L'INTERVIEW Ouicème Neffati, dessinateur nîmois : “Je souhaite vivre du dessin”
Ouicème Neffati, Nîmois de 38 ans, est un dessinateur spécialisé dans le manga. Actuellement chauffeur de bus, il tente de se professionnaliser depuis peu pour vivre de sa passion.
Objectif Gard : Comment est née votre passion pour le dessin ?
Ouicème Neffati : Elle est née en même temps que moi, c’est inné. Depuis l’âge de quatre ans, j’ai commencé à manier le crayon. Dans le dessin, j’ai le souci du détail depuis petit, c’est ce qui me permet d’être perfectionniste pour avoir un bon rendu final. J’ai une faculté à observer, à mesurer et à détailler tout ce que je vois afin de dessiner au mieux. Puis c’est aussi une affaire de famille. Quand j’étais plus jeune, je regardais beaucoup de mangas avec ma famille. Mon grand frère dessine aussi. Quand nous étions enfants, nous étions en concurrence et nous jouions à “qui dessine le mieux”. Un jour, il a avoué que je l’avais surpassé (rires). Parfois, il est bluffé par mes dessins et ça me rend fier car il est lui-même dessinateur. Puis mon père est très bon en dessin aussi, il est architecte. C’est lui qui m’a initié à cet art.
Pouvez-vous présenter votre art ?
Mon art, c’est l’art de reproduire tout ce qui existe. Depuis petit, je dessine des mangas, c’est ce que je préfère. Avant 2020, je dessinais pour moi, pour le plaisir. À partir du covid, le dessin a pris une grande place dans ma vie. Le travail était interrompu donc j’ai voulu m’occuper. J’ai vu une personne qui customisait des vêtements sur Internet et ça m’a intéressé. Je suis autodidacte, donc j’ai cherché des techniques pour pouvoir dessiner sur le textile. J’ai pris une vieille veste en jean que j’avais à l’époque et j’ai dessiné un manga. J’ai utilisé le gesso, un type de peinture blanche, pour faire ma base. Puis j’utilise des feutres Posca, j’ai toute une panoplie de couleurs. À la fin du dessin, je passe du vernis, pour qu’il tienne longtemps. Aujourd’hui, je dessine seulement avec des Posca sur le textile et les sneakers. Je me suis mis aussi à dessiner sur toile, j’aime beaucoup.
Aujourd’hui vous cherchez à vous professionnaliser, vous aimeriez vivre du dessin ?
Bien sûr, je souhaite vivre du dessin. Le mois dernier, j’ai eu une belle opportunité avec l’entreprise gardoise Mc Protech. Cette société confectionne des salles de sport pour les joueurs de football professionnels et elle m’a sollicité. Pour sa salle, Khalil Fayad souhaitait un portrait de lui en style manga. Alors, avec ma tablette graphique j’ai dessiné son portrait avec un corps de manga. Puis l’entreprise m'a rappelé pour la salle de sport de Sagnan Modibo. C’est une belle expérience et je pense que nous allons continuer à collaborer ensemble. Petit à petit, j’espère être à mon compte.
Qu'est-ce qui vous anime dans le dessin ?
Votre question me fait penser à un jeu de mot (rires). Comme j’habite à Nîmes, il n’y a que l’animé qui m’anime. Honnêtement, je suis beaucoup les tendances asiatiques, j’ai appris à parler le coréen, je sais lire le coréen. Je suis fan de la culture japonaise depuis que je suis petit. Et quand je dessine un personnage de manga que j'affectionne, ça me rend heureux. Le dessin me permet de voyager, ça me permet de m’évader et de sortir de la routine de la vie active. Quand je dessine, je suis dans ma bulle, je me métamorphose.
En quoi le dessin est important pour vous ?
Ça me permet de donner du plaisir aux autres. Souvent, quand je dessine exactement ce qu’on m’a demandé, ça procure de la joie et du bonheur à la personne. J’aime voir les gens émerveillés devant mes dessins. Les dessinateurs aiment montrer et partager leurs œuvres. Puis j’aime beaucoup les retours, qu’ils soient négatifs ou positifs, ça me permet de m’améliorer. Je dessine pour moi et pour les autres.
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