NÎMES Cafés et restaurants fermés, terrasses rentrées et employés sans activité
Les bars et restaurants ont fermé près des Arènes
Ce dimanche matin, à Nîmes, impossible de s'accouder au comptoir du "Mini bar" de Castanet pour boire son petit café en écoutant les indiscrétions de la vie politique et des élections municipales.
Le scrutin était bien loin des pensées à cause du coronavirus. Les salariés et la patron de cet établissement, lieu de rencontre incontournable dans le quartier, s'attelaient à mettre les chaises sur les tables et à confiner le commerce. Car la difficulté pour cet établissement est de séparer deux salles, le café-restaurant d'une part qui va rester fermée et à organiser la venue de clients dans le local d'entrée qui sert de bureau tabac.
Sur la porte d'entrée coulissante, des affiches rappellent les règles strictes. On respecte une distance de 1 mètre entre chaque client qui se rend au tabac. Un marquage au sol est même tracé pour faciliter l'application des mesures et deux jeunes salariées sont équipées de gants de protection.
Sur 10 employés, cinq seront demain sans activité sans savoir s'ils seront en maladie, en chômage technique où si un système différent sera trouvé entre le patron et ses employés. " On va étudier le meilleur système pour chacun d'entre-eux", glisse Pascal Montredon qui pensait déjà samedi que les cafés et restaurants allaient baisser leurs grilles à cause de la pandémie.
"Je ne me précipite pas. Je vais voir demain quelle solution mettre en place avec mes employés", complète Hubert Ratel, le patron de la Grande Bourse, du restaurant chez "Hubert" et du salon de thé face à l'esplanade. Quelle solution pour ses 25 salariés ? En attendant, la terrasse considérée comme l'une des plus grandes de Sud de la France a été rentrée et même les énormes jarres ont été remisées, signe d'une fermeture probable de plusieurs semaines.
Pour le restaurant située à côté, "Dolce et café", Gilbert est en train de vider ses frigos et de proposer ses denrées périssables aux passants. "Vous voulez des tomates, des oranges. Tenez madame elles sont bios, je ne vais pas jeter quand même", déclare-t-il à une retraitée du quartier bien contente de compléter son cabas des halles.
" Lorsqu'on regarde ce qui se passe en Italie et ce n'est pas le bout du monde, on se dit qu'on aurait du fermer il y a une semaine déjà. J'ai vécu toute la semaine avec le stress. La santé doit passer avant l'argent", affirme Gilbert tout en finissant ses corvées.
Un de ses collègues comprend également la mesure de fermeture des établissements, "même s'il y a un impact économique évident, la mesure est plus que normale. Je pense que l'on a du retard sur la fermeture et surtout comment comprendre que les gens puissent aller voter alors qu'ils ne peuvent pas manger à des tables distantes de plus de deux mètres les unes des autres", s'interroge-t-il?
Boris De La Cruz