Toute l'après-midi plus de 50 personnes, passionnées par le thym et autre jasmin, ont échangé leurs plantes à l'occasion de la dixième édition du Troc aux plantes de Marguerrites. Dix ans… Et toujours autant de succès. Au coeur du village place Alfonse Martin, les tractations sont allées bon train de 14h30 à 17 heures.

Pour exemple, Karine originaire du Pontet dans le Vaucluse n'a pas hésité à faire toute cette route pour récupérer un petit arbuste, un althea : "vous savez, c'est la passion du jardinage qui nous rassemble". A la retraite, celle qui dit détenir "un jardin de curé", comprenez par là un modeste jardin, reconnait : "on a beau venir ici pour se débarrasser de nos graines ou autres boutures, comme c'est du troc on revient avec beaucoup d'autres choses".

Organisée par la mairie, la manifestation a pour but de faire correspondre les besoins : "imaginez, vous avez une personne qui a eu une très bonne récolte de tomates, tellement bonne qu'elle en a même trop. Imaginez à présent, une autre n'a pas eu cette chance mais au contraire, qui a obtenu une récolte excédentaire en poivrons. Et bien, ces deux personnes vont pouvoir faire concorder leur besoin", explique Myriam Boissiere Decilla, adjointe au maire. Une illustration réelle de la théorie économique de "la main invisible" Adam Smith ?

Bagnols, Rousson, Cendras… Ce type de rendez-vous végétal fleurit un peu partout dans le département. "Bien sûr que nous allons tous à Truffaut ou Jardiland. Mais ici, la démarche est différente : très conviviale et familiale", poursuit Myriam Boissiere Decilla.

Sur la place le maire William Portal, fraichement réinvesti dans ses fonctions dès le premier tour, explique : "c'est un projet de ville qui a pour but de dynamiser le lien social. Les gens se rencontrent et échangent leur plantes sans ce rapport mercantile, ce qui permet de préserver le lien humain". Des échanges, de la passion et de l'envie… Voici les graines qui ont fait pousser le succès du Troc aux plantes de Marguerittes.

Coralie Mollaret