Réalisateur du film Merci Patron !, ce journaliste est aujourd’hui député de la Somme, membre du groupe France Insoumise à l’Assemblée nationale. Hier après-midi, François Ruffin a rencontré les gilets jaunes du barrage de Dions. 

Objectif Gard : Les Gilets jaunes de Dions, prochaine affiche de votre documentaire ?

François Ruffin : Non, mais ne rigolez pas ! On est justement en train de tourner un documentaire… On va voir si ça marche. D'ailleurs au moment où je vous parle, j’ai tous les acteurs en face de moi. J’espère qu’ils ne vont pas vous demander trop cher (rires) !

Pourquoi êtes-vous à Dions aujourd'hui ? 

Mon entourage m'en a parlé... Je suis d’abord venu ici pour être une oreille, porter leur voix le plus possible à l'Assemblée nationale et à l'Élysée. Que représente ce mouvement ? C'est tout simplement le réveil d'une France invisible depuis 20 ans ! Elle se réveille et met un gilet jaune ! À Dions, quand je vois ce grand portrait, celui de Marcel, un simple citoyen, un gilet jaune, que l'on érige au rang de héros, comme s'il était un grand dirigeant, je trouve ça magnifique. Avec ce mouvement, les invisibles retrouvent leur place dans l'Histoire. 

À présent, vous êtes responsable politique, un élu de la République. Vous appelez à maintenir les blocages ? 

Moi, je n'appelle à rien du tout ! Sinon, on dirait que je suis dans la récupération politique. Ce sont aux gens de décider s'ils continuent leur lutte. Une lutte pour plus de justice sociale. Après, comme toutes les luttes qui vont dans ce sens, je la soutiens.

Que dites-vous aux commerçants du secteur d’Alès, impactés par le blocage des camions de Dions ?

Là, je suis sur le rond-point et je n’ai pas l’impression qu’il y a tellement de commerçants touchés. De toute façon, dans toute lutte sociale il y a toujours des dommages collatéraux… Le Front Populaire, ça a été des occupations d’usines. C’est comme ça que l’on a gagné des choses. D’ailleurs, il y a déjà des choses qui ont déjà été gagnées. Je ne parle pas des mesurettes d’Emmanuel Macron. Son quinquennat a été cassé en deux et certaines réformes, comme celle sur les retraites, vont avoir beaucoup de mal à passer.

Propos recueillis par Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com