Ce n'est pas tous les jours qu'un candidat à l'élection présidentielle se promène sur le marché hebdomadaire de Bagnols-sur-Cèze. Ce mercredi, Jean Lassalle était présent, en compagnie de son porte-parole bagnolais, Christophe Prévost, et de son équipe de campagne. 

Fidèle à lui-même, Jean Lassalle est venu avec sa bonhommie et son authenticité légendaires. Toujours avec la défense des "provinces" et de la "ruralité" à coeur. Sa personnalité atypique a enthousiasmé les commerçants, contents qu'un candidat aux présidentielles leur rende visite. À chaque stand, le député des Pyrénées-Atlantiques pose la même question : "À quelle heure vous vous êtes levés ce matin ?" 4h, 5h du matin figurent parmi les réponses les plus courantes. "Tous se sont levés tôt pour être là. Je n'ai pas le sentiment qu'ils soient mécontents. Il y a des jours où on les trouve plus découragés. Mais on est toujours frappé par l'heure à laquelle ces hommes et femmes se lèvent. Ils dorment peu. C'est admirable", commente le candidat.

Déjà arrivé en retard, le comité progresse lentement sur le marché. "Jean parle à tout le monde. C'est toujours comme cela", le décrit avec un sourire son porte-parole, Christophe Prévost. Quarante ans de mandat de maire de Lourdios-Ichère, ça ne s'efface pas et une grande proximité transpire encore de ce personnage haut en couleurs. Après s'être fait offrir une banane sur un stand de la place "Tamalou", le candidat remonte jusqu'à la place Mallet.

Avec autour de lui, une cohorte de lycéens attendent avec impatience une photo et une dédicace du livre de cet homme politique qui veut refonder le système en place et "susciter l'engagement citoyen". Sur le marché, les personnes ne connaissent pas toutes cet homme qui a créé son parti "Résistons !" en 2016. Mais le naturel avenant et l'accent chantant du candidat font bonne impression.

"Je ne peux pas faire beaucoup moins que ce que prévoient les sondeurs"

En 2017, Jean Lassalle a réuni 1,21% des voix à l'élection présidentielle. Pour ce nouveau scrutin, il est crédité à 0,5%. Mais le candidat reste philosophe : "Je ne peux pas faire beaucoup moins que ce que prévoient les sondeurs. Ça dépend des électeurs. S'ils s'emparent des élections, je serai mieux classé. Je pourrai peser beaucoup plus sur le destin de notre pays."

La première étape est presque remplie pour Jean Lassalle qui a ses 500 parrainages "sauf coup de Trafalgar de dernière minute". Quand d'autres prétendants à la présidence de la République peinent à les réunir. Le député a sa vision du problème : "Vous ne pouvez pas être jour et nuit sur les plateaux télé et en même temps, discuter des problèmes sur le terrain. Moi, je vais sur place. Je rencontre des maires, je leur demande s'ils veulent rester dans une communauté de communes, s'ils préféreraient quelque chose de plus petite taille... Si les maires voient que vous êtes sérieux, ils vous font confiance."

Reconnaître le vote blanc comme suffrage exprimé, davantage investir dans la recherche...

Le soir, Jean Lassalle a tenu une réunion publique à 20h à Orsan pour parler notamment de dix mesures de son programme. Un avant-goût de son projet qui sortira en totalité le 6 mars prochain et s'intitulera "La France authentique". S'il accède au pouvoir, le candidat prévoit de faire reconnaître le vote blanc comme suffrage exprimé, d'instaurer le Référendum d'initiative citoyenne (RIC) ou encore d'instituer un Service national universel de neuf mois, militaire ou civil.

Il souhaite également mettre plus de moyens dans la recherche pour répondre aux défis de demain et retrouver une véritable "souveraineté énergétique". Se trouvant entre les sites de Marcoule et Tricastin, Jean Lassalle reconnaît que "si ce programme nucléaire n'avait été fait dans les dernières années, nous serions à la rue sur le sujet de l'énergie. Il faut continuer le nucléaire car on n'a pas autre chose mais on va trouver l'énergie de demain. Il y a le soleil, je crois aussi à l'énergie des marées. Nous avons de grandes surprises à découvrir."

Marie Meunier

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