GARD Rentrée masquée pour les collégiens
Le président du Conseil départemental, Denis Bouad, était aux collèges de Roquemaure et d’Uzès ce mardi matin pour la rentrée des collégiens, et aussi pour parler des investissements du Département dans ses établissements scolaires.
« Je vous souhaite une rentrée joyeuse, mais responsable » : les mots du principal du collège Paul-Valéry de Roquemaure, William Vernet, résumaient l’ambiance dans les collèges à l’orée de cette rentrée scolaire particulière. Particulière pour cause de contexte sanitaire que personne n’ignore, et aussi car nombre d’élèves n’ont pas mis les pieds dans un établissement scolaire depuis mars dernier, soit il y a près de six mois.
D’ailleurs, le principal fera un mini-sondage dans une des salles de classe de Seconde de son établissement : sur les 25 élèves, 9 n’avaient pas repris l’école en présentiel depuis mars. À ces élèves, qui de surcroît n’ont pas forcément pu suivre l’école à distance faute d’outil informatique, le directeur académique des services de l’Éducation nationale du Gard, Philippe Maheu, adressera un message : « Les enseignants ont tout préparé pour que, très vite, chacun d’entre vous puisse être accompagné. »
L’idée, poursuit-il, est « de faire un bilan pour aider les élèves à mieux commencer cette année. » Remettre tout le monde au même niveau, en somme, pour que le collège démarre sous de bons auspices. Une chose est sûre : l’année scolaire démarre masquée, y compris pour les collégiens. Car si les élèves de primaire, qui ont par définition moins de 11 ans, ne sont pas tenus de porter le masque, les collégiens le sont.
Alors le département a choisi d’en distribuer deux, en tissu, pour chaque élève. « C’est une question d’équité et de justice sociale », lance Denis Bouad au collège Trintignant à Uzès. Le Gard comptant près de 30 000 collégiens, cela fait 60 000 masques distribués depuis ce mardi dans les collèges. L’idée est simple : que chaque élève ait les moyens d’être protégé en classe et dans la cour de récré, car comme le rappelle le député de la troisième circonscription du Gard, Anthony Cellier, présent à Roquemaure ce matin, « il va falloir vivre avec ce virus pendant encore un petit moment. »
Le collège de Roquemaure agrandi
C’est un euphémisme à l’heure où le Gard est passé en rouge sur le front de la pandémie de covid-19. Face à la situation, le corps enseignant a dû improviser, et inventer des solutions à distance pour finir l’année scolaire précédente. Une agilité qui a été saluée par tout le monde ce matin, mais dont tout le monde se passera volontiers si la situation empire de nouveau.
L’aréopage des officiels était également présent pour, si ce n’est inaugurer, marquer le coup des importants travaux conduits au collège Paul-Valéry ces dernières semaines. Il s’est agi ni plus ni moins que d’agrandir le collège. L’établissement a gagné quatre salles de classe supplémentaires, deux locaux techniques et un préau pour 265 mètres carrés et 876 000 euros. « Cet agrandissement était très important pour le collège, sinon nous aurions été obligés d’enlever des villages du canton », rappelle la vice-présidente du Département déléguée à l’Éducation et aux collèges, et par ailleurs maire de Roquemaure, Nathalie Nury.
Denis Bouad en profitera pour rappeler que le Conseil départemental investit chaque année « plus de 25 millions d’euros dans l’entretien et la construction de collèges, avec également un effort important sur l’outil informatique. » Un effort d’un million d’euros par an, précisera-t-il ensuite à Uzès, alors qu’un professeur lui présentera le tableau numérique qu’il a dans sa salle de classe.
Bref, l’éducation de nos chers petits gardois n’a pas de prix mais elle a un coût. Un investissement plutôt : « Nous avons un taux de chômage de 13,6 % dans ce département, rappellera le président du Département. Nous avons la volonté politique de faire baisser ce taux, et ça passe aussi par l’éducation. »
Thierry ALLARD