Publié il y a 28 jours - Mise à jour le 05.03.2025 - CC - 3 min  - vu 956 fois

GARD Ne jetez plus les bouteilles de protoxyde d'azote aux ordures ménagères

Protoxyde d'Azote 2023 (Photo Anthony Maurin)

Des bouteilles de protoxyde d'Azote 

- Photo Anthony Maurin

L'incinérateur de Nîmes tire la sonnette d'alarme, car, sous forte chaleur, les explosions des bouteilles mettent en danger les agents. 

Le Sitom Sud Gard et Veolia alertent sur l’augmentation des explosions à l’incinérateur liées à la présence de bouteilles de protoxyde d’azote dans les ordures ménagères. Les bouteilles de protoxyde d’azote jetées à tort dans les ordures ménagères perturbent le bon fonctionnement de l’Unité de valorisation énergétique (UVE) de Nîmes. Soumises à de fortes chaleurs dans le four d’incinération, elles provoquent de violentes explosions qui mettent en danger les collaborateurs sur le site et engendrent des dégâts matériels importants, voire un départ d’incendie comme ce fut le cas le 15 janvier dernier. Or des gestes de tri très simples peuvent permettre d’endiguer le phénomène en traitant ces bouteilles en toute sécurité.

Avec des conditionnements variés, allant de simples capsules jusqu’aux bouteilles de 50 cm, et une pression 10 fois supérieure à celle d’une bouteille de gaz, le protoxyde d’azote représente un fort risque d’explosion. Or, ces bouteilles sont souvent jetées sur la voie publique ou déposées dans les poubelles d’ordures ménagères sans être nécessairement complètement vidées. Elles peuvent alors exploser à tout moment. « Les premières explosions dues à une bouteille de protoxyde d'azote ont été enregistrées en 2019. Depuis, le phénomène a connu une augmentation exponentielle au fil des années. Aujourd'hui, ce sont en moyenne deux explosions par jour, soit environ 500 par an, qui se produisent, entraînant à chaque fois des dégâts plus ou moins importants », rapporte Jean-Marie Tezza, directeur de l’Unité de valorisation énergétique Evolia. Si la plupart restent mineures et sans conséquences directes sur les équipes et la continuité de l’activité, de fortes explosions peuvent entraîner un danger grave ainsi qu’un arrêt technique inopiné ayant un impact matériel et économique conséquent. « En plus du danger qu’elles représentent pour les collaborateurs travaillant sur le site, ces explosions ont un coût. Notre maintenance et entretien concernant les éléments liés au four d’incinération a augmenté de 25 % depuis 2019 et la constatation des premières explosions », alerte Jean-Marie Tezza.

30 000 euros de pertes à chaque explosion

Les dommages matériels à la suite de chaque explosion sont autant de réparations non prévues, qui viennent s’ajouter au coût global d’entretien de l’usine. L’impact s’évalue aussi par l’absence de production d’énergie : « L’UVE produit de l’électricité et de la chaleur. Lorsque le four doit être mis à l’arrêt suite à une explosion, cela représente environ 30 000 € de frais et de pertes d’exploitation (gaz, pièces, pertes liées à la production d’énergie) », précise Richard Tibérino, président du Sitom Sud Gard. Plus de 10 000 foyers de l’ouest nîmois et plusieurs infrastructures publiques telles que le CHU Carémeau sont alimentés en chauffage grâce à l’activité de l’UVE. Un arrêt prolongé peut ainsi avoir des conséquences graves en période hivernale.

Face à ce fléau, le Sitom Sud Gard et Veolia mettent l’accent sur la prévention. L’ensemble des acteurs de la gestion des déchets sont aujourd’hui concernés. En premier lieu, les citoyens, pour adopter le bon geste de tri, mais aussi les agents de collecte pour isoler les bouteilles de protoxyde d’azote, en toute sécurité, avant le dépôt des ordures ménagères à l’incinérateur. Ainsi, plusieurs actions de sensibilisation ont été engagées par le Sitom Sud Gard et Veolia, auprès des services en charge de la collecte des déchets sur le territoire et plus largement auprès du grand public.

En outre, le parcours pédagogique d’Evolia, en cours de construction et ouvert à la visite à partir de septembre 2025, traitera notamment des risques associés à ces déchets dangereux. Lorsqu’elles sont déposées en déchèterie, les bouteilles de protoxyde peuvent être démantelées en toute sécurité et traitées dans de bonnes conditions. En 2024, on comptait près de 20 000 bouteilles de protoxyde d’azote collectées ou en transit sur le territoire du Sitom Sud Gard, soit une augmentation de 40 % en trois ans, symbolisant ainsi le fait que la sensibilisation et la prévention sur le sujet du tri permettent de mettre en place des comportements plus sûrs.

CC

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