MARCOULE Un exercice de sûreté nucléaire programmé les 5 et 6 juin
Les 5 et 6 juin prochains, les établissements CEA Atalante et Orano Melox seront le théâtre d’un grand exercice de sûreté nucléaire, le premier de cette ampleur depuis quatre ans.
« Tester le fonctionnement opérationnel des cellules de crise »
Concrètement, un scénario - qui n’est pas connu des équipes sur place - va être joué sur les deux jours. Le premier jour sera consacré à la sûreté nucléaire et le second à la sécurité civile. Tout ce qu’on en sait, c’est qu’il concernera d’abord l’installation du CEA Atalante, qui fait dans la recherche et développement en radiochimie, et que le site Orano Melox voisin, qui produit du combustible MOX pour les centrales nucléaires, devra réagir en conséquence.
« L’objectif principal est de tester le fonctionnement opérationnel des cellules de crise nationales et locales, et la capacité de tous les acteurs à travailler ensemble », explique le directeur de cabinet du préfet du Gard, Thierry Dousset. Ainsi, l’ensemble de la chaîne de décision sera testée et tous les acteurs, de l’exploitant au ministère en passant par le préfet, à l’Autorité de sûreté nucléaire, aux forces de l’ordre ou encore les élus locaux, joueront le jeu.
Il faut dire que cet exercice permettra également de tester en conditions réelles le Plan particulier d’intervention de Marcoule, qui définit les mesures et les secours que les pouvoirs publics doivent mettre en oeuvre en cas d’incident ou d’accident pouvant avoir des conséquences pour les populations voisines, leurs biens ou leur environnement. Ce plan concerne les communes situées dans un rayon de 10 kilomètres autour de l’installation. Elles sont au nombre de 25, 18 dans le Gard et 7 dans le Vaucluse, soit un petit peu moins de 100 000 habitants. On y retrouve notamment Bagnols, Laudun-l’Ardoise ou Roquemaure pour le Gard et Orange, Piolenc ou Caderousse pour le Vaucluse.
Informer et communiquer
La première journée se concentrera donc sur la sûreté nucléaire, avec un focus sur la communication, tant interne qu’externe. « Le problème de la circulation de l’information entre les participants est toujours très complexe, souligne le Monsieur Sécurité civile de la préfecture du Gard, Michel Garrel. La maîtrise du temps aussi. Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux on a très peu de temps. Il faut être en capacité de répondre très rapidement pour ne pas perdre la main. » Ainsi, même si la presse locale ne participera pas à l’exercice, une pression médiatique simulée sera exercée dans les différents sites stratégiques. Quant à l’impact de l’exercice en dehors du site de Marcoule, il sera nul ou quasi nul, les populations ne participant pas.
Le lendemain, cap sur la Sécurité civile, avec quatre ateliers. Le premier sur la conception d’un ordre d’opération d’évacuation, le deuxième sur la mise en oeuvre réelle de l’information et de la mise à l’abri ou l’évacuation sur le terrain, auquel participeront Codolet et Saint-Étienne-des-Sorts pour le Gard, Orange, Piolenc et Caderousse pour le Vaucluse avec un scénario différent par commune. Un exercice d’évacuation d’une petite partie de la population de Codolet est prévu. Le troisième atelier concernera la gestion pédagogique du post-accidentel nucléaire et sera présenté par l’Autorité de sûreté nucléaire de Marseille. Le quatrième atelier concernera les pompiers de Bagnols, qui géreront leur PC opérationnel de crise le 24 mai.
Un programme riche pour se préparer à des situations que nul n’espère avoir à vivre un jour. Car comme le rappelle Michel Garrel, « pour réussir une crise, il faut la pratiquer par anticipation et faire des exercices. »
Thierry ALLARD