Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 15.01.2022 - corentin-migoule - 4 min  - vu 333 fois

GARD Épisodes cévenols, violences intra-familiales et cybercriminalité : gendarmes et élus main dans la main pour endiguer ces fléaux

Le général Eric Chuberre et le maire de Saint-Privat-des-Vieux, Philippe Ribot, en réflexion pour améliorer la connexion entre élus et gendarmes. (Photo Corentin Migoule)

Ce mercredi 12 janvier, l'édile saint-privaden, Philippe Ribot, recevait en mairie le général Éric Chuberre, qui a pris la tête du groupement de gendarmerie du Gard le 1er août dernier. L'occasion pour les deux hommes d'affiner le dispositif de consultation et d'amélioration du service (DCAS) qui repose sur une meilleure interaction entre élus et gendarmes, afin d'optimiser les actions des derniers nommés.

C'est avec la ferme intention de peaufiner le dispositif de consultation et d'amélioration du service (DCAS) que le général Éric Chuberre a rendu visite à Philippe Ribot, maire de Saint-Privat-des-Vieux et président de l'association des maires du Gard, ce mercredi matin. Une démarche expérimentale enclenchée au début de l'année 2021 dans une vingtaine de départements de l'Hexagone dont le Gard, qui vise notamment à accentuer l’occupation de la voie publique par les forces de sécurité intérieure, et à apporter une offre de sécurité sur mesure, en misant sur une meilleure connexion entre élus et gendarmes.

C'est d'ailleurs à ce titre que l'ancien haut fonctionnaire adjoint de défense et de sécurité au ministère de la Justice, a récemment pris part à une réunion associant les élus de la communauté de communes Petite Camargue et les membres du bureau de l'Union des jeunes en Provence et Languedoc, association se présentant en défenseure des traditions camarguaises. Un rendez-vous prolifique au cours duquel "quelques ambiguïtés ont été levées" eu égard au rôle des gendarmes durant les fêtes votives. "Les jeunes organisateurs des festivités ont exprimé le souhait de voir plus de "bleus" dans les fêtes votives. De nôtre côté, on les a invités à embarquer avec nous pour des missions afin qu'ils appréhendent mieux les tensions auxquelles on peut être confrontés", se remémore sans mal Éric Chuberre.

Une explosion du phénomène de "sextorsion"

Autre thématique abordée par le général Chuberre ce mercredi matin : les épisodes cévenols qu'il juge "fréquents sur le bassin alésien et près du Vigan". À ses yeux, la gestion de ces aléas climatiques doit s'opérer de manière plus efficiente. "Peut-être que les acteurs de la conduite d'une crise de la sorte dont la gendarmerie fait partie doivent améliorer leur communication pour mieux partager l'information, dans l'optique d'être plus réactifs et de bien répartir les moyens humains", a esquissé celui qui a pris la tête du groupement de gendarmerie du Gard le 1er août dernier.

Le président de l'association des maires du Gard ne disait pas autre chose en évoquant un souvenir vieux d'une dizaine d'années : "Cette rapidité dans l'échange de l'information entre gendarmes et élus est primordiale. Je me souviens d'une disparition d'une dame survenue un samedi soir et dont nous avions été informés que 48 heures plus tard, le lundi. Il était trop tard pour que nous agissions."

L'ouverture récente d'une section opérationnelle de lutte contre les cybermenaces a également été portée à la connaissance de l'élu saint-privaden. Et pour cause ! "En 2021, la délinquance a évolué. Les violences physiques crapuleuses, les vols et les cambriolages ont diminué. Cette délinquance s'est déportée vers d'autres formes de contentieux", a exposé le général Chuberre, mentionnant "l'explosion des escroqueries sur internet". C'est en usant du phénomène de "sextorsion", également appelé "chantage à la webcam", qui consiste à faire pression sur la victime pour obtenir une somme d'argent en menaçant de diffuser une vidéo ou une photo d’elle dans une posture peu valorisante, que les escrocs s'illustrent sur le web. Cette nouvelle forme de délinquance dématérialisée impacterait "tout le territoire, y compris les zones les plus reculées", d'après l'ancien haut fonctionnaire.

Les élus sous la menace

Hélas, dans un contexte sanitaire fragile qui a favorisé le confinement, les violences intrafamiliales représentent encore une trop grande partie des missions des militaires. "On a durci le processus en travaillant mieux avec le parquet et les associations de lutte", assure le général Chuberre, qui entend malgré tout aller encore plus loin. Car si les chiffres des violences intra-familiales "font froid dans le dos" dans certaines communes, demeurent également des "zones blanches" au sein desquelles les dépôts de plaintes sont très rares voire inexistants, "ce qui est tout aussi inquiétant car ça veut peut-être dire que la victime ne sait pas à qui s'adresser". C'est à ce titre que les élus locaux sont invités à "mieux collaborer" avec les gendarmes qui reconnaissent faire face à un fléau "particulièrement difficile à combattre", en raison du phénomène d'emprise et de la dépendance que peut exprimer la victime à l'égard de son bourreau.

Dans la même veine que le DCAS, depuis le mois de novembre dernier, la gendarmerie nationale a aussi lancé une opération nationale de proximité et de confiance à destination des élus, baptisée #Présentpourlesélus, afin de mieux répondre à leurs attentes et leurs préoccupations au cœur d'une période marquée par une défiance accrue de certains administrés envers les politiques. Déployée sous l'autorité des préfets et sous la conduite des commandants de groupement de gendarmerie départementale, elle se traduit par la mise en œuvre d'un dispositif d'alerte SMS à destination des élus pour les informer dans les meilleurs délais de faits commis dans leur commune, et le lancement de l'application smartphone "Gend'Elus", développée en lien avec l'Association des maires de France, qui doit faciliter le contact et la diffusion d'informations concrètes vers les maires, entre autres.

Corentin Migoule

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