 prêtres et 23 salariés (laïcs) pour un petit millier de bénévoles. Si les prêtres sont souvent âgés et perçoivent une retraite, toucher un petit pécule supplémentaire pour agrémenter leur quotidien n'est pas du luxe. D'ailleurs, la somme que chacun perçoit grâce au Denier est la même du curé à l'évêque.
La campagne du Denier est lancée. Elle a lieu tout au long de l'année mais les moments où le don est plus importants sont à la fin du mois d'octobre, lors des Rameaux et des fêtes de fin d'année. Le diocèse développe aussi le digital pour collecter toujours mieux, encore plus. Le don en ligne ne représente que 6 % des donateurs mais le don moyen est de 230 euros. " Nous voulons aussi des dons par prélèvement, cela nous permet d'avoir des fonds de roulement ", assure Betty Delichère.
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