GRAU-DU-ROI Entre scepticisme et rejet, les têtes de liste de Droite s'expriment sur la candidature de Charly Crespe
Seul candidat pouvant désormais battre le maire sortant Robert Crauste, Charly Crespe, 32 ans, s'avance comme le nouveau leader de la Droite graulenne. S'il a obtenu une fusion avec la liste de Léopold Rosso, arrivée en 3e position au premier tour, il est cependant loin de faire l'unanimité dans son camp.
Unir la Droite au Grau-du-Roi. C'était l'ambition revendiquée par les cinq candidats qui voulaient battre Robert Crauste au premier tour des élections municipales. Alors que les listes de Charly Crespe, arrivée en seconde position avec 21% des voix, et de Léopold Rosso, 3e avec 15%, pouvaient espérer se maintenir au second tour, leurs leaders ont profité du confinement pour fusionner et préserver un espoir de victoire le 28 juin.
Charly Crespe un bon maire ? "Joker !"
"Parlons plutôt d'absorption, corrige Léopold Rosso qui a permis cet accord tout en préférant rester en dehors de la liste fusionnée. Dix de mes colistiers ont rejoint Charly Crespe mais notre logo n'apparaît pas sur les affiches et notre slogan a disparu. À titre personnel, je ne participerai à cette campagne. J'ai toujours été fidèle à mon camp politique et même si les choses n'ont pas été faites comme j'aurais aimé, je ne voulais pas être l'empêcheur de tourner en rond." Peu enthousiaste quant à cette fusion, Léopold Rosso va jusqu'à répondre "joker !", quand on lui demande s'il pense que Charly Crespe fera un meilleur maire pour le Grau-du-Roi que Robert Crauste. "J'ai espoir que mes anciens colistiers relèvent un peu le niveau", concède-t-il simplement.
Interrogé de la même manière, Daniel Fabre, le candidat de Debout la France crédité de 3% des voix au premier tour, ne s'est pas plus avancé quant aux compétences de maire de Charly Crespe. "Je voterai pour lui par fidélité à mon camp politique, mais sans enthousiasme."
C'est finalement la candidate du Rassemblement national, Yvette Flaugère, qui a obtenu 7% des suffrages le 15 mars, qui soutient le plus franchement le candidat d'Un nouveau souffle pour le Grau. "Je n'ai pas souhaité entrer sur sa liste pour conserver ma liberté de ton, détaille-t-elle. Mais je suis derrière lui sans arrière-pensée. J'ai toujours dit que la priorité était de battre Robert Crauste."
Sophie Pellegrin-Ponsole : "Je voterai pour Robert Crauste"
Arrivée en 4e position avec 8% des suffrages et restée en dehors de la fusion, Sophie Pellegrin-Ponsole prend le contre-pied de ses anciens adversaires, soutiens plus ou moins francs de Charly Crespe. "Personnellement, je voterai pour Robert Crauste, tranche-t-elle. Il a fait des bonnes choses et aime vraiment sa ville. Charly Crespe tente un hold up et se présente comme le candidat du renouveau alors qu'il fait équipe avec huit personnes déjà élues sous Étienne Mourrut."
"C'est un avis personnel que je livre et je n'ai rien à gagner en le formulant. Nul n'est propriétaire de ses voix et je ne donne aucune consigne de vote, poursuit-elle. Le Cercle du Grau va poursuivre sa route et je continuerai à m'investir dans la politique municipale, dans un rôle constructif de proposition."
Malgré les rapprochements opérés à l'entre-deux tours, la Droite graulenne est toujours loin d'afficher un visage uni. Reste à savoir si les électeurs seront plus enthousiastes à l'égard de Charly Crespe que ne peuvent l'être les leaders des différentes listes battues le soir du premier tour.
Boris Boutet