GARD Le denier, un don qui fait vivre les prêtres
Le denier est une des ressources les plus importantes de l'Église en France. Unit avec les quatre autres diocèses de l'ancienne région Languedoc-Roussillon, le diocèse de Nîmes a réellement besoin de ces dons pour vivre au quotidien. En fait, 100% des ressources de l'Eglise proviennent de dons. L'État, depuis 1905, ne subventionne en aucun cas l'Église et le Vatican, de son côté, ne donne pas un centime à ceux qui dispensent la bonne parole.
Représentant plus de 38% des ressources de l'Église dans le Gard, la campagne du denier est primordiale car elle permet aux 113 prêtres (dont une quarantaine en activité) de vivre dignement tout au long de l'année. Elle offre aussi la possibilité de rémunérer les 25 salaires diocésains (laïcs). En 2016, 1,7 million a été récolté dans le cadre de la campagne du denier contre 1,4 million pour la quête, 760 000 euros de legs, 575 000 de casuels... En tout, on estime qu'un catholique sur dix verse son obole au Denier.
Plus de clarté
Denier, quête, legs : autant de dons indispensables...et de perte d'énergie. On se rend compte que le donateur ne sait plus franchement à quel saint se vouer tant les dons peuvent être variés (sans être obscurs). Dans le Gard, ils étaient 11 000 à participer à l'effort collectif. Mais, si le don au niveau national est voisin de 230 euros il est plus proche des 160 dans le Gard. "On préfère malgré tout avoir plus de dons même s'ils sont plus faibles", note Monseigneur Robert Wattebled, évêque de Nîmes depuis 2001. En quatre ans, le volume de dons a chuté de 10% et le budget du diocèse ne s'amincit pas forcément.
Une seule ordination s'est déroulée à Nîmes en 2017 et les prêtres se raréfient autant que les pratiquants confirmés. Dans les lieux traditionnels comme les paroisses mais aussi sur Internet avec l'apport du numérique, le denier est facile à trouver.
Cette campagne dure tout au long de l'année mais un bon début permet à l'Église d'agir sereinement. "Le don représente réellement 100% de nos ressources. Nous lançons un appel à la collecte pour tous les catholiques, qu'ils soient pratiquants ou juste croyants. Même ceux qui ont leurs enfants au sein d'instituts scolaires privés peuvent se sentir concernés. Nous voulons en parler de manière plus générale car chaque ressource a sa spécificité. Le denier est partagé à égalité entre tous les prêtres", assure Betty Délichère, qui s'occupe de la communication du Diocèse.
En plus de ce denier, les prêtres peuvent compter sur la quête. À raison d'une moyenne de 17 euros par messe et de 25 messes par mois faites le calcul et vous comprendrez que les fiches de paie des hommes d'église ne sont pas très épaisses. D'ailleurs, "c'est très différent d'un salaire. Les prêtres sont des travailleurs indépendants, ils ne percoivent pas un salaire mais un traitement. En fait, si le denier et le reste des dons viennent à baisser, le traitement baissera automatiquement", poursuit Betty Délichère. Et Mgr Wattebled de nous tendre sa fiche de paie pour nous prouver sa...bonne foi ! Sentiment confirmé.
Donnez un peu, beaucoup...
Alors pour faire mouche, il faut élargir la cible. Le pain, ça donne faim mais cette spécialité devenue française est aussi un symbole fort dans la chrétienté. Pour communiquer autour de cette nouvelle campagne du denier, le Diocèse a parié non pas sur l'affiche nationale (que l'on retrouve tout de même) mais plutôt sur une communication durable, dévoilant un pain que deux mains sont en train de rompre. "L'affiche servira plusieurs années", espère le diocèse de Nîmes.
Au plan national, c'est une affiche montrant un prêtre effectuant un selfie, un portrait bras tendu à l'aide d'un téléphone portable nouvelle génération. Plus clivant, ce nouveau symbole de la modernité a encore du mal à être perçu, compris et assimilé par les pratiquants qui sont de plus en plus âgés. À votre bon coeur, un don, même de petite nature, aide toujours !