LUSSAN Les gendarmes rendent hommage au maréchal des logis-chef Capel, tué en service en 1998
C’était il y a 26 ans, mais la mémoire de ce 24 mars 1998 reste vive : ce jour-là, au tout début du printemps, un gendarme allait mourir en service commandé dans un endroit on ne peut plus tranquille, le hameau de la Lèque, à Lussan. Comme chaque année, un hommage lui a été rendu sur place ce vendredi.
Ce jour-là, deux gendarmes sont appelés suite à un signalement des riverains. Depuis quelques jours, on signale des vols et des intrusions dans le coin, et un camping-car a été repéré en bordure d’un champ, au bout d’un chemin de terre et de cailloux. Le maréchal des logis-chef Richard Capel et son collègue Jean-Paul Lambert se rendent donc sur place. « Ils procèdent alors à un contrôle d’identité de l’occupant du camping-car qui, prétendant aller chercher ses papiers, revient avec un fusil à canon-scié et ouvre le feu sur les gendarmes », raconte le commandant de la compagnie de Bagnols, Christophe Perrin. Le propriétaire du camping-car, défavorablement connu des service de police, possédait un véritable arsenal.
Le gendarme Lambert est touché deux fois aux poumons. Il parvient à s’extirper et à rejoindre la route pour prévenir des secours, et sera pris en charge par un automobiliste. Richard Capel quant à lui est sévèrement touché à l’abdomen. Il parvient toutefois à riposter, et neutralise son agresseur, qui sera blessé mortellement. Le gendarme rassemble ses dernières forces pour prendre le volant de la voiture de patrouille et conduit à travers champs pour aller donner l’alerte. Le gendarme, originaire de Vauvert, succombera peu après, à l’âge de 39 ans. « Son courage suscite l’admiration », dira le commandant Perrin.
Depuis, les gendarmes de la compagnie de Bagnols n’ont jamais oublié Richard Capel, et organisent chaque année une cérémonie suivie des Foulées Capel, une course à pied. Cette année, ils ont opté pour une randonnée à laquelle une cinquantaine de participants, des gendarmes ou anciens gendarmes de la compagnie de Bagnols, ont participé. L’occasion de « renforcer la cohésion », note le commandant Perrin.
Comme chaque année, les frères de Richard Capel, Henri, Jean-Yves et Ange, avaient fait le déplacement. « C’est toujours émouvant, comme au premier jour », glisse Jean-Yves Capel. Les trois frères s’accordent à dire que la perte de leur frère dans ces conditions « est une douleur qui ne passe jamais vraiment ». Reste qu’il est « émouvant de voir que les gendarmes sont toujours présents et pensent toujours aux leurs », souligne Henri Capel.