LE 7H50 de Jean-Michel Suau, conseiller départemental : "Ce n’est pas le moment de liquider le savoir-faire alésien"

Jean-Michel Suau, conseiller départemental délégué à la Protection de l’enfance et à la Famille, vient d’adresser à Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des finances et de la relance, un courrier cosigné par Geneviève Blanc, vice-présidente du conseil départemental, « pour que soit mis un terme » au projet de fermeture du site alésien de l’entreprise Crouzet automatismes. Pour Objectif Gard l’élu d’opposition à la mairie d’Alès explique les raisons de cette prise de position à l’encontre d’une sentence économique qu’il n’hésite pas à qualifier de « scandale. »
Objectif Gard : Pourquoi, en tant que conseiller départemental délégué à la Protection de l’enfance et à la Famille, prenez-vous la responsabilité d’enclencher un combat qui a trait à la vie économique en écrivant directement au ministre Bruno Le Maire ?
Jean-Michel Suau : Parce que je suis attaché à l’emploi, aux salariés et au potentiel industriel du bassin alésien. Je suis en lien avec les syndicalistes de l’entreprise Crouzet automatismes qui m’ont fait état de l’annonce de 64 licenciements sur Alès. Il y a une entreprise qui fait des produits de haute valeur ajoutée, des moteurs électriques intelligents avec des domaines d’application multiples tels que le médical, l’énergie, la domotique, le tertiaire, l’armement, le ferroviaire, et on veut la fermer.
Quels sont les arguments qui permettraient de qualifier ce plan de licenciement d’inacceptable ?
Cette entreprise, malgré la crise sanitaire, a réalisé tous ses objectifs dès novembre dernier, avec un chiffre d’affaires de 25 millions d’euros par an. Voilà une boîte qui fonctionne bien, avec des gens qualifiés, très compétents ! Alors quels arguments donne-t-on pour ce projet de suppression ? Aucun, il n’y en n’a pas ! Mais il y a plus grave pour refuser ces licenciements. Le groupe Crouzet a bénéficié du CICE (crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi), du crédit recherche et développement aussi. D’autre part, les dirigeants viennent de solliciter le fonds de relance du Gouvernement en réclamant un financement à hauteur de 20 millions d’euros ! Or cet argent va servir à financer les licenciements. C’est la raison pour laquelle, à juste titre, le syndicat de l’entreprise a refusé de négocier un plan social. Et je les soutiens ! Ce qui est grave, c’est que si on liquide l’unité alésienne, c’est la recherche et le développement du groupe qui seront aussi amputés. Admettons que certains sites de l’entreprise, notamment celui basé à Valence, soient en difficulté, ce n’est pas le moment de liquider le savoir-faire alésien dont la boîte aura besoin quand l’activité va repartir.
La direction du groupe s’était défendue en expliquant qu’en réalité, sur les 64 employés concernés, seule une moitié allait faire l’objet d’un licenciement, l’autre moitié étant davantage concernée par un départ à la retraite…
Les syndicats ne m’ont pas dit tout à fait ça. Mais même si certains partent en retraite, il faudra bien renouveler ce potentiel. Le site alésien va fêter ses 50 ans. Aujourd’hui, il y a 14 ouvriers et le reste c’est une cinquantaine de techniciens-ingénieurs.
Vous avez fait parvenir ce courrier au ministre de l’Économie à la fin du mois de décembre. Avez-vous obtenu une réponse et qu’attendez-vous concrètement de la part de Bruno Le Maire ?
Non pas encore, on va lui laisser le temps de réfléchir mais pas trop non plus. Au niveau des élus locaux, des initiatives se préparent. On donnera davantage de précisions dans quelques jours. Je pense que le mois de janvier va être animé par ce sujet.
Le maire d’Alès, Max Roustan, et son premier adjoint, Christophe Rivenq, avaient quant à eux choisi de s’adresser au PDG de l’entreprise, David Arragon, en mentionnant notamment la réalisation d’une nouvelle usine il y a huit ans par la société d’aménagement et d’équipement du Gard (SEGARD). Une bonne raison de plus de ne pas accepter cet exode ?
La SEGARD, c’est elle qui a fait le nouveau bâtiment, qui l’a mis à disposition et le loyer est garanti par l’Agglo d’Alès, ce qui veut dire que ça ne coûte rien à l’entreprise Crouzet. C’est un scandale de plus ! Ça veut dire qu’ils arrivent ici, mettent les pieds sous la table et s’en vont en ayant empoché toutes les aides et tout l’argent public alors qu’ils ont une activité qui marche du tonnerre de dieu ! On ne peut pas accepter ça.
Propos recueillis par Corentin Migoule
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