GARD "Une économie résistante et une dynamique positive" pour la Banque de France
Comme lors de chaque rentrée, Nathalie Ravet, présidente de la Banque de France dans le Gard, fait le point sur les perspectives de la région Occitanie en 2023 en matière d’activité, évolution, effectif et investissement.
Parmi les nombreux chiffres évoqués, ce qu'il faut retenir c'est un rebond inattendu pour le PIB (Produit intérieur brut) avec +0,5% de croissance sur le second trimestre. La France a vendu plus d’avions et de paquebots, mais il faut s’attendre à un ralentissement économique pour le dernier trimestre avec une croissance située entre 0,1 et 0,2. "Ça ralentit mais il n'y a pas de récession. Les entreprises continuent à faire preuve de résistance", souligne Nathalie Ravet malgré un contexte économique compliqué.
Actuellement en France, le taux de chômage en moyenne est de 7,2% avec 300 000 créations d'emplois depuis le début de l'année, il s'agit du taux le plus bas depuis 40 ans. Mais en lien avec le ralentissement économique évoqué, ce taux va augmenter mais restera en-dessous de 8% d'après les prévisions. En Occitanie, le taux de chômage est situé autour de 8,5% et de 9,8% dans le Gard. Concernant l'inflation, on constate une hausse de 11% au niveau des prix de l'alimentation et 6% pour l'énergie, ce qui représente un tiers du budget des ménages.
Avec la hausse des salaires prévue, le pouvoir d'achat sera en progression sur la fin de l'année et 2024. Une baisse des prix sur les biens industriels est attendue. En revanche, les services, qui représentent deux tiers des dépenses des Français, seront les derniers à connaître une diminution. En termes de crédit d'investissement, la dynamique est plutôt bonne avec 86% des encours de crédit dans le Gard contre 86% en région. "Si les crédits immobiliers sont plus difficiles à obtenir, ils continuent à être octroyés pour des grosses opérations. Pour les primo accédants, c'est plus difficile", concède Nathalie Ravet.
Hébergement : plus de 141% d'entreprises défaillantes en un an
Pour les défaillances d'entreprise, "on voit que la courbe accélère depuis le début d’année au niveau du Gard", commente la représentante locale de la Banque de France. Le secteur d’activité qui a connu la plus forte augmentation est celui de l'hébergement/restauration. Entre juin 2022 et juin 2023, le nombre d'entreprises en dépôt de bilan spécifiquement dans ce secteur a augmenté de 141%.
La part est ainsi en hausse. On est passé en un an de 10% à 15% des entreprises défaillantes qui se trouvent dans la catégorie hébergement/restauration. Pour le bâtiment, la part reste plus importante mais stagne autour de 23% des entreprises défaillantes qui proviennent du BTP. Cela signifie que le phénomène n'est pas nouveau. Des entreprises qui pour la plupart sont en cours de remboursement du fameux PGE (Prêt garanti par l'État). "On n'a pas d'alerte pour le moment sur des difficultés de remboursement pour des entreprises gardoises."
Certaines entreprises déjà fragilisées avant le covid et mis sous perfusion grâce aux aides de l'État vont ainsi se retrouver en difficultés. Globalement, la révision des prévisions de début d’année par les chefs d’entreprises d’Occitanie montre une bonne résilience de l’économie régionale et une augmentation des prévisions d’investissement dans un climat général de modération de la consommation des ménages, d’une inflation encore marquée sur l’année, de l’augmentation des taux d’intérêt, et de la poursuite des difficultés recrutement.
"Au niveau du Gard on conserve une activité dynamique avec des progressions au niveau de l’industrie et des investissements importants dans ce secteur des services qui progresse bien. On reste sur une économie résistante et une dynamique positive", conclut Nathalie Ravet.