Publié il y a 9 mois - Mise à jour le 25.01.2024 - Propos recueillis par Sacha Virga - 4 min  - vu 438 fois

L'INTERVIEW Monique Novaretti, conseillère régionale : "Il faut intégrer le logement social dans les communes"

Monique Novaretti, conseillère régionale de la liste "L'Occitanie en commun"

- Yannick Pons

À la Maison de ma Région, hier matin, les conseillers régionaux gardois de la liste de Carole Delga ont présenté leurs voeux à la presse. L'occasion de faire un point sur plusieurs dossiers importants, dont la question du logement social dans le Gard, avec Monique Novaretti.

Objectif Gard : Quelle est la situation des logements sociaux dans le Gard ?

Monique Novaretti : Avoir un logement c'est le minimum, si vous voulez avoir un emploi, une adresse pour faire vos papiers il vous en faut un. Or, en France, on a une pénurie de logements dit sociaux. L'évolution de la société fait qu'il y a beaucoup de familles monoparentales, il faut donc trouver des solutions. Beaucoup de communes sont en retard sur la loi SRU qui est difficilement appliquée. Sur le canton de Villeneuve-lès-Avignon, je sais que nous sommes très loin des 30 % requis. Je ne sais pas si c'est un chiffre qui sera atteignable dans toutes les communes au vu de la rareté du foncier, mais il faut s'en rapprocher le plus possible. Il faut loger toutes ces familles monoparentales, les accidentés de la vie, ayant perdu un proche ou un emploi, mais aussi les jeunes qui ont parfois du mal à rester dans les communes où ils sont nés, en raison des prix élevés des loyers. Sur les premiers salaires, le loyer représente parfois la moitié du revenu, on ne peut plus continuer comme ça, il faut absolument répondre à ce besoin essentiel de dignité humaine.

Certaines communes du département sont en carence, mais préfèrent construire des projets plus travaillés et réfléchis, est-ce un bon choix ?

Il ne faut pas reproduire les erreurs du passé et construire ces grands ensembles de barre que l'on détruit d'ailleurs petit à petit. Il faut intégrer le logement social dans les communes, c'est-à-dire qu'il faut faire des petites structures entre 12 et 20 logements, qui soient intégrées dans le pavillonnaire. Mais on a aussi le problème des terres agricoles, nos agriculteurs se plaignent aussi de voir des habitations à proximité de leurs fermes, avec les complications que ça amène à côté puisque les gens ne supportent pas tous le bruit. Tout doit être repensé en urbanisation, et surtout avec de la mixité sociale. 

Certains élus le disent, il manque du foncier pour ces constructions...

Le manque de foncier est un vrai souci en effet, et on peut rajouter le fait qu'une grande partie en Occitanie est située en zone inondable. C'est très compliqué de construire. Il va falloir aussi qu'on repense dans ces zones rouges la manière de construire. Je pense que les Pays-Bas, en dessous du niveau de la mer, arrivent encore à construire. Fabrice Verdier aussi l'expliquait, on a un souci avec les logements en Airbnb. J'habite une impasse d'une dizaine d'habitations, il y en a trois qui sont en Airbnb depuis trois ans, ça fait trois habitations pérennes à l'année qui ont disparu. Ce n'est plus une location annuelle. 

Combien de logements manquerait-il pour être aux normes ?

Plus de 70 % des habitants d'Occitanie sont éligibles à un logement social. Compte tenu du classement de pauvreté dans le département du Gard, on ne doit être pas loin de ce chiffre-là, si ce n'est plus. Après, bien sûr, on a des zones plus rurales où c'est beaucoup plus compliqué pour des maires de petites communes de construire, mais l'État doit jouer son rôle entier pour les aider. On a besoin aussi de ces logements pour maintenir des services publics tels que les écoles. 

Le bilan 2023 de la politique de la ville a été dévoilé la semaine dernière, avez-vous pu rencontrer les services de la préfecture depuis ?

On a rencontré ce mardi le préfet Jérome Bonet, où nous avons pu échanger sur des sujets importants du territoire tels que la sécurité dans les quartiers de Nîmes et la sécurité autour de nos lycées qui posent parfois problèmes notamment en zone urbaine. On n'a pas encore fait la démarche de rencontrer Mathias Nieps (secrétaire général adjoint de la préfecture du Gard, NDLR) mais ça sera fait. On a des quartiers prioritaires à Nîmes, Alès, Bagnols-sur-Cèze ou encore Pont-Saint-Esprit, mais les opérations menées sont sur du long terme. Entre le moment où on les décident et où elles sont réalisées, il se passe souvent plusieurs années. Je pense particulièrement à Beaucaire où il y a pas mal de logements insalubres avec ce que l'on appelle les marchands de sommeil, où ces habitations ne répondent pas à certaines normes notamment énergétiques auxquelles il faudrait répondre rapidement. 

Question un petit peu hors-contexte concernant le lycée Lucie-Aubrac de Sommières, qui est un des éléments de la délicatesse des finances de la municipalité. Seulement 14 % des élèves sont originaires de la commune. "On avait l'idée de demander aux communautés de communes voisines de contribuer au montant à payer pour l'établissement", s'interrogeait Pierre Martinez, président de la CCPS. Un projet d'éco-quartier doit voir le jour à proximité. Comment la Région peut-elle aider dans cette situation ?

Je ne connais pas exactement les difficultés que connait la commune de Sommières. Si c'est de l'aménagement de pistes cyclables, la Région sera partie prenante comme nous le sommes dans d'autres endroits. Peut-être aussi que le maire peut bénéficier d'aides nationales sur certains aménagements, il a peut-être besoin aussi d'équipements sportifs, et nous serons là pour l'aider. Je pense qu'il peut avoir jusqu'à 80 % de subventions, il n'y aurait plus que 20 % à charge pour la commune. 

Propos recueillis par Sacha Virga

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