LÉGISLATIVES Léa Boyer (LR) rêve de devenir "l'ambassadrice du territoire"
La conseillère départementale du canton d'Alès 1 a officiellement lancé sa campagne pour les élections législatives sur la 5e circonscription à l'occasion d'une conférence de presse organisée ce mardi après-midi. Le nom de son suppléant y a notamment été dévoilé.
"Quoi de mieux que d'être à l'air libre après deux ans de pandémie ?" Après s'être interrogée de la sorte, Léa Boyer a naturellement choisi le cadre bucolique du parc de la Tour vieille - très fréquenté par les enfants en cette journée ensoleillée des vacances scolaires de Pâques - pour lancer officiellement sa campagne des Législatives à l'occasion d'une conférence de presse. Quelques heures plus tôt ce mardi matin, la jeune femme (28 ans) avait lancé les hostilités en tractant sur le marché de Saint-Jean-du-Gard en compagnie du maire, Michel Ruas, qui l'a "toujours soutenue".
Adhérente du parti Les Républicains (LR) depuis sa majorité, la Pininque n'est plus la novice qu'elle était en 2017, lorsqu'à tout juste 23 ans, elle avait achevé sa course à la députation en quatrième position avec un peu plus de 10% des suffrages exprimés. Depuis, en juin dernier, la conseillère municipale de la ville d'Alès, par ailleurs chargée de clientèle dans le secteur de l'agroalimentaire, a été élue conseillère départementale du canton d'Alès 1, en binôme avec le maire (UDI) de Saint-Christol-lez-Alès, Jean-Charles Bénézet, qui, s'il a un temps pensé jouer sa carte personnelle, vient de renoncer à briguer un siège de député (relire ici).
Le choix d'un suppléant centriste
"Cette candidature, c'est la suite logique de mon parcours. La poursuite de mon cheminement sur un territoire plus étendu", prévient ainsi celle qui a grandi avec le conseil municipal des enfants. Et Léa Boyer d'insister sur sa "représentativité" du territoire : "On essaie aujourd'hui de faire passer les élections législatives comme un troisième tour de la Présidentielle. Je crois que c'est une erreur. Les Législatives, c'est choisir la personne qui sera la plus à même de représenter le territoire. Et je pense que je peux en être une vraie ambassadrice ."
Représenter le territoire donc, combattre la désertification médicale et faciliter l'accès des jeunes à l'enseignement supérieur sont autant d'axes qui guideront la campagne de l'Alésienne. Convaincre les abstentionnistes, lesquels seront assurément nombreux en juin prochain, figure aussi au rang des défis de la candidate LR. "Trop de jeunes ne s'intéressent pas à la politique. J'ai envie de les représenter, comme les autres générations que je côtoie à travers mon engagement associatif (au Lions club femina d'Alès notamment, Ndlr)", affirme la conseillère départementale qui parie sur "une grosse activité" sur les réseaux sociaux et la publication de vidéos pédagogiques pour les mobiliser (revoir ici).
Comme l'an dernier lorsqu'elle a créé la surprise en battant le duo Jean-Michel Suau/Géneviève Blanc aux Départementales, Léa Boyer mise sur l'union de la Droite et du Centre pour, cette fois, accéder à l'Assemblée. C'est en tout cas ce que traduit son choix d'opter pour un suppléant centriste, en la personne de François Granier, maire (UDI) de Montmirat, petite commune de 400 âmes située dans le pays sommiérois.
Un duel de "l'ancien monde" ?
Le dernier nommé, qui était présent sur la liste conduite à l'échelle gardoise par Christophe Rivenq lors des dernières élections régionales, se présente en "défenseur des produits du terroir et des services publics". "Il y a des oubliés des commodités sur ce territoire. Certains n'ont pas accès aux transports en commun ou au haut-débit, d'autres doivent faire 15 kilomètres pour acheter une baguette de pain. Ça doit changer !", clame-t-il. "François incarne la ruralité, ce qui caractérise parfaitement la circonscription", commente Léa Boyer, qui y voit aussi le moyen de "s'ouvrir vers le sud de la circonscription".
Au lendemain d'une Présidentielle qui a vu les Gardois plébisciter Marine Le Pen, laquelle est arrivée en tête dans de nombreuses communes cévenoles historiquement acquises à la cause communiste, la tentation d'une campagne plus droitière pour séduire les électeurs de l'extrême-Droite était grande. La candidate LR a refusé d'y succomber : "Je ne fais pas de calcul politique. Je sais que je ne peux pas vendre une idée qui n'est pas la mienne, donc je reste sur ma ligne de départ."
Une décision approuvée par Christophe Rivenq, patron des Républicains du Gard, présent ce mardi après-midi à la Tour vieille : "Valérie Pécresse s'est trompée en voulant marcher sur les plates-bandes de l'extrême-Droite. Léa doit faire campagne sur ses valeurs." Et le premier adjoint de la ville d'Alès d'analyser : "La République en marche n'est pas le parti qui a le plus d'ancrage sur la 5e circonscription, pas plus que le Rassemblement national. Il peut donc y avoir des surprises. On retrouvera peut-être un second tour de "l'ancien monde" avec un duel entre la Gauche républicaine et la Droite républicaine." En somme, "une vraie opportunité" pour sa candidate de l'emporter.
Corentin Migoule