Publié il y a 1 mois - Mise à jour le 30.09.2024 - Propos recueillis par Abdel Samari - 4 min  - vu 2615 fois

L'INTERVIEW Denis Allegrini : "Je ne m'associe pas à Simon Casas uniquement pour le dossier de Nîmes"

Photo Objectif Gard

"Je n’ai jamais demandé un centime à la municipalité. Et je n’entends pas commencer à le faire. Je suis plutôt celui qui paie des travaux dans les lieux dans lesquels je vais opérer. Je finance, j'opère, et le fruit de mon travail permet, dans le meilleur des cas, une rentabilité."

L'entrepreneur nîmois Denis Allegrini à la tête du The Social Club, groupe hôtelier implanté à Nîmes, depuis 2019, fourmille de projets avec ses associés Audrey et Christophe Chalvidal. Avant de nous en dire plus, il fait le point pour Objectif Gard sur le bilan de la saison estivale. Interview.

Objectif Gard : comment s’est passée la saison estivale dans vos établissements ?

Denis Allegrini : L’année 2023 a été plutôt bonne en termes d’activité. En revanche, 2024, ce n'est pas une année qui va s’inscrire dans les annales pour plusieurs raisons. La première, c'est malheureusement une question météorologique. On a eu un printemps qui a été très pluvieux. On a été malchanceux sur des week-ends soit nuageux, soit pluvieux, soit venteux. Par ailleurs, 2024 est marquée par deux grands événements d'actualité liés à l'actualité politique et à l'actualité sportive. D'abord l'actualité politique, qui nous a inscrit dans une dynamique de morosité, où on ne savait pas trop où aller. On a été pris à contre-pied de cette fameuse dissolution. Et tout cela arrive au milieu d'un contexte économique qui n'est pas glorieux. Et puis les deux compétitions sportives, l'Euro de foot et les Jeux Olympiques à Paris.

Le mois d’août, après les JO à Paris, l’activité a-t-elle repris ?

Les Jeux Olympiques ont été très forts en termes de rayonnement pour la France. On a effacé un petit peu l'épisode de pré-saison et à partir de la fin des Jeux Olympiques, effectivement, ça nous a permis de faire un bon mois d'août. Mais nous espérions aussi avoir un début d'été indien favorable et finalement, il a fait particulièrement froid pendant la Feria, Je pense que ce ne sera pas une grande année en termes d'activité.

Est-ce qu’il subsiste toujours des difficultés de recrutement dans le monde de la restauration et de l'hôtellerie ?

Nous avons des difficultés de recrutement, mais toutes les entreprises ont des difficultés de recrutement. Nous, c'est un petit peu plus accentué parce que la perception autour de la pénibilité du travail, de l'activité le soir et week-end pèse. Je pense que nos métiers ont su s'adapter après la COVID, nous avons beaucoup travaillé sur l'attractivité de nos métiers, et ce métier passion, ça revient là, on le ressent. Il y a beaucoup de jeunes en apprentissage dans des écoles hôtelières. La demande est très forte en cette rentrée. Y compris chez les adultes en réorientation professionnelle dans notre secteur d'activité. Notre métier, c'est aussi un métier dans lequel on paye bien, on a de belles rémunérations, tu peux évoluer très vite, tu as des responsabilités, c'est une activité qui est en contact avec la clientèle. Tout cela laisse donc penser que nous allons vers des jours meilleurs en termes de recrutement.

Qu’est-ce qui vous a intéressé dans le projet de Simon Casas pour vous associer avec lui dans le cadre de la prochaine délégation de service public de la Ville de Nîmes ?

Je suis acteur de la feria de Nîmes, acteur événementiel depuis les prémices de mon entrepreneuriat. Je pense que je commence avec peut-être 40 ou 45 ferias à comprendre un peu ses contours. Mais, c'est Simon Casas qui me séduit beaucoup. En réalité, je m'associe plus à la personne, qui est, pour moi, un garçon exceptionnel. C'est un Nîmois qui rayonne dans le monde entier. C'est l'un des trois ou quatre grands acteurs de la tauromachie mondiale. On a la chance qu'il soit Nîmois, il a une vie qui est passionnante. C'est un garçon que j'admire beaucoup. J’ai répondu favorablement à son souhait de l’accompagner, surtout dans l’hospitalité et dans la gestion de structure de cette taille… Que les choses soient claires, je ne vais jamais me mêler des cartels, je n’ai pas le crédit professionnel d’ailleurs pour cela. La tauromachie fait partie de mon identité. Vous savez à quel point je suis attaché à l’identité du Gard, à l'identité de Nîmes, à l'identité de mon territoire. Il a estimé que j'avais des capacités professionnelles qui pouvaient lui apporter un plus pour Nîmes, mais aussi pour ailleurs. Je ne m'associe pas à Simon Casas uniquement pour le dossier de Nîmes, je m'associe à Simon Casas tout court. Donc, je pense que si l'avenir nous est favorable, l'histoire avec Simon Casas commence.

Un dernier mot sur un projet de partenariat avec Edeis dans le cadre de la réhabilitation de la Maison Saurel à Nîmes. C'est vous qui serez à la tête du futur restaurant ?

C'est Edeis qui m'a proposé de les accompagner dans la réalisation de ce projet de restauration avec mes équipes. On va mettre à leur service ce que l’on sait faire : notre travail et notre capacité à déployer. J’insiste cependant sur un point : ce n’est pas la ville de Nîmes qui investit pour que je fasse ce restaurant. Cela fait 20 ans que je suis opérateur dans la ville. Je n’ai jamais demandé un centime à la municipalité. Et je n’entends pas commencer à le faire. Je suis plutôt celui qui paie des travaux dans les lieux dans lesquels je vais opérer. Je finance, j'opère, et le fruit de mon travail permet, dans le meilleur des cas, une rentabilité. Et j'entends avoir la même philosophie à la Maison Saurel aux Jardins de la Fontaine.

Propos recueillis par Abdel Samari

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