GARD Philippe Pecout, féru de Marianne
Le vice-président du Conseil départemental, par ailleurs ancien maire de Laudun-l’Ardoise Philippe Pecout se lance dans un nouveau travail autour du patrimoine.
Documentaliste dans le civil et auteur de plusieurs ouvrages, notamment sur les monuments aux morts de notre département ou sur l’église gothique de Laudun-l’Ardoise, il se lance dans un nouveau projet autour des représentations de la République qui se trouvent à l’intérieur des 351 communes de notre beau département.
« La plus courante de ces représentations est le buste de Marianne », rappelle-t-il. Ces nouveaux travaux sont complémentaires de ceux qu’il a déjà menés sur les monuments aux morts. « La finalité serait une publication qui ferait la part belle à la sculpture entre 1850 et 1950 dans le Gard, avance Philippe Pecout. C’est un phénomène bien connu nationalement, mais qui n’a ici jamais été vraiment étudié. »
Pour mener à bien ce travail, Philippe Pecout en appelle à ses homologues élus. Et ça prend bien : lancé dans l’été, son appel a déjà été entendu par plus d’une centaine de communes. « Il m’arrive chaque jour des réponses avec des photos, les élus jouent le jeu », souligne-t-il, avant de préciser qu’à ce stade, il a « 124 bustes, sachant qu’il y en a parfois plusieurs par mairie. » C’est le cas de Bagnols, qui en compte trois, dont celle de la salle des mariages signée Paul Lecreux, un sculpteur reconnu du XIXe, qui a aussi réalisé celle qui trône à la mairie d’Avignon. Pour l’heure, beaucoup de villages ont répondu, moins de villes : manquent notamment encore à l’appel Nîmes, Alès ou Beaucaire.
Reste que dans ce qu’il a déjà reçu, Philippe Pecout dresse deux catégories principales : « les représentations de la IIIe République, réalisées par des sculpteurs officiels, avec des bustes grands et très caractéristiques, et les Mariannes plus récentes, soit de l’entre deux guerres, soit des vingt dernières années, comme le buste de Bardot, que quelques mairies du Gard possèdent. » C’est le cas, entre autres, de Saint-Laurent-des-Arbres.
Et si ces bustes ont parfois été remplacés, c’est qu’ils ont dû subir les affres du temps : les matériaux nobles étant souvent réservés à l’époque aux communes grandes et fortunées, la plupart des bustes sont en plâtre, et le plâtre, ça peut casser. Sans compter les guerres. À Chusclan, par exemple, pendant l’occupation Marianne est mise au placard et laisse la place à… Jeanne d’Arc. Et certaines communes n’ont pas de Marianne du tout : « dans mes retours, j’ai trois petites communes sans Marianne, à savoir Tharaux, Saint-Bresson et Vabres », avance Philippe Pecout.
Il faut dire que, contrairement à ce qu’on pourrait croire, « il n’y a aucune obligation d’avoir une Marianne dans une mairie, aucun texte législatif ne le dit, mais c’est une tradition », affirme celui qui est par ailleurs élu. Cela ouvre donc le champ des possibles pour la représenter le cas échéant.
Philippe Pecout relève le cas de ce sculpteur de Mons, près d’Alès, qui a récemment offert une Marianne à sa commune et à la commune voisine de Saint-Privat-des-Vieux, la maire de Bonnevaux, qui a elle-même créé une plaque représentant Marianne ou le village de Massillargues-Attuech, qui compte carrément une salle des Marianne dans sa mairie.
Bref, le travail de recensement est loin d’être fini, mais regorge déjà de pépites.
Thierry ALLARD