GARD RHODANIEN Le contrat de ville adopté, l’« opposition » (re)fait parler
Après les villes de Bagnols et Pont-Saint-Esprit, toutes deux concernées, c’était à l’agglo de voter le contrat de ville 2015-2020 relatif à la politique de la ville lors du conseil d’agglo hier soir à Saint-Alexandre.
Une étape indispensable avant la signature du contrat de ville, qui se déroulera le 9 juillet à Bagnols.
Le contrat de ville voté
Ce contrat de ville concernera les quartiers Escanaux-Coronelle-Citadelle-Vigan Braquet pour Bagnols et le centre ancien pour Pont. Il aura pour piliers la cohésion sociale, le cadre de vie et le renouvellement urbain et le développement de l’activité économique et de l’emploi, avec trois axes transversaux : la jeunesse, la lutte contre les discriminations et l’égalité hommes-femmes.
Pour l’élue FN Christiane Gondard, c’est une mesure « sans objectifs chiffrés, qui divise la ville en divers quartiers et qui est démagogique » à laquelle son groupe « votera non par principe. » Le rapporteur de la question Denis Rieu lui répondra qu’« il est facile par le revenu médian de remarquer qu’il y a des quartiers défavorisés » et que ce contrat ne lui semble « pas inutile. »
Le maire de Tresques et vice président du Conseil départemental Alexandre Pissas estimera pour sa part que « Mme Gondard manque peut-être d’informations » et que « l’Etat s’investira beaucoup sur deux projets ANRU à Nîmes et à Bagnols. » Le contrat de ville sera voté avec les trois oppositions du Groupe FN.
« D’où vous sortez ces noms ? »
La délibération suivante visait à voter la constitution d’un groupe de travail « politique de la ville » de 15 membres, « dont 2 conseillers communautaires de l’opposition », précisait la délibération. « D’où vous sortez ces noms ? Je n’ai jamais entendu parler de ce groupe de travail » a d’abord lancé la conseillère laudunoise Catherine Lavios, avant que la conseillère bagnolaise Claudine Prat demande candidement au président Jean-Christian Rey « qu’est-ce que vous entendez par ‘opposition’ ? » « Elle a été formalisée car des gens ont voulu faire un groupe » a rappelé Jean-Christian Rey.
« Si on n’a pas signé la charte, on est donc un élu d’opposition, s’est étranglé le maire de Saint-Nazaire Gérald Missour. Je ne me ressens pas comme tel, mais bon. D’ailleurs dans cette liste, certains n’ont pas signé la charte, regardez le cinquième nom », celui de… Jean-Marie Daver, élu communiste spiripontain.
Finalement, les deux places réservées à l’opposition sont revenues à Catherine Lavios et à l’élue frontiste de Bagnols Anne-Marie Aymeric-Tulipani. Didier Bonneaud, Alexandre Pissas, Laurent Nadal, Stéphane Cardènes, Claudine Prat, Serge Rouquairol, Christian Roux, Gérald Missour et Maria Seube se sont abstenus, alors que Patrice Prat et Gilbert Baumet, absents, n’avaient pas donné procuration. Si ce n’est pas l’« opposition », ça y ressemble.
Et aussi :
Yves Cazorla dénonce : l’élu laudunois (LR) a pris la parole au début du conseil pour s’indigner de n’avoir pas pu participer à une réunion des élus communautaires laudunois avec Jean-Christian Rey vendredi en mairie de Laudun, au sujet de la baisse des attributions compensatoires votée le 7 avril dernier, contre laquelle les laudunois sont vent debout. « Le maire Philippe Pécout m’a interdit l’entrée car je n’ai pas signé la charte, alors que d’autres élus qui ne l’ont pas signé étaient là. C’est inadmissible et antidémocratique. » Pour toute réponse, le président demandera de « s’en tenir à l’ordre du jour. »
20 000 euros pour le FCBP : le FC Bagnols-Pont a répondu à l’appel à projet « Horizon Bleu 2016 » de la Fédération Française de Football qui a pour but de développer le football amateur en vue de l’Euro 2016. Le club veut acheter deux minibus pour les déplacements de ses joueurs, en partenariat avec Volkswagen. Le coût total pour le FCBP est de 80 000 euros, avec une participation de la FFF à hauteur de 25 000 euros et une remise de près de 20 000 euros par le concessionnaire Volkswagen Paulus de Bagnols. L’agglo abondera à hauteur de 20 000 euros. L’occasion pour le maire de Chusclan Louis Chinieu d’évoquer la rumeur de fusion entre le FC Chusclan-Laudun et le FCBP. Une fusion dont le vice président aux sports Gérard Castor n‘a eu « aucun écho ». La convention de partenariat sera votée avec les votes contre de Jean-Marie Daver et Edmond Jouvenel, et l’abstention de Gérald Missour.
Un règlement de collecte pour les ordures ménagères : un règlement de collecte applicable aux 42 communes de l’agglo a été voté à l’unanimité hier soir. Avant le vote, Yves Cazorla a évoqué la hausse du coût de la collecte à Laudun-l’Ardoise « de 171 000 euros, qu’est-ce qui a mal fonctionné ? » « Quand on renouvelle les contrats, il y a des augmentations et il y a eu aussi des choix faits par la commune, le passage des bacs collectifs aux bacs individuels sur certains quartiers. L’augmentation n’est pas due qu’à ces choses, on est en train d’y travailler », lui a répondu le vice-président Marc Angeli, pour qui la hausse est « justifiée. »
Où l’on reparle du PER de Cornillon : l’agglo a voté une motion de soutien à la French Tech Culture d’Avignon, à laquelle elle est associée comme un grand nombre de territoires autour d’Avignon, notamment à travers le « centre d’excellence numérique », aussi connu sous le nom de PER ou anciennement de Scène Campagne. Hasard du calendrier, le projet a été labellisé par le ministère en fin de semaine dernière, et pour Jean-Christian Rey, « c’est aussi car il y a le PER. » Il n’en fallait pas plus pour que les opposants au PER (Bonneau, Missour, Daver, Nadal, Baume, Perez, Gondard, Aymeric-Tulipani, Nicolle, Pissas, Claudine Prat, Rouquairol, Roux et Seube) votent contre la motion de soutien.
Thierry ALLARD