Tandis que les élèves ont repris le chemin de l’école ce lundi matin, l’épidémie de covid-19, elle, n’a pas pris de vacances. Pire, la situation n’a cessé de se dégrader. Dans ce contexte, Philippe Maheu, le directeur académique des services de l’Éducation nationale, dévoile sa feuille de route pour le mois de janvier.

Objectif Gard : Face au rebond épidémique, quel est le protocole sanitaire prévu dans les établissements scolaires à partir d’aujourd’hui ?

Philippe Maheu : Le cadre sanitaire reste le même que celui déjà en vigueur pendant les vacances, c’est-à-dire veiller à réduire les brassages, à éviter que les élèves se rassemblent, à constituer des groupes qui soient toujours les mêmes. Si un cas contact est avéré, il y a éviction, puis retour en classe avec un test négatif. On va continuer de renforcer les gestes barrières et généraliser le port du masque dès l’âge de six ans. Sur l’aspect sanitaire, on a déjà acquis de l’expérience et du savoir-faire. On va garder la vigilance tout en mettant d’autres projets en place.

Quels types de projets ?

Nous voulons par exemple encourager les mairies à équiper leurs écoles de capteurs de CO2 afin de mesurer en temps réel la saturation de l’air en CO2. Dès l’instant où le taux est important, une alerte s’active signifiant la nécessité d’aérer la pièce. Ce matériel coûte une cinquantaine d’euros et les communes ont la possibilité de se le faire rembourser par l’État. C’est la même chose pour le conseil départemental avec les collèges. Quant aux lycées, ils sont déjà assez bien équipés.

Les contaminations vont probablement se multiplier dans les semaines à venir. Comment faire face ?

Effectivement, on s’attend à un nombre important de contaminations. Nous allons réactiver la continuité pédagogique pour que les élèves qui ne pourront pas être présents en classe aient la possibilité de bénéficier de l’école à distance. Notre objectif est d’assurer la continuité du service. Nous serons également attentifs à pouvoir accueillir les enfants de soignants qui sont fortement mobilisés en ce moment. Nous allons également renforcer notre capacité de remplacement. Enfin, nous allons demander aux personnels administratifs de se mettre en télétravail au moins trois jours par semaine.

Où en est la vaccination chez les élèves ?

80% des 12-17 ans sont vaccinés. Les 5-11 ans ont la possibilité de l’être également, c’est aux parents d’en décider. On ne peut pas exiger que tous les enfants soient vaccinés, mais on encourage les plus grands à le faire. Quant aux enseignants, plus de 90% d’entre eux sont vaccinés.

Êtes-vous malgré tout optimiste pour cette nouvelle année ?

Nous avons des indices qui montrent qu’Omicron monte très vite, mais redescend très vite également. Le début d’année va être compliqué, mais comme je vous l’ai dit, nous sommes dans le maintien du service public et nous ferons à partir de lundi un constat de l’évolution de la pandémie, chaque jour, dans les établissements scolaires.

Propos recueillis par Élodie Boschet