LYCÉE FRÉDÉRIC MISTRAL. Une agression sexuelle qui n'en est pas une
Cet après-midi, les professeurs du lycée professionnel ont débrayé dans la cour de l'établissement, suite au harcèlement de deux de leurs collègues.
Le débrayage de 14h a bien eu lieu au lycée professionnel Frédéric Mistral de Nîmes, suite à ce qui était au départ considéré comme une agression sexuelle et qui finalement, a été requalifiée en "harcèlement" par le proviseur François Martinez. Dans son bureau rempli de journalistes, le chef d'établissement est revenu sur les faits : "deux enseignantes d'environ 30 ans ont été harcelées par un élève de 17 ans en première bac pro".
Le 16 octobre après les cours, une enseignante se dirige vers le parking pour rentrer chez elle. "Le garçon lui a alors demandé son numéro de téléphone avec insistance", explique François Martinez qui poursuit : "quelques minutes plus tard, il est allé voir une seconde enseignante et lui a demandé un bisou, sur la joue, en posant la main sur sa taille".
Si l'élève, considéré comme "fragile" a eu des gestes déplacés, "il y a eu médiatisation d'un évènement qui relève plus du harcèlement que de l'agression sexuelle", selon le proviseur.
Dans la cour, quelques professeurs se refusent à parler aux médias : "vous avez transformé les faits", vilipende l'une d'entre eux. Deux plaintes ont néanmoins été déposées, les 18 et 21 octobre, par les enseignantes suite à ces évènements.
Débats élèves /professeurs. "Avec leur débrayage, les enseignants ont voulu marquer le coup. C'est pédagogique : des débats doivent se poursuivre dans les classes après cette mobilisation", explique Frédéric Martinez. Si ce type de harcèlement entre professeur et élève "ne s'est jamais produit auparavant (…) Il y a déjà eu des incidents entre les jeunes. Nous sommes dans un établissement de 879 élèves dont 90% sont des garçons", fait remarquer le chef d'établissement. Des propos plébiscités par un professeur de mathématiques et son élève, mobilisés devant le lycée.
Concernant l'auteur des faits, ce dernier a fait l'objet d'une mesure conservatoire. Il devrait passer devant le conseil de discipline le 14 novembre.
Coralie Mollaret
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