Ce week-end, la Féria de l'Air à l'aéroport de Nîmes Garons verra son lot de passionnés et de curieux à l'affût d'une centaine d'engins retraçant plus d'un siècle d'histoire de l'aviation. Et parmi eux, Sébastien Mazzuchetti, copilote A320 et propriétaire d'un petit bijou. 

Il a 31 ans et une vie entière de passionné derrière lui. Sébastien Mazzuchetti à la tête dans le cockpit de son avion, bidouille une partie du fuselage de son Ryan PT 22 de 1942, et peu de temps à lui. Il y a des passions qui demandent un sacrifice total. Sébastien, lui, ne s'est jamais posé de questions sur son avenir, forcément dans les airs. D'ailleurs, il l'est, littéralement, et donne l'impression de n'être jamais vraiment là, la tête un peu ailleurs. Sa passion, il ne l'explique pas : "Je ne sais pas d'ou cela viens. Ma mère était institutrice, mon père travaillait à l'usine. Souvent, on entend des histoires de famille où cela s'est transmis entre génération. Moi, ce n'est pas le cas." Originaire de Haute-Savoie, c'est premier souvenir remonte à l'âge de cinq ans où le petit garçon hésite déjà entre les avions de chasse où les avions de ligne. Documentaires, livres, affiches placardées au mur, tout est bon pour nourrir ce qui l'obsède ; les avions. Si bien que ses parents finissent par craquer. "Après les vacances où je n'arrêtais pas d'en parler, mon père m'a inscrit dans un aéro-club, j'avais 14 ans." Son premier vol, sur un Robin DR 400, il l'effectue à 15 ans. "J'ai volé avant de savoir conduire" plaisante-il.

Des avions de ligne aux avions de collection

Au lycée, Sébastien est seul avec sa passion. Après le bac, il rejoint l'ENAC (Ecole Nationale de l'Aviation Civile) à Toulouse. Puis viens rapidement les choix de carrière, et il se dirige vers Air France à l'âge de 24 ans pour devenir pilote de ligne. Pendant plusieurs années, il prendra ses marques sur des moyens courriers principalement en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique, avant de revenir à ses premiers amours ; les avions de collection. En 2010, il fait connaissance avec une association qui gère un Catalina de 1943, un avion bimoteur qu'il admire particulièrement. Il investit dans l'association pour avoir ses parts sur ce trésor volant. Ce qu'il renouvellera deux ans plus tard en tombant sur un Ryan PTT 1942 (voir la photo) qu'il rachète avec d'autres partenaires. "C'est de l'avion à l'ancienne, le Ryan ne peut pas voler plus de 2h donc je dois faire des pauses régulières. Et puis c'est très fatiguant aussi." Ce qui ne l'empêche pas de faire de long vol, un Paris-Moscou en 11h, avec une pause en milieu de parcours. "Des risques, oui il y en a mais ils sont maîtrisés, allez demander à Harrison Ford". En mars dernier, l'acteur américain en fait l'expérience avec le modèle identique à celui de Sébastien, un Ryan PTT de 1942 gris et jaune, en se crachant sur un terrain de golf de Venice, à Los Angeles.

Mais si prudence est mère de sûreté, sans l'incertitude, l'aventure n'existerait pas.

La Féria de l'Air a commence ce samedi 26 septembre et se prolonge ce dimanche toute la journée à l'aérodrome de Nîmes Garons. 

Baptiste Manzinali