Publié il y a 1 an - Mise à jour le 23.12.2022 - Stéphanie Marin - 5 min  - vu 2527 fois

GARD Faustine Pont brûle toujours de la même passion

Faustine Pont

La Nîmoise Faustine Pont sortira son premier album intitulé "Brasier", le 24 février 2023. 

- (Photo : S.Ma)

Après avoir joué dans le métro puis sur la scène de l’Olympia dans le cadre des Métro Music Awards, la Nîmoise Faustine Pont sortira son premier album intitulé Brasier, le 24 février 2023. Une nouvelle étape dans sa vie d’artiste tout feu, tout flamme.

«J’ai été très impressionné. J’ai travaillé avec énormément de chanteurs et de chanteuses. J’ai écrit 240 chansons pour les autres, c’est pour vous dire. Mais je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui chante comme ça. C’est une machine de guerre. Elle chante juste, en place, elle met la bonne émotion au bon moment. Tout de suite elle est captivante.» Emmanuel Da Silva ne s’embarrasse pas avec l’indécision, ses pensées sont transparentes que ça plaise ou non.

Une chance pour Faustine Pont, il la place du bon côté de la rivière. L’auteur-compositeur et interprète a même accepté de réaliser le premier album de la Nîmoise de 32 ans. Une consécration pour l’enfant du pays. Et celle qui a grandi à Montagnac, un petit village gardois entouré de forêt qu’elle adorait arpenter avec ses copains, a fait du chemin depuis. « Déjà gamine, je voulais être chanteuse », se souvient-elle.

"Je me souviens de ce trac et à la fois de cette urgence de chanter sur scène"

Des paroles lancées en l’air pour certains, mais Faustine s’est toujours accrochée à ses rêves avec force. Sa première scène remonte à son adolescence, elle n’avait que 14 ans. Après être passée par le conservatoire de Nîmes, la jeune fille a intégré l’école de musique Chorus où elle prenait des cours de chant et participait aux ateliers dans lesquels les chanteurs et les musiciens se réunissaient pour former un groupe.

«Je me souviens de ce trac et à la fois de cette urgence de chanter sur scène. J’étais euphorique et juste après, comme je le suis encore en sortant de scène, je brûlais en température. » Son sourire à l’évocation de ce souvenir accroche le regard. Une fois le bac en poche, Faustine décide de rejoindre la capitale pour intégrer une école de chant et de danse en même temps qu’elle poursuit une licence de lettres modernes. Soutenue par sa fa mille, la provinciale a continué à avancer, pas à pas, multipliant les projets, mais sans jamais perdre de vue son objectif. Il se dessinait à l’horizon...

Fautive Pont
En 2016, Faustine est sortie victorieuse du concours Métro Music Awards présenté par André Manoukian. • (Photo : Jean-Pierre Mauboussin)

Bien loin de regarder passer les trains, Faustine a pris la voie du métro pour faire connaître la sienne de voix. C’était en 2012. Pendant cinq ans, la Nîmoise accompagnée d’un guitariste ou encore d’une violoncelliste, a chanté des reprises mais aussi ses propres compositions, espérant la belle rencontre. « C’est une expérience que je conseille, elle est très formatrice. Les gens ne sont pas là pour écouter de la musique. Ils ne viennent pas à un concert. Il faut aller les chercher sans être trop intrusif, sans s’imposer dans leur bulle. Il faut leur donner envie de rester sur le quai et pourquoi pas d’attendre la rame suivante, c’est le jackpot. »

Après avoir testé plusieurs endroits, le mini groupe a finalement privilégié la station Cadet. « C’est là où on nous donnait le plus », commente-t-elle. Le nerf de la guerre et le combat n’était pas vain puisqu’avec cet argent, « je pouvais payer le studio de répétition, le repas aux musiciens, etc. Ça nous aidait bien. D’ailleurs à cette époque je ne vivais pas de la musique, je faisais des gardes d’enfants ». La fameuse rencontre attendue avec un éventuel producteur n’a pas eu lieu, mais Faustine ne regrette rien : « Grâce au métro, j’ai appris à jouer quoi qu’il arrive, malgré les regards dédaigneux, méprisants. »

Son nom en lettres rouges à l’Olympia ?

En 2016 ce passage dans le métro la mènera jusque sur la scène de la très célèbre salle parisienne l’Olympia, à l’occasion des Métro Music Awards. Elle partage la scène avec Matthieu Chedid ou encore Oxmo Puccino et remporte ce concours face à 189 candidats. Un joli coup de projecteur qui a permis à la jeune artiste d’élargir son réseau et de toucher un plus large public. Depuis, celle qui affiche une certaine ressemblance et des faux airs de Romane Bohringer et Juliette Armanet est rentrée au bercail gardant secrètement ce rêve en tête : voir son nom inscrit en rouge sur la façade de l’Olympia.

« Lors de ce retour, j’ai obtenu mon statut d’intermittente, mais j’ai aussi très vite compris que je ne pourrais pas vivre de la scène, qu’il fallait que je développe d’autres choses. » Dès lors, la transmission a été son leitmotiv. Avec son amie Julie Morpan Pallier, rencontrée à l’Institut supérieur des arts de la scène, elle crée l'association Perlimpinpin et organise des ateliers de chant dans des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes et des stages pour les enfants. L’interprète n’en oublie pas pour autant ses projets sur les planches par amour pour la chanson ou le théâtre puisqu’elle a joué dans la pièce Pantin / Peluche, Blanche et l’exil, au théâtre Ligier, à Nîmes, au mois de janvier dernier.

« Cet album fait partie du top 5 des projets sur lesquels j’ai travaillé »

À l’été 2020, elle s’attaque au plus gros morceau de sa carrière, l’écriture de son premier album. Co-écrit avec le Québécois Pierre Guitare, le titre Je ne rêve plus de toi sera le point de départ de cet opus. « Je cherchais quelqu’un pour partager cette chanson. J’ai tenté le tout pour le tout, j’ai envoyé le texte à Emmanuel Da Silva. » 

Faustine a essuyé un refus certes, mais a gagné davantage puisqu’il a réalisé ce premier album. « Il a réussi à capter mes souhaits, mes envies, se réjouit-elle. J’avais envie de passer un cap, d’avoir des sons plus électro-rock. Il m’a fait des propositions et chaque fois il tombait pile-poil. C’est tout ce que j’ai voulu entendre, tout ce que j’avais dans ma tête sans avoir pu le retranscrire. »

Faustine Pont
Emmanuel Da Silva a réalisé le premier album de Faustine. • (Photo Julie Morpan-Pallier)

Da Silva quant à lui a voulu « faire de Faustine une femme tout en gardant la fraîcheur qu’elle a en elle. Une sorte d’insouciance, de légèreté qui lui va bien, sans mettre de gravité en elle, dans sa voix ». Lui qui a collaboré avec de nombreux artistes parmi lesquels Suarez, Yseult, Soprano ou encore Jenifer, l’affirme sans retenue aucune : « Cet album fait partie du top 5 des projets sur lesquels j’ai travaillé. »

Signés par Faustine, les textes racontent « les moments incandescents, les choses qui brûlent, ce qui consume. Ces braises que le vent ravive ». Petit clin d’œil : l’une de ses chansons, Racines, rend hommage à ses origines cévenoles et nîmoises. Un héritage familial qu’elle chérit. Elle a d’ailleurs enregistré sa voix dans la maison de son enfance. Ce premier album sortira le 24 février 2023, elle avait lancé une cagnotte sur la plateforme Ulule pour pouvoir financer ce projet. Faustine sera avant cela sur en résidence scénique à L'Ombrière à Uzès en ce début d'année et donnera un concert de fin de résidence le jeudi 26 janvier.

"Je ne rêve plus de toi", le clip

Stéphanie Marin

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