GARD Salaire, manque de profs et de piscines... Les syndicats font leur rentrée !
Les professeurs syndiqués au SNEP-FSU et SNUipp-FSU ont tenu une conférence de presse ce mardi. Retrouvez les cinq points clefs de leurs revendications.
1. Un salaire minimum à 2 000€
Le secrétaire départemental FSU, Emmanuel Blois, est agacé : « Depuis quelques temps, on entend la petite musique du Gouvernement selon laquelle les enseignants ne gagnent pas en-dessous de 2 000€. C’est faux ! » Avant les grandes vacances, le nouveau ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, a annoncé que le salaire des profs serait revu à la hausse dès l’an prochain. Son but : rendre le métier plus attractif. Sauf que pour l’heure, « c’est de la communication ! », peste le syndicaliste, insistant sur le fait que l’annonce n’est pas effective. Et d’ajouter : « Aujourd’hui, un enseignant débutant gagne 1 617€ net par mois et la moitié des enseignants touchent 1 950€. » En conséquence, les syndicalistes se mobiliseront pour la grève générale du 29 septembre.
2. Élèves cherchent professeurs
Armés d’une flopée de chiffres, le syndicat FSU affiche qu’en France, « 10 000 postes au concours de prof sont non pourvus ». Depuis cinq ans, « il y a même des matières qui sont désertées par les candidats ». Professeur de lettres classiques au lycée Philippe-Lamour à Nîmes, Jérôme Amicel a eu connaissance « qu’il manquait deux enseignants en lettres et en anglais au collège de Vauvert et deux autres, en espagnol et en SVT, au collège Le Bosquet de Bagnols ». Ce manque d’effectif se retrouve aussi au lycée « où plus d’une dizaine de postes sont toujours vacants, notamment au lycée Hemingway de Nîmes où il manque un prof d’art appliqué, pourtant spécialité phare de l’établissement ! » Par ailleurs dans le département, 35 contractuels ont été embauchés pour la rentrée 2022 : « La moitié pour des postes vacants et l’autre moitié pour des remplacements longue durée. »
3. Moins d'enfant scolarisés à deux ans
Si l’entrée en maternelle se fait traditionnellement à trois ans, il est possible pour un enfant d'être scolarisé dès deux ans. « Toutes les études internationales montrent que la scolarisation à deux ans réduit considérablement les inégalités sociales », soutient Jérôme Amicel. Sauf qu’aujourd’hui, « ce taux est en forte baisse : de 19,75% en 2019, il est passé à 14,59% en 2021 », commente Myriam Vernale, directrice de l'école maternelle Mandajors à Alès. En cause : un manque de place, notamment dans les zones d’éducation prioritaire où ce taux de scolarisation chute à 4%.
4. Rénovation énergétique : il y a urgence...
L’autre inquiétude des professeurs est l’état des bâtiments, notamment les collèges. « Cet été au Mont Duplan, il y a eu des travaux. Sauf que les entreprises ont laissé une situation chaotique ! Des plafonds défoncés, des conduites mal rebouchées… », fustige Jérôme Amicel. En juin, le Département a débloqué 198 500 € de crédits supplémentaires pour certains collèges qui ne pouvaient pas honorer leurs dépenses énergétiques. Au mois d’octobre, « je pense qu’il faudra de nouveau débloquer des crédits », a indiqué la vice-présidente du Département chargée des collèges, Nathalie Nury. Cela sera-t-il suffisant pour les syndicats ? Pas sûr... « Aujourd’hui, la dotation moyenne du conseil départemental versée aux collèges est inférieure à la nationale : soit 1 200€ par élève contre une moyenne de 1 400€. »
5. Un tiers des collégiens ne savent pas nager
La fermeture soudaine de la piscine Nemausa a engendré l’arrêt brutal des cours de natation pour les scolaires. « C’est notamment le cas des lycéens puisque la Région avait participé au financement de la construction de la piscine. Il y a aussi des écoles qui paient pour s’y rendre », fait savoir Armel Le Natur, professeur d’EPS au collège Les Oliviers. Cette fermeture met un peu plus en lumière le manque d'équipements sportifs pour les scolaires, dénonce la syndicaliste : « Aujourd’hui, le tiers des élèves de troisième ne savent pas nager. Cela signifie qu’ils ne peuvent pas se sauver dans le cas où il tomberait à l’eau. » Chiffres à l’appui, elle ajoute que « sur 50 collèges du département, seulement 18 établissements disposent d’un temps dédié à l’apprentissage de la natation. Il y a un gros déficit de piscine dans le Gard… » Pour pallier, paraîtrait-il même que le Dasen (Directeur académique des services de l'Éducation nationale ) ait proposé d’installer des piscines mobiles. Une solution qui, pour l'heure, a fait plouf !
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objecitfgard.com