GARD Projet de parc naturel régional : "continuer d'avancer" et rester mobilisés
Ce mardi soir, les Amis du Parc naturel régional (PNR) des Garrigues ont tenu leur assemblée générale. Ses membres restent mobilisés afin que l'association de préfiguration du futur parc soit enfin créée. Était aussi présent Thierry Astier, vice-président du Pôle d'équilibre territorial et rural Uzège-Pont du Gard (PETR), qui porte le projet.
Depuis dix ans, l'association des Amis du PNR des Garrigues milite pour la création d'un parc naturel régional dans le périmètre de l'Uzège et ses abords. Aujourd'hui, 73 % des communes du périmètre sont favorables à l'association de préfiguration, étape obligatoire avant la création d'un parc et de sa charte. Une large majorité donc. Mais plusieurs communes ne souhaitent pas y prendre part, notamment Uzès qui est pourtant la ville "coeur" du périmètre du futur parc. Suite à quoi, la Région a choisi de surseoir la création de cette association de préfiguration (*). En 2019, la Région avait fixé trois conditions pour soutenir le processus de création : avoir l'adhésion d'au moins 50 % des communes et 3/4 du territoire, et avoir l'adhésion soit de la ville centre, soit de la Communauté de communes Pays d'Uzès (CCPU). Seule cette dernière condition n'a pas été remplie.
Pour Les Amis du PNR des Garrigues, comme pour le PETR (Pôle d'équilibre territorial et rural) Uzège-Pont du Gard (qui porte le projet de parc), le courrier de la Région a été perçu comme une douche froide. "Mais on ne l'entend pas comme un échec. C'est un obstacle sur notre route, mais on en a déjà enlevé des pierres au milieu du chemin depuis des années", assure Thierry Astier, vice-président du PETR. Ce dernier est venu rencontrer les Amis du PNR en préambule de l'assemblée générale pour répondre aux questions.
Un médiateur pour dénouer les clivages ?
"Il faut poursuivre le dialogue (...) On a la volonté de continuer à travailler. On espère récupérer Uzès, se passer de cette ville centre, c'est dommage", estime Thierry Astier qui, parallèlement, respecte le choix et la souveraineté du conseil municipal. Mais pour tenter de débloquer la situation, le PETR Uzège-Pont du Gard va demander par courrier à la Région de faire entrer un médiateur régional dans la boucle. "Il pourrait remettre tout le monde autour de la table et faire des propositions", glisse Thierry Astier.
C'est un procédé qui a déjà utilisé dans le Vaucluse, au moment de la création du parc naturel régional du Mont Ventoux. Le projet rencontrait un clivage plus grand encore et a finalement vu le jour en juillet 2020. Les Amis du PNR des Garrigues ont également demandé une rencontre avec Carole Delga, la présidente de Région, et comptent lui faire valoir leurs arguments.
"Il faut rester dans le mouvement"
Aujourd'hui, l'association, le PETR et les maires favorables s'interrogent sur comment "continuer d'avancer". Car Thierry Astier le rappelle : "Il faut garder en tête les échéances électorales de 2026. Aujourd'hui, on voit bien que la création du parc pour 2026 va être compliquée mais il faudrait au moins qu'on mette en place l'association de préfiguration. Parce que si on donne aux nouvelles équipes d'élus un dossier épais comme cela, qui traîne depuis dix ans, ça ne va pas les encourager à y aller. Il faut rester dans le mouvement."
Il conclura sur une note positive en disant : "Plusieurs communes se sont prononcées contre, travaillons à les convaincre et à leur montrer que leur choix n'impacte pas qu'elles-mêmes mais toutes les communes autour. (...) Il faudra faire des efforts des deux côtés mais je pense sincèrement qu'on peut y arriver."
(*) "Si la Région ne suit pas, le Département non plus", a ensuite précisé Thierry Astier. Les deux instances représenteraient à elles deux 70 % de la gouvernance de l'association de préfiguration.