NÎMES Conseil municipal et rentrée des questionnements
Samedi dernier avait lieu le Conseil municipal de rentrée pour la ville de Nîmes. 50 questions à l’ordre du jour, rien de bien palpitant mais la vie de la cité est ainsi faite !
Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes, rappelle les faits qui se sont déroulés en ville depuis le dernier Conseil municipal en date du début du mois de juillet. La saison estivale s’est bien passée. "Nos concitoyens et les nombreux touristes venus visiter notre cité ont pu assister entre autres aux différents concerts dans les Arènes, aux expositions dans nos musées, au spectacle "Nîmes, Cité des Dieux" et profiter des Jeudis de Nîmes, avec en août deux soirées où nos traditions ont été à l’honneur avec des courses camarguaises. Nos traditions ont également été sur le devant de la scène, le weekend dernier, avec une feria des Vendanges qui a connu un fort engouement avec notamment la finale du concours d’abrivados de l’Agglo ou encore le superbe Brindis à la ville de Nîmes de François Bachy."
Et le maire de poursuivre sur la rentrée scolaire : "Septembre est synonyme de rentrée scolaire et celle-ci s’est déroulée sans difficultés dans les 83 écoles de la ville, grâce aux investissements lourds que nous portons régulièrement. Cette rentrée a aussi été marquée par le changement du délégataire de la restauration scolaire. L’occasion pour la ville de Nîmes de réaffirmer son engagement dans le "mieux manger", avec une part de plus en plus importante des produits issus de l’agriculture biologique mais aussi avec le recours aux filières locales, avec un partenariat renforcé qui nous lie à la Chambre d’agriculture du Gard."
Inauguration de l’extension de la ligne de TCSP vers l’est de la cité, nouvelle procureure ou encore dossier et visite de l’ambassadrice de l’Unesco en ville ont aussi été évoqués. Laenny Brito de Sousa, remplaçante de Yoann Gillet devenu député, a fait son entrée au Conseil au sein du groupe du Rassemblement national et devient ainsi la benjamine de l’assemblée, délogeant François Courdil.
Un problème de recrutement soulevé par Jo Menut et la liste de Gauche. Pour Pascal Gourdel : "C’est partout le cas, les métiers évoluent, se spécialisent et ne sont plus en adéquation. En effet les candidatures baissent, nous avons des candidats donc je ne pense pas que le problème vienne de la rémunération. Nous essayons de mettre l’accent sur la formation interne pour se prémunir de ces postes. Nous sommes sur l’acte du volontariat mais c’est un souci. "
Changer de nom ?
Pour les Progressistes sous la voix de Corine Ponce-Casanova : "Nous voudrions ici nous faire le porte-parole d'un de vos administrés très investi dans la vie nîmoise et plus particulièrement dans celle du quartier d'Espagne. Claude Boersch mène depuis un an un travail tout à fait sérieux afin de légitimer une demande de changement de nom du chemin du Sapeur et du chemin du quartier d'Espagne."
Soulignant que l'environnement particulier du secteur Garrigue ouest et la reconnaissance d'un espace protégé qui n'apparaît pas dans la signalétique d'orientation depuis l'ancienne route d'Alès, Claude Boersch rendrait ainsi pertinent un changement de ces deux noms en un seul. Il propose une modification en "Chemin de la lisière du bois."
"Cette démarche s'appuie sur une enquête de proximité minutieuse qu'il a menée avec l'accord du comité de quartier en octobre et novembre de l'année dernière. Cette enquête a ainsi collecté les avis sur la question de 28 riverains, consultés lors d'un porte-à-porte où chacun a pu s'exprimer et attester de son choix directement. Les signatures apposées sur le document joint que nous vous avons transmis, montrent clairement que 25 riverains sur les 28 questionnés, sont favorables à ce changement de dénomination", poursuit l’élue d’opposition. M. Boersch demande que les résultats de cette enquête soient reconnus et que l'étude de faisabilité soit menée objectivement afin que la volonté des habitants manifestée en faveur du "Chemin de la lisière du Bois" soit prise en compte.
Xavier Douais, président des Conseils de quartiers, répond : "Nous connaissons cette demande, une étude de faisabilité peut être mise en œuvre, mais il faut le plus large consensus. Le comité de quartier de la route d’Alès n’est pas au courant de cette demande et a laissé apparaître des personnes qui étaient contre. Il faudrait y réfléchir ensemble. À titre personnel je ne suis pas certain que les riverains aient bien cernés les inconvénients que le changement de dénomination de rue peut engendrer."
Vœu de soutien en faveur de la corrida
Un vœu de soutien pour défendre la tauromachie a lu aussi été prononcé par le maire de Nîmes Jean-Paul Fournier, le voici in extenso. « Dans un climat d’extrêmes tensions internationales, à l’heure où la Nation fait face à une crise énergétique sans précédent, qui devrait avoir des répercussions sociales fortes, une poignée de parlementaires a fait de l’interdiction des spectacles taurins avec mise à mort, une priorité. Ces quelques députés, toujours plus prompt à défendre le droit des minorités, ici et ailleurs, ont oublié que la démocratie n’est pas le règne du nombre. Il n’est en effet pas de bonne blessure pour la liberté, elles sont toutes mortelles. Nous devons prendre cette démarche très au sérieux. L’heure est grave. Nous souhaitons donc, par le présent vœu, rappeler l’importance de défendre la liberté de nos concitoyens d’assister à la corrida. Liberté garantie par le législateur depuis 1951 et dont le conseil constitutionnel a rappelé en 2012 qu’elle ne porte atteinte à aucun droit constitutionnellement garanti. N’en déplaise à ses détracteurs, la tauromachie est une constante anthropologique, un fait sociologiquement incontournable : mettez quelque part des hommes et des taureaux, il s’inventera un culte ou un jeu. Elle est aussi une réalité économique qui engendre à Nîmes, avec notamment nos ferias, près de 60 millions d’euros de retombées. Plus largement, la filière taurine génère, notamment dans notre territoire, plusieurs centaines de millions d’euros chaque année. Car oui il existe une tauromachie française, avec son savoir-faire et son patrimoine, y compris environnemental transmis de génération en génération. Mais plus encore la corrida, porte des valeurs universelles : sociales, esthétiques et même éthiques. Et ce n’est pas un hasard, si elle a inspiré autant d’artistes et de créateurs. Elle n’est ni un sport, ni un jeu. Elle est plus qu’un spectacle. Elle n’est pas tout à fait un art, ni vraiment un rite. Elle emprunte à toute ces pratiques et ces valeurs qui en font la culture même. Oui, la corrida est une culture qui s’exprime à Nîmes depuis 1853 ! C’est notre culture et nous voulons la défendre. C’est pourquoi nous affirmons solennellement notre attachement à cette culture comme élément constitutif de notre identité. Nous, élus de la ville de Nîmes, nous nous opposons fermement à cette proposition de loi qui sera débattue à l’Assemblée nationale à l’automne. »
Applaudissements de l’assemblée, abstention du seul élu Thierry Jacob, membre du RN. Voici sa position : "Je considère que l’on peut et que l’on doit faire évoluer les choses y compris les traditions tellement il y en a, ici et là, qui choquent par leur "bestialité." J’ai assisté il y a plusieurs années à une corrida. Ce fut ma première et dernière corrida. Le mieux-être animal exige un comportement digne de l’être humain et si nous avons la volonté d’aborder la question avec sérieux, faisons-le dans sa globalité, des arènes aux abattoirs en passant par les cirques, les zoos, les animaleries, les seaquariums, l’abattage rituel, l’expérimentation, l’élevage… Que la question de la corrida soit l’occasion de "mettre sur la table" notre rapport aux animaux. Que les députés approfondissent en conscience ce que nous sommes et vers quoi nous allons".